Joe Biden défend la renonciation aux sanctions contre le gazoduc stratégique russe

Par Ivan Pentchoukov
26 mai 2021 19:03 Mis à jour: 26 mai 2021 21:34

Le président américain Joe Biden a défendu mardi la décision de son administration de ne pas imposer des sanctions sur le gazoduc Nord Stream 2 qui acheminerait le gaz de la Russie vers l’Allemagne et d’autres pays d’Europe via la mer Baltique.

Le président a expliqué que, bien qu’il se soit opposé à ce projet dès le début, le gazoduc est maintenant presque terminé.

« Aller de l’avant et imposer des sanctions maintenant serait, je pense, contre-productif en ce qui concerne nos relations européennes », a déclaré Joe Biden aux journalistes peu de temps après que la Maison-Blanche a annoncé sa rencontre avec Vladimir Poutine le 16 juin à Genève.

Fin 2019, le Congrès des États-Unis et l’administration Trump ont sanctionné plusieurs entités liées à la construction de ce gazoduc de 10,5 milliards de dollars. Les sanctions faisaient partie de la loi de l’autorisation de la Défense nationale (NDAA), qui indiquait que leur objectif était de « minimiser la capacité » de la Russie à utiliser Nord Stream 2 « comme outil de coercition et de levier politique » ainsi que d’empêcher la Russie de transférer ses exportations d’énergie vers l’Europe en contournant l’Ukraine. À l’époque, la Russie avait annoncé qu’elle poursuivrait le projet.

Au début du mois de mai, l’administration Biden a renoncé à sanctionner le PDG et la société chargée de superviser la construction de ce gazoduc. En annonçant la renonciation à ces sanctions, le secrétaire d’État Antony Blinken a admis que la société Nord Stream 2 AG et son PDG, Matthias Warnig, un allié du président russe Vladimir Poutine, s’étaient livrés à des activités passibles de sanctions.

La renonciation aux sanctions a suscité aux États-Unis de fortes critiques à la fois des élus démocrates et républicains.

« Je suis opposé à la décision de l’administration Biden de renoncer aux sanctions contre Nord Stream 2 AG et Matthias Warnig », a martelé le sénateur démocrate Bob Menendez, président de la Commission sénatoriale des relations étrangères, dans sa déclaration du 19 mai.

« Je demande instamment à l’administration d’arracher ce pansement de fortune, de lever ces dérogations et de poursuivre l’application des sanctions mandatées par le Congrès. L’administration a déclaré que ce pipeline est une mauvaise idée et qu’il s’agit d’un projet d’influence malveillante de la part de la Russie. Je partage cette opinion et je ne vois pas comment la décision d’aujourd’hui fera avancer les efforts des États-Unis qui visent à contrer l’agression russe en Europe », a-t-il précisé.

Le sénateur républicain Jim Risch a expliqué que ces dérogations seront « un cadeau à Poutine qui ne ferait que réduire la marge de négociation des États-Unis lors du prochain sommet entre Biden et Poutine ».

De son côté, l’ex-secrétaire d’État Mike Pompeo a ironisé sur Tweeter en se référant à la récente décision de Biden d’arrêter la construction aux États-Unis du pipeline Keystone XL – une décision expliquée par des préoccupations écologiques et du changement climatique :

« Pipeline et emplois américains ? Non.

Pipeline et emplois russes ? Oui.

Président Biden, si vous ne pouvez pas mettre l’Amérique en premier, pouvez-vous au moins ne pas mettre la Russie en premier ? »

L’administration Biden avait déjà été critiquée lorsqu’un rapport sur le gazoduc Nord Stream 2, publié en février dernier, n’avait pas mentionné un certain nombre d’entités qui étaient impliquées dans sa construction et qui auraient été sanctionnées en conséquence. À la place, cette administration a sanctionné des navires qui avaient déjà été sanctionnés à l’époque de la présidence de Trump.

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