La répression transnationale du PCC instrumentalise les libertés dans les pays démocratiques
Feng Chongyi, expert de la Chine et professeur associé à l'Université de technologie de Sydney, s'exprime lors d'une interview avec NTD à l'occasion d'un rassemblement organisé à Sydney pour la Journée internationale des droits de l'homme, le 10 décembre 2022.
Photo: Wang Nan/NTD
Sous le commandement direct du dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) Xi Jinping, l’appareil d’État chinois a fortement intensifié sa répression transnationale à l’encontre des dissidents chinois vivant aux États-Unis à partir du printemps 2024, recourant à des méthodes telles que les alertes à la bombe, les menaces d’incendie criminel et la désinformation, parallèlement à des poursuites judiciaires et des attaques médiatiques.
Dans une récente interview accordée à Epoch Times, Feng Chongyi, professeur associé d’études chinoises à l’Université de technologie de Sydney, a déclaré qu’il n’était pas surprenant que la persécution du Falun Gong par le PCC, lancée en 1999 et en cours depuis plus de deux décennies, se soit désormais étendue à l’étranger.
« Depuis le moment où il a pris le pouvoir, le PCC a toujours utilisé toutes les méthodes qu’il jugeait efficaces [pour réprimer le peuple chinois] », a déclaré M. Feng.
M. Feng a décrit le PCC comme un régime totalitaire qui revendique le monopole de la vérité et cherche à dominer tous les domaines de la vie politique, économique et organisationnelle.
« Son essence est le contrôle. Il considère tout groupe exerçant une influence publique comme une menace, qu’elle soit spirituelle, matérielle ou politique », a-t-il souligné.
Il a déclaré que le Falun Gong, enraciné dans l’ancienne école de Bouddha chinoise et dans les traditions de l’école du Tao, représente un système de croyance entièrement différent de l’idéologie marxiste.
« Le PCC considère le Falun Gong non seulement comme une croyance, mais aussi comme une vision du monde concurrente qui remet en cause la légitimité du régime. C’est pourquoi ses dirigeants estiment que le mouvement doit être éradiqué », a-t-il expliqué.
Le Falun Gong, aussi connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle centrée sur les principes d’Authenticité, Bienveillance et Tolérance. Il s’est rapidement développé dans les années 1990, atteignant entre 70 et 100 millions de pratiquants en Chine avant son interdiction par le régime en 1999. Depuis, des millions de pratiquants ont été victimes de détention arbitraire, de torture, de travaux forcés et de prélèvements forcés d’organes.
Les médias d’État chinois, comme dans toutes les campagnes politiques, ont joué un rôle majeur dans la diffamation du Falun Gong pour renforcer la campagne du PCC.
Exploiter les libertés à l’étranger
M. Feng a averti que le PCC est connu pour instrumentaliser les libertés dans les pays démocratiques contre ces mêmes libertés.
« Il s’agit d’une opération d’État menée à tout prix », a-t-il déclaré. Il a souligné que l’infiltration par le PCC des institutions américaines – y compris le gouvernement, les médias, le monde universitaire et les entreprises – est vaste et délibérée. « Ils agissent avec une hostilité manifeste ; ils doivent donc être traités comme tels. »
M. Feng pense que les récents articles parus dans les médias attaquant Shen Yun et le Falun Gong témoignent d’un conflit idéologique plus profond.
« Ces articles, tant dans leur formulation que dans leur ton, portent clairement la marque de la propagande du PCC. Ils dépeignent une troupe artistique de haut niveau, qui apporte foi et espoir à des millions de personnes, comme une institution oppressive qui exploite ses membres », a-t-il expliqué.
Il a souligné que les médias de gauche ciblent souvent les groupes religieux et les valeurs conservatrices parce que la gauche moderne partage des racines philosophiques avec l’idéologie communiste, comme la lutte des classes, la division fondée sur la race et le sexe, et le concept de victimisation.
Il a fait remarquer que la résurgence actuelle du conservatisme mettait à nouveau l’accent sur la tradition et la foi. Cette tendance est perçue comme une menace par la gauche, qui a dominé la société pendant de nombreuses années et qui pensait pouvoir la contrôler et rejeter la religion comme une superstition.
« Par conséquent, ce conflit dans le domaine spirituel était à prévoir », a observé M. Feng.
Guerre légale et droits constitutionnels
La couverture médiatique attaquant Shen Yun a coïncidé avec plusieurs poursuites judiciaires intentées contre le groupe et ses affiliés. Ces actions en justice, a souligné M. Feng, menacent la liberté de croyance et portent atteinte à la vie quotidienne et aux droits des pratiquants de Falun Gong hors de Chine.
« La frontière entre gouvernance publique et croyance privée doit être respectée. Lorsque les médias franchissent cette ligne et interfèrent avec la liberté religieuse, ils violent les principes constitutionnels », a-t-il rappelé.
M. Feng a ajouté que, ces dernières années, le PCC a exploité les systèmes juridiques et les libertés des autres pays pour saper et éroder ces mêmes libertés. Les sociétés libres doivent riposter et considérer tout cela comme une bataille pour défendre les valeurs universelles et les droits humains fondamentaux, a-t-il fait valoir.
La prise de conscience de la répression transfrontalière du PCC s’accroît à l’échelle internationale.
Le 17 juin, les dirigeants du G7 ont publié une déclaration commune exprimant leur profonde préoccupation face à la répression transnationale. Fin juillet, des parlementaires américains bipartites ont présenté la loi sur la politique de répression transnationale afin de contrer l’influence croissante du PCC à l’étranger et ses campagnes d’intimidation.
Au-delà des tarifs douaniers et de la pression économique, M. Feng a appelé le gouvernement américain à affronter le Parti communiste chinois.
« Si le PCC n’est pas stoppé, nous risquons une troisième guerre mondiale », a-t-il insisté. « Les coûts auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont bien moindres que ce qu’un tel avenir nous réserve. »
Il a souligné que le monde libre et démocratique devait avoir confiance en son avantage écrasant, tant en termes de puissance militaire (puissance dure) que d’influence culturelle et politique (puissance douce). Avec une volonté politique et une détermination suffisantes, il peut absolument l’emporter sur la Chine communiste, a déclaré M. Feng.
Retrouver les fondements moraux
Pour M. Feng, depuis 2017, de plus en plus de gens dans le monde ont pris conscience de la vraie nature du PCC.
« Il existe désormais une distinction claire entre le peuple chinois, la culture chinoise et le PCC », a-t-il estimé. « La tâche actuelle consiste donc à éveiller le peuple chinois afin que davantage de Chinois choisissent de rompre leurs liens avec le PCC. »
Après des décennies d’endoctrinement par le PCC qui a gravement faussé la boussole morale du peuple chinois, le Falun Gong représente un retour à l’intégrité, à la conscience et à la clarté morale, a relevé M. Feng.
« C’est un mouvement social et culturel profondément significatif qui vise à reconstruire une société saine ! »
Song Tang et Yi Ru ont contribué à la rédaction de cet article.
Olivia Li collabore avec Epoch Times sur des sujets liés à la Chine depuis 2012.
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