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La santé des enfants américains au cœur d’une stratégie nationale : 5 points clés du rapport de la Commission MAHA

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Le secrétaire à la Santé Robert F. Kennedy Jr. se prépare pour une interview télévisée devant l'aile ouest de la Maison-Blanche, le 9 septembre 2025.

Photo: Saul Loeb/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 11 Min.

Aux États-Unis, la Commission Make America Healthy Again (MAHA) a publié son rapport stratégique le 9 septembre, posant les bases de dizaines d’initiatives destinées à améliorer la santé des enfants américains. Ce document stratégique, mandaté par le président Donald Trump par décret exécutif en février, s’appuie sur l’évaluation du 22 mai de la commission sur les facteurs favorisant l’augmentation des maladies chroniques chez les enfants.
« Trente-huit pour cent des adolescents sont désormais diabétiques ou prédiabétiques », a déclaré le secrétaire à la Santé Robert Kennedy lors d’une conférence de presse présentant la stratégie.
« Les taux d’autisme, qui préoccupent particulièrement le président, sont passés de moins d’un cas pour 10.000 en 1971 à un cas pour 31 enfants aujourd’hui. C’est une question de sécurité nationale », a ajouté M. Kennedy, notant également que 80 % des jeunes ne remplissent pas les conditions physiques requises pour le service militaire.
M. Kennedy préside la commission, qui comprend 11 autres secrétaires de cabinet, commissaires d’agences et autres responsables gouvernementaux.
Voici les principaux enseignements du rapport.
1. Fournir une alimentation nutritive
Plusieurs des 128 stratégies énumérées dans le document visent à améliorer à la fois la qualité des aliments mis sur les tables américaines et les choix alimentaires des consommateurs.
L’une des initiatives consiste à achever la révision des directives alimentaires du département de l’Agriculture (USDA) utilisées par les établissements tels que les hôpitaux et les écoles pour la planification des repas, ainsi que par de nombreux consommateurs.
« Ces directives donneront la priorité aux aliments entiers, sains et nutritifs tels que les produits laitiers entiers, les fruits, les légumes et les viandes, et recommanderont de limiter les aliments fortement transformés et riches en sucre », a indiqué la secrétaire à l’Agriculture Brooke Rollins.
La Food and Drug Administration (FDA) poursuivra sa politique de limitation ou d’interdiction des colorants alimentaires à base de pétrole, en particulier dans les aliments destinés aux écoles. De nombreux producteurs alimentaires ont accepté cette initiative, selon Mme Rollins, dont Nestlé, PepsiCo, General Mills, […] et d’autres.
La FDA devra également intensifier les tests des préparations pour nourrissons afin de détecter les métaux lourds et autres contaminants.
Le département de l’Agriculture mettra également en œuvre une définition gouvernementale des aliments ultra-transformés et envisagera une révision de ses directives d’étiquetage alimentaire.
Plusieurs agences gouvernementales étudieront l’élaboration de lignes directrices sectorielles visant à limiter le marketing direct d’aliments malsains auprès des enfants, ce qui inclura une évaluation des indications et images potentiellement trompeuses.

Un magasin à Washington, le 19 août 2025. Le ministère de l’Agriculture mettra en œuvre une définition gouvernementale des aliments ultra-transformés et envisagera une révision de ses directives en matière d’étiquetage alimentaire. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

2. Des décisions fondées sur la recherche pour les mesures et politiques
Le département de la Santé et des Services sociaux (HHS) conduira des recherches scientifiques de référence afin de s’assurer que les décisions quant aux politiques à suivre favorisent des résultats sanitaires, en particulier pour les enfants, indique le rapport.
Le problème, selon le Dr Jay Bhattacharya, directeur des National Institutes of Health (NIH), n’est pas que les recherches antérieures aient été défaillantes, mais qu’elles n’ont pas toujours ciblé les questions les plus urgentes.
« Pourquoi les taux d’autisme augmentent-ils si rapidement ? Que peut-on faire ? », a pointé le Dr Bhattacharya. « Quelle est la solution pour le diabète de type 1 chez les enfants ? Quels sont les effets à long terme de l’usage croissant d’antidépresseurs chez les enfants ? »
Ces questions doivent recevoir des réponses par une « science d’excellence », a-t-il ajouté.
Parmi les sujets à étudier figurent les causes de l’autisme, les contaminants de l’eau et de l’air, l’exposition aux microplastiques et aux synthétiques, les problèmes liés aux vaccins, ainsi que les effets thérapeutiques bénéfiques et nocifs des tendances actuelles en matière de diagnostic et de prescription.
Les National Institutes of Health (Instituts nationaux de la santé) lanceront une initiative sur les maladies chroniques pour tirer parti des recherches existantes, améliorer la coordination entre chercheurs et générer des solutions.

Le Dr Jay Bhattacharya, directeur des Instituts nationaux de la santé (NIH), témoigne au Capitole à Washington le 10 juin 2025. Le Dr Bhattacharya affirme que les recherches précédentes ne se sont pas toujours concentrées sur les questions les plus urgentes. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

3. Nouveau cadre vaccinal
Le Domestic Policy Council de la Maison-Blanche et le HHS établiront un nouveau cadre vaccinal visant à garantir que le pays dispose du meilleur calendrier vaccinal pédiatrique.
Ce cadre traitera des effets néfastes liés aux vaccins, modernisera les vaccins américains avec des recherches scientifiques transparentes, supprimera les conflits d’intérêts et les incitations inappropriées, et garantira la liberté scientifique et médicale, selon le rapport.
M. Kennedy a fait l’objet de vives critiques pour ses initiatives en matière de vaccins, notamment après avoir remplacé tous les membres du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (l’Advisory Committee on Immunization Practices), alors qu’il a affirmé l’avoir fait en raison de conflits d’intérêts.

Un enfant âgé d’un an est tenu dans les bras de sa mère alors qu’il reçoit le vaccin ROR dans une clinique de Lubbock, au Texas, le 1er mars 2025. (Jan Sonnenmair/Getty Images)

4. Éradiquer l’influence des entreprises
La nouvelle stratégie de santé vise également à éliminer les conflits d’intérêts que M. Kennedy qualifie de « captation corporative » des agences gouvernementales par des intérêts commerciaux.
« On observe une tendance préoccupante à la prescription excessive de médicaments chez les enfants, souvent motivée par des conflits d’intérêts dans la recherche médicale, la réglementation et la pratique », indique le document.
Plusieurs initiatives ciblent ce problème.
Les agences fédérales liées à la santé devront revoir leur participation à des projets financés par des entreprises alimentaires ou pharmaceutiques. M. Kennedy exigera également plus de transparence et de règles supplémentaires pour garantir que les décisions de santé publique ne soient pas influencées par des entreprises.
Les National Institutes of Health (NIH) élaboreront des politiques visant à réduire les paiements excessifs faits aux revues scientifiques pour la publication en libre accès, un moyen de promouvoir un article scientifique en payant la revue pour le rendre gratuitement disponible.
D’autres mesures exigeront la communication publique des subventions de recherche et des paiements de conseil aux entités susceptibles de présenter un conflit d’intérêts, demanderont aux membres des comités consultatifs de se récuser de toute décision affectant leurs intérêts financiers personnels, et établiront une base de données publique des relations financières ainsi qu’une base de données retraçant les paiements de l’industrie de la santé aux chercheurs.

Les nouveaux membres Robert Malone et Joseph Hibbeln assistent à la première réunion du Comité consultatif sur les pratiques d’immunisation du CDC au siège mondial du CDC à Atlanta, le 25 juin 2025. Le 9 juin, le secrétaire à la Santé Robert Kennedy a licencié tous les membres du comité et sélectionné de nouveaux membres. (Elijah Nouvelage/Getty Images)

5. Aucune mesure sur les pesticides
Des associations de surveillance de l’alimentation et de l’agriculture ont critiqué le rapport pour ne pas en faire assez pour réduire l’usage des pesticides et autres produits chimiques dans la production alimentaire.
« Il n’y a aucune recommandation dans le rapport qui réduirait de manière significative notre exposition aux pesticides dangereux », a déclaré Sarah Starman de Friends of the Earth.
Zen Honeycutt, fondatrice de Moms Across America, s’est dite satisfaite que le rapport aborde une gamme de facteurs environnementaux mais a ajouté : « Nous sommes profondément déçus que le comité ait laissé les entreprises chimiques influencer le rapport. »
Le rapport indique : « [L’Agence de Protection de l’Environment], en partenariat avec les acteurs de l’alimentation et de l’agriculture, travaillera à garantir que le public est informé et pour la confiance dans les procédures robustes d’évaluation des pesticides de [l’agence] et de la manière dont cela se traduit en limitation des risques pour les utilisateurs et le grand public et informe l’amélioration continue. »

Un agriculteur épand des pesticides dans un champ à Centreville, dans le Maryland, le 25 avril 2022. Des détracteurs affirment que le rapport MAHA ne va pas assez loin pour réduire l’utilisation des pesticides et autres produits chimiques dans la production alimentaire. (Jim Watson/AFP via Getty Images)