La police de Hong Kong offre des récompenses pour l’arrestation de cinq militants

Photo: ISAAC LAWRENCE/AFP via Getty Images
La police hongkongaise a provoqué jeudi la colère de Londres et Washington en offrant des récompenses pour toute information menant à la capture de cinq militants vivant à l’étranger, les accusant de crimes contre la sécurité nationale.
« Ces personnes qui ont déjà fui à l’étranger, ont continué à commettre des infractions à la loi sur la sécurité nationale qui mettent gravement en péril la sécurité nationale », a déclaré Steve Li Kwai-wah, le haut responsable du département de la Sécurité nationale de l’ancienne colonie britannique.
Il a ajouté qu’ils « ont trahi leur pays, trahi Hong Kong, négligé les intérêts des habitants de Hong Kong et continuent de mettre en danger la sécurité nationale, même en étant à l’étranger », et que le département de la Sécurité nationale de Hong Kong « les poursuivra jusqu’au bout ». « Pour ceux qui souhaitent soutenir financièrement ces personnes, je les invite à y réfléchir à deux fois, afin d’éviter de s’attirer des ennuis ».
Les cinq militants pro-démocratie recherchés sont accusés d’incitation à la sécession, d’incitation à la subversion et de collusion avec des forces étrangères, d’après la même source. Parmi les membres du groupe figurait Simon Cheng, militant pro-démocratie de premier plan qui se trouve actuellement au Royaume-Uni et qui a fondé le groupe « Hongkongers in Britain ». Les quatre autres personnes citées sont Frances Hui, Joey Siu, Fok Ka-chi et Choi Ming-da. Les récompenses offertes s’élèvent à un million de dollars de Hong Kong (environ 117.377 euros).
« Une menace pour notre démocratie »
« Nous ne tolérerons aucune tentative de la part d’une puissance étrangère d’intimider, de harceler ou de nuire à des individus ou à des communautés au Royaume-Uni », a réagi le chef de la diplomatie britannique David Cameron dans un communiqué. « C’est une menace pour notre démocratie et nos droits humains fondamentaux », a-t-il ajouté, précisant avoir ordonné que la question soit évoquée « de toute urgence avec les autorités de Hong Kong et chinoises ».
Washington a condamné « un mépris flagrant » des normes internationales, le porte-parole du département d’État Matthew Millier soulignant que « les autorités de Hong Kong n’ont aucune compétence à l’intérieur des frontières des États-Unis ».
Un « honneur à vie » d’être poursuivi par les autorités chinoises
En réponse aux récompenses offertes pour son arrestation, M. Cheng a écrit sur X (ex-Twitter) que c’était un « honneur à vie » d’être poursuivi par les autorités chinoises. « Si le gouvernement considère la recherche de la démocratie et de la liberté comme un crime, nous acceptons les accusations pour révéler le véritable visage de la justice sociale », a-t-il ajouté.
Les cinq militants pro-démocratie vivent à l’étranger depuis que Pékin a imposé à Hong Kong, en 2020, une loi sur la sécurité nationale réprimant les dissidents à la suite des manifestations massives en faveur de la démocratie de 2019. Cette loi a fait tomber le bouclier juridique de la région administrative spéciale de Hong Kong face à la Chine continentale, permettant de demander des comptes aux personnes accusées dans le monde entier. Mais les autorités de Hong Kong n’ont pas précisé comment l’application de la loi à l’étranger était possible.
En juillet 2023, la police avait émis des avis de recherche pour huit militants résidant également à l’étranger, dont les députés pro-démocratie Nathan Law et Ted Hui. Le chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee Ka-chiu, qui a été sanctionné par les États-Unis pour son rôle lors des manifestations pro-démocratie de 2019, avait déclaré que ces activistes seraient « poursuivis à vie » et les a appelés à se rendre.

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