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La célèbre primatologue Jane Goodall s’est éteinte à 91 ans 

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New York, 24 septembre 2025 – Jane Goodall prend la parole lors du Bloomberg Philanthropies Global Forum, à l’hôtel Plaza.

Photo: Bryan Bedder/Getty Images for Bloomberg Philanthropies

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Durée de lecture: 4 Min.

La célèbre primatologue britannique Jane Goodall, figure emblématique de la cause environnementale et ambassadrice des chimpanzés, est morte à l’âge de 91 ans, a annoncé mercredi son institut.

La chercheuse « est décédée paisiblement dans son sommeil » à Los Angeles, où elle se trouvait dans le cadre d’une tournée de conférences aux États-Unis, a précisé l’institut Jane Goodall dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux.

Une vie d’engagement inlassable

Infatigable scientifique, Jane Goodall avait consacré plus de soixante ans à l’étude des grands singes et à la défense de l’environnement. Ses recherches pionnières ont bouleversé la compréhension qu’a l’homme de sa place dans la nature. À plus de 90 ans, cette grande figure de la science du XXe siècle continuait de parcourir le monde, accompagnée de son inséparable singe en peluche, pour sensibiliser les publics aux atteintes contre la biodiversité et exhorter à agir face au changement climatique.

« Réalisez que vous pouvez faire la différence chaque jour », confiait-elle à l’AFP l’an passé. « Chacun a un rôle à jouer. »

Hommages internationaux

Les réactions se sont multipliées à travers le monde. « Elle laisse derrière elle un héritage extraordinaire pour l’humanité et notre planète », a déclaré Antonio Guterres, se disant « profondément attristé » par sa disparition. Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a salué une femme qui « avait su partager avec tous, notamment les plus jeunes, le fruit de ses recherches et faire changer notre regard sur les grands singes ». Ses fameuses « salutations chimpanzé », ces imitations de leurs cris, « retentiront longtemps encore », a-t-elle ajouté.

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L’actrice Jane Fonda a également souligné « l’apport unique » de la primatologue à la compréhension de la vie animale, tandis que la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a rappelé que ses travaux avaient « placé la Tanzanie au cœur des efforts mondiaux pour protéger les chimpanzés et la nature ».

Des découvertes qui ont changé la science

C’est en Tanzanie, dans la réserve de Gombe, que Jane Goodall commence ses célèbres études au début des années 1960. Encore dans la vingtaine, cette jeune chercheuse autodidacte révèle au monde que les chimpanzés utilisent des outils pour se nourrir, s’arment de branches pour attraper des termites et connaissent, tout comme les humains, la douleur, la violence ou le deuil.

Ses travaux bouleversent alors la frontière dressée entre l’homme et le règne animal, redéfinissant les comportements attribués aux espèces non humaines. Cette percée scientifique lui vaudra une reconnaissance mondiale.

Une héritière de la cause environnementale

À partir des années 1970, Jane Goodall s’engage avec une énergie nouvelle dans la défense de la nature. Elle fonde en 1977 son Institut, qui gère des sanctuaires pour chimpanzés victimes du braconnage et conduit des programmes de sensibilisation auprès des jeunes générations. Elle marque également un tournant dans la représentation féminine au sein des sciences, donnant aux singes qu’elle étudiait des noms, et non des numéros, au mépris des conventions établies.

Icône jusqu’à son effigie, elle fut célébrée par des jouets à son image, conçus par Lego et Mattel, qu’elle accueillit avec humour : « Je suggère depuis longtemps que les filles ne veulent pas seulement être des stars de cinéma. Beaucoup d’entre elles, comme moi, veulent être dans la nature à étudier les animaux », confiait-elle encore en 2022.