La Fnac range les livres des écrivains français d’origine antillaise au rayon « étranger », un député guyanais indigné

Photo d'illustration. Crédit : MIGUEL MEDINA/AFP/Getty Images.
Interpellée sur les réseaux sociaux par un député guyanais, l’enseigne a expliqué qu’elle souhaitait « proposer le parcours le plus simple » à ses clients.
Député de la 1ère circonscription de Guyane, Gabriel Serville a fait part de sa surprise à la Fnac après avoir découvert qu’un magasin parisien de la chaîne avait classé les romanciers français originaires d’Outre-mer dans la catégorie « Roman étranger ».
Samedi dernier, M. Serville s’est adressé directement à la Fnac à travers un billet publié sur Twitter. L’élu guyanais n’a pas hésité à demander des explications à l’enseigne afin de comprendre le « cheminement » qui l’avait amenée à procéder à ce classement.
« Considérer nos auteurs comme étrangers à la littérature française est non seulement méprisant, car on les relègue à une petite étagère loin des têtes de gondole, mais témoigne surtout de cette automatisme qui consiste à toujours nous exclure », a-t-il ajouté.
Ce lundi, un porte-parole de la Fnac a répondu au quinquagénaire sur BFMTV, affirmant que la finalité du classement retenu consistait à « proposer le parcours le plus simple pour les clients ».
« Idéalement, la classification serait plus précise avec une sous-catégorie »
D’après l’enseigne, s’il rassemble effectivement des romanciers français nés dans les îles, le rayonnage « Antilles » regroupe l’ensemble des auteurs issus de l’archipel – et pas uniquement ceux des Antilles françaises.
D’après la Fnac, la majorité des romanciers du rayonnage seraient d’ailleurs bel et bien étrangers. « Idéalement, la classification serait plus précise avec une sous-catégorie », admet toutefois la société.
Selon elle, une telle option serait néanmoins difficile à mettre en œuvre du fait du manque de place dans certains magasins Fnac. En outre, l’enseigne estime que ce choix obligerait également ses clients à chercher les ouvrages de la littérature antillaise à deux endroits différents.
Des explications qui n’ont manifestement pas convaincu Gabriel Serville. « Cela ne m’explique toujours pas pourquoi vous considérez les auteurs guadeloupéens, guyanais et martiniquais comme étrangers ? Merci de m’éclairer », a réagi le député sur Twitter.
Si l’élu a déclaré qu’il avait adressé un courrier officiel à la direction du groupe, l’enseigne a fini par lui répondre directement sur Twitter, affirmant qu’elle comprenait ses « interrogations » et lui demandant de prendre contact avec elle en privé sur le réseau social.

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