L’Allemagne est l’un des plus grands fournisseurs de troupes pour le plus grand exercice militaire de l’OTAN depuis la fin de la Guerre froide
Des soldats de la Bundeswehr (forces armées allemandes) quittent un avion de transport A400m, le 15 décembre 2023 à Wunstorf, en Allemagne.
Photo: Alexander Koerner/Getty Images
À partir de cette semaine et pendant plusieurs mois, l’OTAN lance l’exercice militaire Steadfast Defender. La zone d’exercice de cette manœuvre s’étend de la Norvège à des pays comme la Roumanie. Selon les informations de la Bundeswehr, une partie maritime de l’exercice est également prévue. Pour cela, il est prévu de déplacer des forces d’Amérique du Nord vers l’Europe.
90.000 soldats et plus de 1000 véhicules de combat
L’exercice Steadfast Defender est le plus grand exercice de l’OTAN depuis la fin de la Guerre froide. Les 31 pays de l’OTAN ainsi que la Suède y participent. Il s’agit de s’entraîner à l’invasion d’un pays de l’OTAN par la Russie avec déclenchement du cas d’alliance.
Au total, plus de 1.000 véhicules de combat ainsi que des dizaines d’avions de combat et d’unités navales devraient participer à ces manœuvres, en plus d’environ 90.000 soldats. Par ailleurs, les militaires de l’Alliance de défense avaient spécifiquement mentionné des chars, des porte-avions et des avions à réaction de type F-35.
Les grandes manœuvres devraient durer environ quatre mois. L’armée allemande a déclaré qu’elle participerait également à l’exercice.
Sous le nom de « Quadriga 2024 », plus de 12.000 soldats allemands devraient être engagés jusqu’à fin mai. Il s’agira notamment d’entraîner la capacité à déployer rapidement des forces sur le flanc est de l’OTAN. À partir de la mi-mai, la 10e division blindée, par exemple, déplacera par différents moyens des soldats avec des véhicules de combat vers la Lituanie et y simulera des combats.
Par le passé, la Lituanie, pays membre de l’OTAN, avait régulièrement exprimé ses craintes de voir le pays connaître un destin similaire à celui de l’Ukraine. Selon le , commandant en chef des forces de l’OTAN en Europe, Christopher Cavoli, « l’exercice doit être une démonstration claire de notre unité, de notre force et de notre détermination à nous protéger les uns les autres ».
Effet dissuasif contre la Russie
Selon Die Welt, le général américain a ajouté jeudi dernier après la réunion du comité militaire de l’OTAN à Bruxelles que les préparatifs de la manœuvre devraient commencer dès la semaine prochaine. Le lancement effectif est ensuite prévu pour février.
« Nous nous préparons à un conflit avec la Russie et les groupes terroristes », a annoncé le président du comité militaire de l’OTAN, l’amiral néerlandais Rob Bauer. « S’ils nous attaquent, nous devons être prêts ». Ce scénario entraînerait la déclaration de ce que l’on appelle le cas d’alliance selon l’article 5 du traité de l’OTAN. Celui-ci régit l’obligation d’assistance au sein de l’alliance et stipule qu’une attaque armée contre un ou plusieurs alliés est considérée comme une attaque contre tous. Cette annonce intervient un peu plus de quatre semaines avant le deuxième anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février.
Déjà l’année dernière, de grandes manœuvres aériennes
Jusqu’à présent, le plus grand exercice de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide s’est déroulé en Norvège en 2018. Environ 51.000 soldats y avaient participé à l’époque. Le dernier exercice de l’OTAN plus important que Steadfast Defender a eu lieu juste avant la dissolution de l’Union soviétique en 1991. A l’époque, il y avait entre autres la série de manœuvres Return of Forces to Germany (retour des forces armées en Allemagne). Environ 125.000 soldats y avaient participé en 1988.
Outre l’Allemagne, la Grande-Bretagne est cette fois-ci un important fournisseur de troupes pour l’exercice. Le ministère de la Défense à Londres vient d’annoncer qu’environ 20.000 soldats britanniques des armées de mer, de l’air et de terre y participeront.
En juin de l’année dernière, l’OTAN avait déjà organisé la manœuvre aérienne à grande échelle Air Defender au-dessus de l’espace aérien allemand. Il s’agissait alors du plus grand exercice de déploiement de forces aériennes depuis la création de l’OTAN il y a près de 75 ans. L’exercice avait mobilisé 250 avions et 10.000 soldats de 25 pays.
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