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Bernard de La Villardière sur l'audiovisuel public« Je suis ravi que le groupe Bolloré puisse lancer le JDD et CNews », affirme Bernard de La Villardière, dénonçant l’hypocrisie de l’audiovisuel public
Invité de l’émission Quelle époque ! ce samedi, Bernard de La Villardière a dénoncé une orientation politique à gauche dans l’audiovisuel public. Le présentateur d’Enquête exclusive a également salué l’émergence d’acteurs privés comme CNews, capables, selon lui, de rééquilibrer le débat médiatique. Laurence Bloch, ex-patronne de Radio France et France Inter, a réagi en défendant le pluralisme et le rôle du service public.

Le journaliste français Bernard de La Villardière.
Photo: : ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images
Le débat s’est déroulé sur le plateau de France 2, animé par Léa Salamé, aux côtés de plusieurs personnalités dont Christine Ockrent, Laurence Bloch et Julien Clerc. Également invité, Bernard de La Villardière n’a pas mâché ses mots. Assumant sa sensibilité de « centre droit, libéral », il a dénoncé ce qu’il perçoit comme « une orientation à gauche » de l’audiovisuel public et a exprimé son souhait que la critique soit possible dans toutes les directions.
« Moi je déteste l’excommunication et l’esprit partisan »
Revenant sur son parcours, Bernard de La Villardière a expliqué l’une de ses décisions, après son passage à France Info en 1987. « J’ai fait le choix du privé parce que, effectivement, j’avais une certaine méfiance à l’égard de l’audiovisuel public, déjà à l’époque. C’est mon côté un peu libéro, libertaire ou libéral en tous les cas », a-t-il indiqué. Il a précisé : « J’ai beaucoup souffert d’avoir des médias, des échos des médias en général en France, qui étaient plutôt, me semble-t-il, orientés à gauche, y compris Radio France. »
Le journaliste s’est par ailleurs félicité de l’existence de médias privés comme CNews et Le Journal du Dimanche : « Je suis ravi que le groupe Bolloré puisse lancer le JD News, CNews, etc. qui ont des qualités et des défauts, mais tout comme France Inter, Radio France ou la télévision publique. » Pour lui, il est essentiel que « tout le monde puisse critiquer tout le monde ».
Le journaliste a dénoncé ce qu’il perçoit comme une hypocrisie de l’audiovisuel public, qui se dit victime de « dénigrement permanent » lorsqu’il est critiqué par des médias comme CNews : « Quand on dit que CNews attaque Radio France ou France Télé, France Télé fait des sujets sur CNews et dénonce le groupe Bolloré comme un groupe fasciste d’extrême droite. » Et de conclure : « Moi je déteste l’excommunication et l’esprit partisan et je crois que malheureusement l’esprit partisan il est aussi beaucoup à gauche et dans l’univers de l’audiovisuel public. »
« Plus il y a d’organes de presse et mieux un groupe se porte »
Interrogée sur la possibilité d’interdire CNews, Laurence Bloch a été catégorique : « Vraiment pas. Moi je dis que chacun fait son job et les vaches seront bien gardées. » Elle a également pris la défense du service public, soulignant néanmoins l’importance du pluralisme : « Alors après moi je pense que plus il y a d’organes de presse et mieux un groupe se porte. Il n’y a aucun problème avec ça. »
Léa Salamé a aussi questionné Laurence Bloch sur la nécessité de l’audiovisuel public : « Certains disent qu’il faut le privatiser parce qu’il est trop à gauche… » La dirigeante a répondu : « France Inter trop à gauche… France Inter n’a jamais eu autant d’auditeurs et, si la gauche avait autant d’auditeurs que d’électeurs, on serait contents ! » Et Hugo Clément de rebondir en lui demandant : « Est-ce que ce n’est pas un coming out de gauche ça ? »
Un groupe « idéologique, qui fait beaucoup de vacarme »
La présentatrice de Quelle époque ! a également demandé à l’ex-patronne de Radio France et France Inter « pourquoi l’audiovisuel public est-il autant attaqué ? » Cette dernière a répondu : « Je crois qu’il est attaqué par un groupe politique, médiatique, idéologique, qui fait beaucoup de vacarme, qui a assez peu de scrupules. » Elle a ajouté : « Je pense qu’en face on a un audiovisuel public qui est plus scrupuleux […] mais qui ne sait pas communiquer, qui ne sait pas dire aux citoyens de ce pays combien il prend soin d’eux. »
Ce débat s’inscrivait dans un contexte de tensions au sein du service public. Une commission parlementaire doit bientôt examiner la neutralité de France Télévisions et de Radio France. Parallèlement, ces deux groupes ont porté plainte contre CNews, Europe 1 et Le Journal du Dimanche pour « dénigrement ». Selon Le Figaro, cette procédure judiciaire concerne l’affaire Legrand-Cohen. Les médias du groupe Bolloré, eux, accusent l’audiovisuel public de partialité.

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