Al Gore alerte sur le climat à Davos: des «rafales descendantes» dévastatrices et des océans «en ébullition»

Par Tom Ozimek
19 janvier 2023 20:44 Mis à jour: 20 janvier 2023 06:08

Mercredi, à l’occasion du Forum économique mondiale (FEM), l’ancien vice‑président américain Al Gore a mis en garde contre les « rafales descendantes » et les océans « en ébullition » dans un discours engagé sur le changement climatique.

L’appel passionné d’Al Gore à lutter contre le changement climatique ou à faire face à une catastrophe (un dilemme récurrent du FEM) a été prononcé au deuxième jour de la rencontre.

« Nous ne sommes pas en train de gagner la partie. La crise continue de s’aggraver plus vite que nous ne déployons des solutions », a‑t‑il insisté.

L’ancien vice‑président a affirmé que les actions humaines faisaient de l’atmosphère terrestre un « égout public » pour les gaz à effet de serre liés au réchauffement de la planète. (Voir le discours ici)

« Les gens connaissent cette fine ligne bleue que les astronautes ramènent sur leurs photos de l’espace, n’est‑ce pas ? C’est la partie de l’atmosphère qui contient de l’oxygène, la troposphère, et elle ne fait que cinq à sept kilomètres d’épaisseur. C’est ce que nous utilisons comme égout public. »

Klaus Schwab, lors de la réunion annuelle du FEM à Davos, le 17 janvier 2023. (Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images)

Pour faire comprendre la gravité du problème, il a comparé l’impact à un holocauste nucléaire.

« Nous continuons à émettre 162 millions de tonnes [de gaz à effet de serre] chaque jour et la quantité accumulée piège maintenant autant de chaleur supplémentaire que celle qui serait libérée par 600.000 bombes atomiques de classe Hiroshima explosant chaque jour sur la Terre. »

Al Gore a énuméré ce qu’il pense être certaines des conséquences néfastes du changement climatique, notamment les « rafales descendantes » et les océans « en ébullition ».

« C’est ce qui fait bouillir les océans, crée ces rivières atmosphériques, et ces rafales descendantes, et aspire l’humidité de la terre, et crée les sécheresses, et fait fondre la glace, et augmente le niveau de la mer, et cause ces vagues de réfugiés climatiques ! »

Selon lui le réchauffement de la planète entraînera une crise des réfugiés. Le nombre de personnes fuyant les conséquences du changement climatique « devrait atteindre le milliard au cours de ce siècle ».

Al Gore a rendu le changement climatique responsable de la montée de l’autoritarisme, indiquant que les démocraties libérales sont minées par des forces qui cherchent à exploiter les flux de réfugiés à des fins politiques.

« Regardez la xénophobie et les tendances politiques autoritaires face à quelques millions de réfugiés… Et si on en comptait un milliard ? » s’est‑il écrié. « Nous perdrions notre capacité d’être autosuffisants dans ce monde ! Nous devons agir ! »

Une « autoroute vers l’enfer climatique » ?

L’appel à l’action dramatique d’Al Gore suivait un discours tout aussi alarmiste plus tôt dans la journée de la part du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

« Nous flirtons avec la catastrophe climatique. »

« Chaque semaine apporte une nouvelle histoire d’horreur climatique. »

Le chef de l’ONU a donc appelé à une action urgente pour empêcher le monde de se diriger vers une augmentation de la température de 2,8 degrés, dont les conséquences « seraient dévastatrices ».

Certaines parties de la planète deviendraient inhabitables. Pour une grande partie de la population, une telle hausse des températures serait une « condamnation à mort ».

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de la 53e réunion annuelle du FEM, à Davos, mercredi 18 janvier 2023. (Photo by FABRICE COFFRINI/AFP via Getty Images)

Tout comme Al Gore, Antonio Guterres est un alarmiste de carrière. Il a notamment déclaré lors de la COP27 en Égypte il y a plusieurs mois que « nous sommes sur une autoroute vers l’enfer climatique et nous gardons le pied sur l’accélérateur ».

Mais un certain nombre de spécialistes estiment que cet alarmisme est déplacé. S’il y a un problème, semer la panique n’est pas la solution.

Beaucoup de bruit pour rien

Parmi eux, Steven Koonin, professeur au département du génie civil et urbain de l’université de New York, autrefois sous‑secrétaire aux sciences au département de l’Énergie et titulaire d’un doctorat en physique théorique du Massachusetts Institute of Technology.

Le Dr Koonin estime qu’il est temps de calmer les ardeurs catastrophistes du chef de l’ONU. Dans une interview récente du professeur de psychologie Jordan Peterson, il a déclaré que l’adaptation de l’humanité au changement climatique est peut‑être un défi, certes, mais c’est loin d’être une urgence.

Répondant à une question du Pr Peterson sur le pourcentage de scientifiques qui, selon lui, « adoptent un point de vue apocalyptique » sur la question du changement climatique, le Dr Koonin a déclaré qu’environ 95% n’étaient en aucun cas dans le camp de la panique climatique.

« Aucun d’entre eux ne saute du toit en disant : ‘Mon Dieu, nous ferions mieux de faire quelque chose ou nous nous dirigeons vers l’autoroute climatique de l’enfer’ ou quelque chose du genre, comme l’a dit le secrétaire général des Nations unies il y a quelques mois. »

« C’est un problème. C’est un problème à long terme. Nous pouvons y faire face. Mais il n’y a aucune raison de sonner le tocsin. »

« Sans vouloir jouer les cyniques, c’est beaucoup de bruit pour rien (…) C’est ça que dit la science, si vous lisez les travaux. »

« Mais les effets néfastes sont amplifiés par de nombreux acteurs. »

Si les effets néfastes du réchauffement climatique sont exagérés, ajoute‑t‑il, ses avantages sont totalement ignorés. Par exemple, des concentrations plus élevées de dioxyde de carbone ont des avantages tels qu’un plus grand verdissement de la planète et une augmentation des rendements agricoles.

Le Dr Koonin, qui a écrit le livre à succès Unsettled : What Climate Science Tells Us, What It Doesn’t, and Why It Matters [Les incertitudes : Ce que la science du climat nous dit, ce qu’elle ne nous dit pas, et pourquoi c’est important, ndt], estime qu’il existe d’autres priorité pour le bien‑être humain que le changement climatique.

« Des tendances difficiles à trouver »

Il a également évoqué le rapport largement cité du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et a fait valoir que les décideurs politiques ont tendance à lire des résumés plutôt que le rapport détaillé lui‑même et, par conséquent, à formuler des conclusions erronées.

Le rapport détaillé reconnaît la variation naturelle de la température, et pas seulement celle causée par l’homme, et qu’en dehors des éléments directement associés au réchauffement, comme les températures record, il n’y a pratiquement aucune tendance en matière de phénomènes météorologiques extrêmes.

« On ne voit pas beaucoup de tendances, au niveau mondial », explique‑t‑il. « La sécheresse ? Difficile de voir une tendance. Les ouragans ou les cyclones tropicaux ? Difficile de voir une quelconque tendance sur un siècle. »

Il y a un point « mineur » qui mérite d’être discuté, selon lui, à savoir l’élévation du niveau de la mer, de 30 cm par siècle.

« Il est difficile de trouver des tendances. Cela ne veut pas dire que les tendances n’existent pas. Mais elles ne sont tout simplement pas apparu dans les données. »

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