L’avertissement de Kerry à Pékin

26 mai 2015 03:43 Mis à jour: 25 octobre 2015 22:32

 

Lors de sa dernière visite en Chine, le secrétaire d’État John Kerry a rencontré les hauts responsables, auxquels il a transmis un message important : le régime chinois doit cesser la poursuite de ses revendications territoriales en mer de Chine du Sud par la force des armes.

Le peuple chinois quant à lui, avait peu de chance d’entendre l’avertissement, puisque les médias du pays n’ont pas rapporté l’information.

Les 16 et 17 mai, Kerry s’est entretenu avec Xi Jinping, le chef du Parti, Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères, ainsi que d’autres hauts responsables dont Fan Changlong, le vice-président de la Commission militaire centrale.

À quelques jours du voyage officiel, Associated Press a eu vent de l’agenda de Kerry à Pékin, grâce aux confidences d’un haut responsable du département d’État.

Selon AP, qui cite sa source officielle, Kerry allait « remettre en garde la Chine contre les conséquences très négatives liées à ses agissements dans la mer du Sud pour son image, pour ses relations avec ses voisins, ainsi que pour la stabilité régionale et potentiellement sur les efforts de consolidations des relations sino-américaines ».

Avant de quitter la Chine, Kerry tenait à ce « qu’absolument aucun doute ne subsiste » sur la détermination des États-Unis quant à la liberté de navigation, un principe ouvertement remis en cause par le régime chinois avec ses activités de « renforcement » sur l’île de la mer de Chine du Sud, au cours de la dernière année.

La Chine a extrait des récifs semi-immergés, des milliers de tonnes de sable et de roche pour construire des îlots avec des pistes, des installations portuaires et des infrastructures humaines. Ces chaînes de forteresses insulaires lui servent à asseoir ses revendications territoriales en mer de Chine du Sud et, finalement, à empêcher les navires d’autres pays de naviguer sur ces eaux.

En réponse à ces activités, les États-Unis envisagent l’envoi de navires à 12 miles nautiques des installations dans l’archipel des Spratleys, qui se trouve entre le Vietnam et les Philippines, en ignorant le statut territorial que la Chine lui octroie. Les médias officiels et semi-officiels chinois ont récemment mis en garde contre une telle manœuvre, qui provoquerait une sévère réaction.

Mais les reportages chinois n’ont fait aucune mention de la détermination affichée par les Américains en faveur de la défense de la liberté de navigation, lors de la visite de Kerry.

Global Times, une revue féminine nationaliste affiliée au média d’État Le Quotidien du Peuple, publiait : « Kerry n’a exercé aucune pression sur la Chine ». Pour faire face au scepticisme des lecteurs, l’article stipulait « qu’aucun haut responsable politique américain n’oserait venir en Chine pour taper du poing sur la table ». Il s’agissait pour Kerry d’un simple voyage d’affaires en Chine, et par conséquent, « les médias n’avaient aucune raison de s’exciter », poursuit le Global Times.

Dans un rapport en langue anglaise, la position américaine lors des rencontres entre Kerry et les responsables chinois, à été résumé en quelques lignes : « Kerry a réaffirmé que le gouvernement américain maintenait sa position de neutralité sur la question de la mer de Chine du Sud et que la même position est appliquée par les autres parties impliquées dans le différend (…) Kerry a déclaré que les récentes couvertures faites par les médias sur la question de la mer de Chine du Sud ne reflétaient aucune décision politique du gouvernement américain ».

 

Article original : John Kerry’s Message to China Didn’t Make It Through the Censors

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