La violence a explosé de 407 % en 5 ans chez « mineurs isolés étrangers » dans l’agglomération parisienne

Par Emmanuelle Bourdy
9 avril 2022 15:21 Mis à jour: 9 avril 2022 15:21

Les chiffres de la délinquance des mineurs, qui restent peu divulgués, révèlent que de plus en plus de mineurs sont impliqués dans des affaires allant des vols aux agressions en tout genre, y compris sexuelles.

Selon l’étude Sécurité et société, publiée en 2021 par l’Insee et les services statistiques du ministère de l’Intérieur, en 2019, 66 140 délinquants de moins de 15 ans ont été impliqués, en tant qu’auteur, dans des affaires traitées par les parquets, rapporte Le Figaro. Parmi eux, 28 % ont été interpellés pour des vols, 25 % pour des agressions et 10 % pour des atteintes sexuelles.

Le nombre de mises en cause pour violence a explosé de 407 % entre 2016 et 2020

Cette situation, déjà dramatique, s’est encore aggravée avec la recrudescence de la délinquance des mineurs étrangers isolés, chiffres à l’appui. En effet, le nombre de mises en cause pour violence a explosé de 407 % en cinq ans dans l’agglomération parisienne, passant de 290 à 1471 entre 2016 et 2020. Et pour ne rien arranger, les auteurs de délinquance « ordinaire » sont la plupart du temps relâchés.

Sebastian Roché, criminologue et directeur de recherche au CNRS, explique au Figaro que « les quartiers pauvres sont considérés par les policiers comme ‘perdus’ et la prévention inadaptée ». Il indique également que « la seule solution, aux yeux des policiers, est la confrontation : il faut reconquérir le terrain par la force et l’intimidation ». Il ajoute que « le raisonnement de la police est que les quartiers les plus criminogènes nécessitent plus d’attention, et donc plus de contrôles afin de garder la maîtrise de la délinquance et des nuisances associées ».

Déjà en 2002, les moins de 16 ans représentent « près de 49 % des mineurs mis en cause »

La délinquance des mineurs touche des enfants de plus en plus jeunes et ce triste phénomène s’observe depuis plusieurs décennies. En 2002, un rapport d’enquête sénatorial, intitulé La délinquance des mineurs : la République en quête de respect stipulait que « les mineurs de moins de seize ans représentent 12 % des personnes interpellées par la sécurité publique et près de 49 % des mineurs mis en cause ».

Sebastian Roché expliquait alors que « le rajeunissement et l’augmentation du niveau de violence des actes sont un seul et même phénomène », indiquant en guise de métaphore : « C’est un peu comme jouer au tennis : pour être un champion, il faut commencer à s’entraîner jeune. » Le criminologue Alain Bauer avait quant à lui observé chez les jeunes délinquants une « poussée des mineurs de 8 à 12 ans », la majorité d’entre eux ayant entre 13 et 18 ans.

En 2006, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait eu pour projet de détecter des troubles du comportement chez les enfants dès l’âge de 3 à 4 ans. Mais celui-ci n’avait pas abouti, se heurtant à un groupe composé d’éducateurs, de psychologues et de psychiatres.

L’ordonnance de 1945, qui instaurait l’excuse de minorité, a été abrogée en septembre 2021. Depuis sa création, elle avait subi au cours des années pas moins de 39 modifications, précisent nos confrères.

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