La Russie et la Biélorussie concluent cinq jours d’exercices militaires conjoints

Un soldat participe aux exercices militaires conjoints Zapad-2025 entre la Russie et la Biélorussie sur un terrain d’entraînement à l’est de Minsk, capitale biélorusse, le 15 septembre 2025.
Photo: Olesya Kurpyayeva/AFP via Getty Images
La Russie et la Biélorussie ont achevé cinq jours de vastes exercices militaires, durant lesquels les alliés ont mis à l’épreuve leurs capacités à repousser des attaques menées par des ennemis hypothétiques.
Le 16 septembre, journée clôturant les exercices conjoints, la flotte de la Baltique russe a « démontré ses capacités stratégiques par une frappe coordonnée de missiles contre des cibles navales », a rapporté l’agence de presse russe TASS, citant le ministère de la Défense de Moscou.
Les exercices militaires Zapad (ou Ouest) 2025, officiellement lancés le 12 septembre, se sont déroulés sur le territoire russe et biélorusse ainsi qu’en eaux internationales.
Selon le ministère russe de la Défense, ces manœuvres visent à « améliorer les compétences des commandants et des états-majors, renforcer l’interopérabilité et l’entraînement sur le terrain des groupes tactiques régionaux et alliés… et garantir la sécurité militaire ».
Le 12 septembre, TASS a rapporté que la première phase des exercices prévoyait de s’entraîner à « repousser une agression contre un État allié ».
Une seconde phase devait consister à gérer les forces « lors de la restauration de l’intégrité territoriale d’un État allié et de la défaite de l’ennemi, y compris avec la participation d’… États amis », a ajouté TASS.
Les manœuvres impliquaient également « la planification de l’utilisation des armes nucléaires et des systèmes de missiles hypersoniques Oreshnik », selon l’agence de presse.
Au cours de ces cinq jours d’exercices, les militaires russes et biélorusses ont participé à une série de scénarios de guerre terrestre et aérienne, sur des installations militaires des deux pays.
Le 13 septembre, des bombardiers russes capables de transporter des armes nucléaires ont frappé des positions ennemies factices, tandis que les personnels russes et biélorusses ont répété ensemble des opérations anti-sabotage.
Deux jours plus tard, des unités d’artillerie de la région russe de Kaliningrad ont été testées face à une force d’invasion simulée.
La veille du début des manœuvres, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a qualifié les exercices de « manœuvres de routine, qui ne visent personne ».
« Il s’agit de poursuivre la coopération en matière de défense et d’améliorer l’interaction entre deux alliés stratégiques », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par TASS.
L’État de l’Union
La Biélorussie, ancienne république soviétique, a souvent été décrite par le Kremlin comme son « allié numéro un ».
Depuis 1999, les deux pays sont liés par un traité d’« État de l’Union » qui vise à renforcer les liens entre les voisins, partageant une frontière de 1240 kilomètres.
Aux termes de ce traité, la Russie et la Biélorussie bénéficient d’une structure commune de sécurité, laquelle inclut un Groupe régional de forces ainsi qu’un système de défense aérienne géré conjointement.

Le président russe Vladimir Poutine rencontre le président biélorusse Alexandre Loukachenko au Kremlin, à Moscou, le 13 mars 2025. (Maxim Shemetov/Pool/AFP via Getty Images)
En 2023, la Biélorussie a fait la une de l’actualité internationale après que Moscou a annoncé son intention de placer des armes nucléaires sur des bases militaires biélorusses.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a confirmé peu après que des ogives russes — sans en préciser le nombre — étaient déjà déployées sur le territoire de son pays.
Le 16 septembre, Pavel Muraveïko, chef de l’état-major général des forces armées biélorusses et premier vice-ministre de la Défense, a affirmé que les deux armées avaient « accompli toutes les tâches » qu’elles s’étaient fixées dans le cadre des exercices conjoints Zapad.
« Parmi les événements importants, je peux citer la planification et l’examen de l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques », a-t-il déclaré, selon l’agence de presse officielle BelTA de Minsk.
D’après M. Muraveïko, cela comprend « l’évaluation et le déploiement » des missiles hypersoniques Oreshnik fabriqués en Russie, pouvant emporter des charges nucléaires.
Au début du mois dernier, le président russe Vladimir Poutine a assuré que le système de missiles Oreshnik serait livré à la Biélorussie avant la fin de l’année.
« Nos spécialistes… ont choisi un site pour les futures positions », a-t-il précisé selon TASS le 1er août. « Les travaux d’aménagement de ces positions sont en cours. »
Des manœuvres sur fond de tensions
Les exercices conjoints de la Russie et de la Biélorussie ont débuté moins d’une semaine après que la Pologne voisine a abattu plusieurs drones russes au-dessus de son territoire.
Cet incident a suscité l’inquiétude des capitales occidentales, la Pologne ayant fermé sa frontière avec la Biélorussie.

La police inspecte une maison endommagée par des débris de drone russe abattu dans le village de Wyryki-Wola, en Pologne, le 10 septembre 2025. (Wojtek Radwanski/AFP via Getty Images)
Néanmoins, ces derniers jours ont révélé des signaux indiquant que Washington chercherait à améliorer ses relations avec Minsk, suspendues depuis 2022.
La semaine dernière, John Coale, envoyé spécial de la Maison-Blanche, s’est rendu en Biélorussie, où il a affirmé que le président américain Donald Trump souhaitait rouvrir l’ambassade américaine à Minsk, normaliser les relations bilatérales et relancer les échanges commerciaux entre les deux pays.
Donald Trump a également levé les sanctions américaines contre le transporteur national biélorusse Belavia, après que M. Loukachenko a accepté de libérer 52 prisonniers, dont plusieurs journalistes.
Signe supplémentaire du dégel des relations, au moins deux officiers militaires américains ont été invités en Biélorussie pour observer les exercices conjoints de cinq jours.
Des observateurs turcs et hongrois — tous deux membres de l’OTAN — étaient également conviés à assister aux manœuvres militaires conjointes.

Adam Morrow couvre la guerre entre la Russie et l'Ukraine pour Epoch Times.
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