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La partialité, reproche de taille envers les journalistes, selon un sondage

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Le président de la France, Emmanuel Macron, lors d'une interview télévisée à l'Élysée, interrogé sur la réforme des retraites, le 22 mars 2023.

Photo: by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Trop partiaux, les journalistes ? C’est ce que leur reprochent de nombreux participants à un sondage réalisé pour les Assises du journalisme de Tours, en pleine contestation de la réforme des retraites.
Plus d’un sondé sur deux (54%) estime que « la qualité de l’information délivrée par les journalistes s’est détériorée » ces dernières années, selon ce « baromètre sur l’utilité du journalisme » réalisé chaque année par Viavoice. Parmi ces personnes, 7 sur 10 (70%) attribuent cette détérioration au fait que « l’information est trop orientée, pas assez impartiale ». C’est la deuxième raison invoquée, juste derrière le reproche selon lequel « l’information est parfois fausse et trop vite relayée » (74%).
« La question de l’impartialité revient souvent » dans le sondage, indique à l’AFP Adrien Broche, de Viavoice. « Ca va de pair avec ce qu’on réclame de l’information : puisqu’on réclame une information utile et vérifiée, on exige d’elle qu’elle soit impartiale », poursuit-il.
La couverture médiatique de la réforme des retraites
À la question principale du baromètre, 84% des sondés répondent que le journalisme « est un métier utile ». Bien que toujours élevé, ce score est le plus faible en sept éditions, avec une baisse de 6 points par rapport à 2022, juste après l’élection présidentielle. Or, la plus forte baisse s’observe chez « les publics les plus favorables à la réforme des retraites » : cadres (-14 points), 60 ans et plus (-9), retraités (-9).
Cela semble montrer que ces sondés « pointent du doigt une couverture médiatique jugée trop partisane » et « trop dure » de cette réforme, avance M. Broche. La question ne leur a toutefois pas été posée directement, mais cette « corrélation » est « solide », même si la réforme n’est « sûrement pas » l’unique facteur, poursuit-il.
Vouloir se « construire un avis sur des faits »
Dans le même ordre d’idées, 7 sondés sur 10 (69%) n’attendent pas de l’information qu’elle conforte ou modifie leur opinion. Pour eux, l’information consiste à « donner les clés de compréhension des phénomènes qui se déroulent » afin de se « construire un avis par des faits », analyse M. Broche.
Malgré les critiques, « le goût de l’information est toujours là », relativise-t-il : 95% des sondés disent s’informer au moins une fois par semaine, et 69% tous les jours (tous canaux confondus).
Le sondage a été réalisé en ligne du 9 au 13 mars sur un échantillon représentatif de 1001 personnes majeures, selon la méthode des quotas. Les Assises du journalisme de Tours, rendez-vous annuel de débats et réflexions de la profession, ont lieu de lundi à samedi.