La juge Barrett, égérie de la droite religieuse américaine

Par Epoch Times avec AFP
13 octobre 2020 03:54 Mis à jour: 13 octobre 2020 03:59

La juge Amy Coney Barrett, nommée par Donald Trump à la Cour suprême des Etats-Unis, est très bien vue de la droite religieuse qui apprécie autant sa vision conservatrice du Droit que le mode de vie de cette fervente catholique.

La magistrate de 48 ans a joué sur ces deux tableaux lundi en se présentant avec six de ses sept enfants devant le Sénat, chargé par la Constitution de valider son entrée au sein de la plus haute juridiction américaine.

« Rien n’est plus important pour moi et je suis très fière qu’ils soient derrière moi », a-t-elle déclaré en préambule, en consacrant un petit mot à chacun de ses enfants, dont deux adoptés originaires d’Haïti et un petit dernier atteint de trisomie 21.

Revenant sur les différentes étapes de sa carrière, elle a assuré avoir « travaillé dur » sans « laisser le Droit empiéter sur le reste » de sa vie. « Le même principe doit s’appliquer aux tribunaux », a-t-elle ajouté: ils « ne sont pas faits pour résoudre chaque problème », à la place des élus.

-La juge Amy Coney Barrett, candidate à la Cour suprême, lors de son audience de confirmation du Comité judiciaire du Sénat à Capitol Hill le 12 octobre 2020 à Washington, DC. Photo par Patrick Semansky / POOL / AFP via Getty Images.

Pour elle, « un juge doit appliquer le droit tel qu’il est écrit et non tel qu’il souhaiterait qu’il soit ».

Jeune diplômée, elle a adopté à la fin des années 1990 cette lecture dite « textualiste » ou « originaliste » du Droit en travaillant pour le juge de la Cour suprême Antonin Scalia, qui l’a théorisée.

Cette doctrine est très prisée dans les milieux conservateurs qui reprochent à la Cour suprême de s’être éloigné de la pensée des pères fondateurs des Etats-Unis pour faire évoluer certains droits, notamment sur l’avortement ou le mariage homosexuel.

En 2017  devenue juge fédérale

Après son expérience à la Cour suprême, Amy Barrett avait rapidement retrouvé l’université catholique Notre-Dame, où elle a étudié, et y a exercé pendant quinze ans comme professeure de Droit.

Ce n’est qu’en 2017 qu’elle est devenue juge fédérale, nommée par le président républicain dans une cour d’appel à Chicago.

Son processus de confirmation au Sénat avait déjà été houleux. « Le dogme religieux vit bruyamment en vous », lui avait reproché la sénatrice démocrate Dianne Feinstein.

La formule s’était retournée contre son auteure, taxée d’intolérance, et avait augmenté l’aura de la juge dans les milieux religieux. Le groupe ultraconservateur Judicial Crisis Network avait même fait produire des tasses à l’effigie de la magistrate surplombée de la citation.

Sans se départir de son calme, Amy Coney Barrett avait assuré faire la distinction entre sa foi et « ses responsabilités de juge ». 

« Je crois au pouvoir des prières »

Tirant les leçons de cet épisode, les sénateurs démocrates se sont bien gardé lundi d’évoquer sa foi. Elle en revanche n’en a pas fait mystère. « Je crois au pouvoir des prières », a-t-elle dit en remerciant ceux qui prient pour son entrée à la haute Cour.

En dehors de l’arène politique, ses détracteurs l’accusent d’être une idéologue.

Ils citent un discours dans lequel elle a déclaré avoir pour « cause » de « servir le Royaume de Dieu », les pétitions signées contre l’avortement ou son appartenance à un groupe catholique charismatique aux rites éloignés des canons de l’Eglise, People of Praise.

-La juge Amy Coney Barrett, candidate à la Cour suprême, devant le Comité judiciaire du Sénat le premier jour de l’audience de confirmation de la Cour suprême d’Amy Coney Barrett à Capitol Hill le 12 octobre 2020 à Washington, DC. Photo par Demetrius Freeman – Piscine / Getty Images.

Ils lui reprochent aussi d’avoir pris, en tant que juge, des positions favorables aux armes à feu et défavorables aux migrants, aux femmes désirant avorter et à la loi sur l’assurance santé Obamacare que les républicains veulent démanteler.

Si elle entrait à la Cour suprême, « la juge Barrett, qui s’est même opposée à l’accès à la contraception, serait un fléau pour les droits des femmes à la santé reproductive », estime Daniel Goldberg, le directeur de l’Alliance for Justice, un lobby légal progressiste.

« Elle rejoindrait les autres juges nommés par Trump pour faire du mal à notre pays pour des décennies, bien après son départ de la Maison Blanche », prédit il.

A l’inverse, les milieux conservateurs louent une femme « brillante », « impressionnante ». « Mes filles sont émerveillées par la manière dont vous avez trouvé un équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle », a lancé le sénateur républicain John Cornyn lundi.

Preuve de sa popularité, sur internet, ses fans l’ont même représentée en tenue de Superman.

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