La nouvelle Miss Canada Monde rapporte que son père est menacé en Chine

22 mai 2015 15:18 Mis à jour: 26 octobre 2015 21:48

 

La campagne menée par Anastasia Lin dans le cadre du concours Miss World Canada est basée sur la question des droits de l’homme. Elle et sa famille font maintenant face à des menaces directes.

Les forces de sécurité chinoises ne se sont pas fait prier pour menacer la nouvelle Miss World Canada, Anastasia Lin. Son père ainsi que le reste de sa famille habitant en Chine risquent de payer le prix de ses efforts pour promouvoir les droits de l’homme.

Dans la soirée du mercredi 20 mai, Anastasia Lin, qui a remporté le concours national de beauté le 16 mai, a reçu un appel de son père qui habite Changsha dans la province du Hunan. Son père, bouleversé, lui a rapporté avoir reçu la visite des forces de sécurité chinoises.

« Au début, mon père était vraiment heureux parce que tous ces médias chinois rapportaient ma victoire et lui-même répandait la nouvelle – tous en étaient très fiers dans ma ville natale », nous dit Lin qui a grandi à Changsha.

« Il m’a dit qu’il recevait chaque jour entre 100 et 200 messages pour le féliciter. »

« Mais, soudainement, mon père m’a dit d’arrêter de faire ce que je faisais », nous a-t-elle dit. Quelque chose avait changé.

La famille et les amis de Lin lui ont communiqué que les apparitions médiatiques sur sa victoire ne paraissaient plus sur Internet. De toute évidence, les articles de presse qui mentionnaient ses efforts pour promouvoir les droits de l’homme étaient bloqués par la censure.

Peu après, le père de Lin lui a avoué, par message texte, que les forces de sécurité l’avaient menacé de lui faire subir une répression de type « révolution culturelle ».

« Ils ont dit qu’ils allaient s’en prendre à ma famille comme durant la Révolution culturelle, où le père ne reconnaît plus le fils et le fils trahit le père », a déclaré Lin.

« Mon père a eu très peur. Il a dit : “Tu dois arrêter ce que tu es en train de faire, sinon nos chemins doivent se séparer ici.” »

Même si l’appel lui a fait peur, Lin nous a dit ne pas être surprise. Comme plusieurs activistes des droits de l’homme qui ont de la famille en Chine, elle est consciente qu’elle s’expose à ce genre de menaces.

« Je ne veux pas mettre ma famille en danger, mais c’est précisément pour eux, à cause de cette situation, que je dois continuer ce que je suis en train de faire. Sinon, tout ce que j’ai fait jusqu’à présent ne sert à rien.»

Un cœur pour les droits de l’homme

Née en Chine et actuellement âgée de 25 ans, Lin a basé sa campagne pour le titre de Miss World Canada sur le thème des droits de l’homme. Elle s’est engagée à continuer son travail au sein du Canada pour la liberté religieuse et à être une « voix pour ceux qui n’en ont pas ».

Diplômée de l’université de Toronto en théâtre et en histoire et en sciences politiques, l’actrice et mannequin a construit sa carrière en jouant dans des films qui exposent la problématique des droits de l’homme en Chine, son pays natal.

Son premier film présente la controverse entourant les écoles mal construites qui se sont effondrées lors du tremblement de terre de 2008 dans la province du Sichuan, tuant des centaines d’enfants. Elle jouait le rôle d’une étudiante qui a été tuée lors de l’effondrement de l’une des écoles.

Elle joue aussi un rôle dans la série télévisée Big Shorts produite au Canada, une série satirique ayant pour thème la télévision d’État chinoise CCTV. Elle a aussi joué dans Red Lotus, qui est actuellement en postproduction. Le film raconte l’histoire d’une pratiquante de Falun Gong emprisonnée en Chine pour ses croyances.

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Née en Chine et actuellement âgée de 25 ans, Lin a basé sa campagne pour le titre de Miss World Canada sur le thème des droits de l’homme. (Anastasia Lin)

Lin pratique le Falun Gong, une discipline spirituelle de méditation de l’école de Bouddha qui est sévèrement persécutée en Chine depuis 1999, alors que la pratique attirait une centaine de millions de personnes. La persécution se poursuit encore de nos jours.

Lin a dit que son rôle dans Red Lotus l’a particulièrement émue et qu’elle avait douté de sa capacité à le jouer à plusieurs reprises. « J’ai eu à interviewer beaucoup de gens qui ont été victimes d’abus des droits de l’homme », nous a-t-elle confié.

Elle n’était pas certaine de pouvoir réellement jouer le rôle de quelqu’un qui a été emprisonné, torturé et dont la foi était demeurée inébranlable. Jouer ce rôle a eu un grand impact sur sa vie.

« Il semblait que plus ils vivaient d’épreuves difficiles, plus ils étaient déterminés dans leur croyance ».

Exporter la tyrannie

Jusqu’à ce mercredi en soirée, son rôle dans Red Lotus ainsi que les interviews qui l’ont préparée au rôle étaient ce qu’elle avait vécu le plus près d’une menace directe du régime communiste chinois. Lorsqu’elle nous parle de l’appel reçu par son père, on sent que sa voix oscille entre la peur, le calme et l’indignation.

« C’est vraiment comme s’ils cherchaient à exporter leur tyrannie à l’extérieur de la Chine. Je suis une citoyenne canadienne. Comment osent-ils menacer ma famille afin d’empêcher ce que je fais au Canada ? », nous dit-elle.

Lin est arrivée au Canada lorsqu’elle avait 13 ans et a été profondément affectée par ce qu’elle décrit comme « l’esprit de liberté » qui existe ici.

Lin a dit qu’elle a l’intention d’utiliser le titre de Miss world Canada pour faire avancer les droits de l’homme et obtenir l’engagement des gouvernements, des élus et des fonctionnaires qui ont le pouvoir d’aborder les problèmes des droits de l’homme dans son pays natal.

Elle n’avait même pas eu le temps de réaliser pleinement qu’elle avait remporté le concours lorsque son père a téléphoné.

Lin est inquiète pour sa famille en Chine, mais elle est d’avis qu’un silence de sa part ne ferait qu’encourager le régime dans son attitude.

« Si je parle, je crois que cela va au contraire protéger ma famille, parce que la dernière chose que ces gens de la sécurité chinoise veulent, c’est un reportage international sur le fait qu’ils menacent des innocents en Chine parce que leur fille, au Canada, parle des droits de l’homme. »

 

Pour en savoir plus :www.missworldcanada.com

Version originale : Newly Crowned Miss World Canada Says Father Threatened in China

 

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