Un lanceur d’alerte affirme que le FBI a créé une « atmosphère orwellienne » pour faire taire les dissidents

Par Jack Phillips
23 mai 2023 12:41 Mis à jour: 24 mai 2023 08:54

Un lanceur d’alerte du FBI a allégué que le bureau a créé une « atmosphère orwellienne » qui a réduit au silence les dissidents et a exercé des représailles contre les personnes qui ont présenté des réclamations concernant l’organisme chargé de l’application de la loi.

Lors de l’audition du groupe d’experts de la Chambre des représentants sur l’armement du gouvernement, l’agent spécial du FBI Garret O’Boyle a témoigné que le bureau s’était engagé dans une « campagne de diffamation » à son encontre. Il a ajouté dans une interview ultérieure avec Fox News que de nombreux agents soutenaient ses allégations mais étaient « trop effrayés » pour s’exprimer.

« Trop de personnes au sein du FBI ne sont pas prêtes à se sacrifier pour ce qui est juste et difficile face à ce qui est facile et injuste. Ils voient ce qu’il advient des lanceurs d’alerte, comment le FBI détruit leur carrière, les suspend sous de faux prétextes, leur retire leur habilitation de sécurité et leur salaire sans véritable possibilité de recours ou de réparation », a-t-il expliqué lors de l’audition de la commission la semaine dernière. « C’est voulu. Cela crée une atmosphère orwellienne qui réduit l’opposition et la discussion au silence ».

En réponse à une demande de commentaire d’Epoch Times sur ces allégations, le FBI a nié avoir agi de manière à exercer des représailles contre les lanceurs d’alerte. « La mission du FBI est de faire respecter la Constitution et de protéger le peuple américain », a affirmé un porte-parole du FBI la semaine dernière. « Le FBI n’a pas exercé et n’exercera pas de représailles à l’encontre des personnes qui révèlent des informations protégées en tant que lanceurs d’alerte. »

Garret O’Boyle, l’agent spécial Stephen Friend, l’analyste superviseur du renseignement George Hill, le spécialiste des opérations du personnel Marcus Allen, ainsi que des dénonciateurs anonymes, ont affirmé que le FBI était en proie à la politisation et que des hauts fonctionnaires s’en prenaient à des agents ayant des convictions politiques conservatrices, selon un rapport du comité judiciaire.

« Je ne pouvais pas continuer sciemment et silencieusement sur cette voie sans m’élever contre la militarisation dont j’ai été témoin », a avoué Garret O’Boyle.

« Tout ce que je voulais, c’était servir mon pays en arrêtant les méchants et en protégeant les innocents », a-t-il ajouté plus tard. « À mon grand regret, les méchants ont commencé à diriger certaines parties du gouvernement, ce qui rend difficile de continuer à servir cette nation ».

Le rapport de 78 pages de la commission parlementaire indique que Garret O’Boyle et Stephen Friend ont été suspendus pour une durée indéterminée après avoir fait des révélations au Congrès, leurs supérieurs ayant ignoré leurs inquiétudes quant à d’éventuels agissements illégaux au sein du FBI. Après avoir été transféré du Kansas à Washington, Garret O’Boyle a été suspendu dès son premier jour de travail, selon sa déclaration lors de l’audition, ajoutant qu’il avait été contraint d’emprunter des vêtements pour ses enfants, car les affaires de sa famille auraient été enfermées dans un local du FBI.

D’autres ont témoigné de leurs difficultés personnelles, notamment de leur incapacité à trouver un emploi ailleurs et de leur difficulté à subvenir aux besoins de leurs proches et de leurs jeunes enfants pendant l’instruction de leur dossier. « J’ai sacrifié le travail de mes rêves pour partager ces informations avec le peuple américain », a déclaré Stephen Friend. « Je demande humblement à tous les membres de faire leur travail et d’examiner le bien-fondé de ce que j’ai présenté. »

Mais les démocrates ont rejeté le témoignage, qualifiant l’audience de nouvelle tentative des républicains de la commission d’aider l’ancien président Donald Trump.

« Ce comité restreint est un centre d’échange pour tester des théories du complot que Donald Trump pourra utiliser dans sa campagne présidentielle de 2024 », a expliqué la députée Stacey Plaskett (Parti démocrate, Îles Vierges), membre sans droit de vote de la Chambre, qui est la personne la plus importante du comité.

Un autre membre de la commission, le député Daniel Goldman (Parti démocrate, N.Y.), ancien avocat de la Chambre chargé de la destitution, a interrogé à la fois Stephen Friend et Garret O’Boyle sur les allégations selon lesquelles ils auraient reçu des dons de l’ancien fonctionnaire de Trump, Kash Patel.

« Ma femme avait perdu son emploi et c’était la période de Noël. Je ne pense donc pas qu’accepter la charité soit quelque chose dont j’aurais été fier », a assuré Stephen Friend. « Je pense que toute allégation selon laquelle j’aurais renoncé à une carrière très lucrative pour accepter un don plusieurs mois plus tard de la part d’une personne que je n’ai jamais rencontrée de toute ma vie est franchement risible », a-t-il ajouté.

Avant la réunion de la commission, le directeur adjoint par intérim du FBI, Christopher Dunham, a signalé dans une lettre que Stephen Friend avait refusé de participer à l’arrestation par une équipe du SWAT d’un suspect dans l’attentat du 6 janvier au Capitole, en Floride, et qu’il avait adopté un « récit alternatif » au sujet du 6 janvier. Stephen Friend a déclaré qu’une équipe SWAT n’était pas nécessaire.

« J’ai arrêté plus de 150 criminels violents au cours de ma carrière ; je n’ai jamais eu besoin d’une équipe du SWAT pour le faire », a répondu Stephen Friend aux questions de la députée Debbie Wasserman Shultz (Parti démocrate, Floride).

Le rapport de Christopher Dunham, dont le New York Times s’est fait l’écho, affirme également que l’un des lanceurs d’alerte « a sciemment pénétré dans une zone d’accès restreint autour du Capitole » et « était présent dans une zone proche des manifestants qui se sont heurtés à la police du Capitole » lors de l’intrusion du 6 janvier.

Cette personne « est restée dans la zone interdite même après ce qu’elle croyait être un déploiement de gaz lacrymogène et/ou de gaz poivré, après avoir vu des manifestants se battre avec les forces de l’ordre qui tentaient de maintenir les barrières et qui ont fini par reculer en raison de l’activité des manifestants, et immédiatement après avoir vu des manifestants monter sur des échafaudages. Ces actions témoignent d’un grave manque de jugement », indique la lettre.

Il est également écrit que l’individu « n’a pas signalé sa présence près du Capitole le 6 janvier à la division de la sécurité, même après la recommandation de son supérieur hiérarchique ».

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