La Chine va imposer des droits de douane supplémentaires allant jusqu’à 15 % sur les produits agricoles américains

Pékin a également ajouté 15 entreprises américaines à sa liste de contrôle des exportations, une mesure destinée, selon les autorités, à "sauvegarder la sécurité et les intérêts nationaux"

Par Aldgra Fredly
5 mars 2025 15:02 Mis à jour: 5 mars 2025 23:48

Le régime communiste chinois a déclaré mardi qu’il imposerait des droits de douane supplémentaires allant jusqu’à 15 % sur certains produits agricoles américains en réponse aux hausses de tarifs douaniers de l’administration Trump.

Dans un communiqué, le ministère chinois du Commerce a déclaré que les importations de poulet, de blé, de maïs et de coton en provenance des États-Unis seraient frappées d’un droit de douane supplémentaire de 15 %.

Les droits de douane appliqués aux importations américaines de sorgho, de soja, de porc, de bœuf, de fruits de mer, de fruits, de légumes et de produits laitiers augmenteront de 10 %.

Les droits de douane entreront en vigueur le 10 mars, a précisé le ministère. Les marchandises déjà en transit seront exemptées jusqu’au 12 avril.

Le ministère chinois du Commerce a déclaré que ces droits de douane étaient une réponse à la décision du président Donald Trump d’augmenter les tarifs douaniers sur les importations chinoises de 10 % à 20 % – entrée en vigueur mardi.

Le ministère a condamné l’augmentation des droits de douane, avertissant que cette mesure pourrait peser sur les entreprises et les consommateurs américains et saper les fondements des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Outre les droits de douane compensatoires, un porte-parole du ministère du Commerce a déclaré que Pékin avait déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce au sujet des nouveaux droits de douane américains. Le régime chinois a également inscrit des dizaines d’entreprises américaines sur sa liste noire.

Le ministère du Commerce a ajouté quinze entreprises américaines à sa liste de contrôle des exportations, une mesure destinée, selon lui, à « sauvegarder la sécurité et les intérêts nationaux ». Parmi ces entreprises figurent le fabricant de véhicules militaires General Dynamics Land Systems et le fabricant de drones Skydio. Sept de ces entreprises ont été désignées comme des entités non fiables l’année dernière.

Le ministère a également ajouté la société américaine de biotechnologie Illumina à la liste des entités non fiables de Pékin, interdisant l’importation des séquenceurs génétiques d’Illumina. Il a invoqué la nécessité de « sauvegarder la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement ».

Dans une déclaration à Epoch Times, un porte-parole d’Illumina a indiqué que la société évaluait l’annonce pour en comprendre pleinement l’impact, et qu’elle continuerait à servir ses clients en Chine.

« Nous respectons les lois et réglementations chinoises et nous nous engageons à opérer en conformité avec les dernières directives du ministère du Commerce », peut-on lire dans la déclaration. « Nous apprécions également le soutien à long terme du gouvernement chinois aux investisseurs étrangers, y compris Illumina. »

Dix autres entreprises américaines ont été inscrites sur la liste. Le ministère a déclaré que ces entreprises « étaient impliquées dans des ventes d’armes à Taïwan ou avaient coopéré avec Taïwan dans le domaine des technologies militaires ». Neuf d’entre elles ont été sanctionnées l’année dernière par le ministère chinois des Affaires étrangères.

Les deux pays se sont engagés dans un échange de droits de douane après que M. Trump a imposé des droits de douane de 10 % sur les importations chinoises le 4 février.

La Chine a réagi à la première série de droits de douane américains en imposant des droits de 15 % sur les importations américaines de charbon et de gaz naturel liquéfié, ainsi que des droits de 10 % sur le pétrole brut, les machines agricoles et les voitures de grosse cylindrée. Ces droits sont entrés en vigueur le 10 février.

M. Trump a ensuite doublé les droits de douane sur les importations chinoises, affirmant que la Chine n’avait pas pris les mesures adéquates pour lutter contre la crise de la drogue « par des actions de coopération en matière d’application des lois ».

« D’énormes quantités de fentanyl ont été déversées dans notre pays depuis le Mexique et, comme vous le savez, également depuis la Chine, où elles sont acheminées vers le Mexique et le Canada », a souligné M. Trump lors d’une conférence de presse le 3 mars.

Le ministère chinois du Commerce a rejeté ces allégations et a déclaré que la Chine avait l’une des « politiques de contrôle des drogues les plus strictes et les plus complètes au monde ». Il a exhorté les États-Unis à mettre fin à leurs mesures douanières et s’est engagé à prendre des contre-mesures contre toute nouvelle augmentation.

Le 1er février, M. Trump a également signé un décret suspendant l’exemption de droits de douane pour les envois de faible valeur en provenance de Chine, dans le cadre des efforts visant à réduire le flux de fentanyl et de ses précurseurs chimiques vers les États-Unis.

Le décret stipule que de nombreuses entreprises basées en Chine « se donnent beaucoup de mal pour échapper à l’application de la loi et dissimuler des substances illicites dans le flux du commerce légitime ». Pour dissimuler le contenu réel de leurs colis et l’identité des distributeurs, les entreprises emploient des réexpéditeurs aux États-Unis, falsifient les factures et utilisent des emballages trompeurs, selon le décret.

« L’afflux de ces drogues dans notre pays menace la structure de notre société », a fait valoir M. Trump dans son décret. « La RPC [République populaire de Chine] joue un rôle central dans ce défi, non seulement parce qu’elle ne parvient pas à endiguer la source ultime de nombreuses drogues illicites distribuées aux États-Unis, mais aussi parce qu’elle soutient et développe intensivement l’activité d’empoisonnement de nos concitoyens. »

Un rapport publié l’année dernière par la commission d’enquête de la Chambre des représentants des États-Unis a identifié la Chine comme la « source géographique ultime » de la crise du fentanyl aux États-Unis. Le rapport révèle que les entreprises chinoises sont les principaux producteurs des précurseurs utilisés pour fabriquer le fentanyl.

En 2023, les États-Unis ont importé pour environ 427 milliards de dollars de marchandises en provenance de Chine, selon le Bureau du recensement des États-Unis, les produits tels que l’électronique, les téléphones portables, les ordinateurs et d’autres articles technologiques constituant les catégories d’importation les plus importantes.

Jacob Burg et Lily Zhou ont contribué à la rédaction de cet article.

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