L’armée sud-africaine active tous ses réservistes en contexte de pillage généralisé

Par Jack Phillips
18 juillet 2021 20:57 Mis à jour: 18 juillet 2021 20:57

Le gouvernement sud-africain a activé toutes les réserves de l’armée et prévoit déployer jusqu’à 25 000 soldats pour réprimer les émeutes, les pillages et les désordres civils mortels dans tout le pays.

La ministre de la Défense du pays, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a déclaré au Parlement qu’elle avait « maintenant soumis une demande de déploiement d’environ 25 000 membres » au président sud-africain Cyril Ramaphosa, selon les médias locaux.

Des véhicules et des hélicoptères seront également déployés à travers le pays, a précisé la ministre.

« Nous pensons que la visibilité ne doit pas seulement être celle d’humains, mais aussi celle de véhicules, d’hélicoptères, et c’est donc ce que nous essayons de faire », a déclaré Mme Mapisa-Nqakula au Parlement.

Ce déploiement intervient alors qu’une augmentation des pillages a été signalée les 14 et 15 juillet.

Des photographes ont vu des centaines de personnes faire une descente dans un entrepôt à Durban, en Afrique du Sud, appartenant au détaillant Game, qui vend des articles tels que des produits d’épicerie et des appareils ménagers. Selon l’agence Reuters, des personnes ont pillé le bâtiment, et certaines sont parties avec des marchandises volées dans des camionnettes dont les plaques d’immatriculation étaient masquées.

Des vandales ont également saccagé un supermarché Makro et des magasins dans le centre de Durban. La police a été débordée et incapable de contrôler les agitateurs, a rapporté Reuters. Les agitateurs ont également mis le feu à une usine chimique près d’Umhlanga, une ville située au nord de Durban, ont indiqué les services d’urgence.

Des agitateurs pillent le centre commercial Jabulani à Soweto, au sud-ouest de Johannesburg, le 12 juillet 2021. (Guillem Sartorio/AFP via Getty Images).

« C’est une zone de guerre […] des villes désertes, des magasins pillés, des corps gisant sur la route », a déclaré au Financial Times John Steenhuisen, leader de la principale opposition, l’Alliance démocratique, à propos de la situation sur le terrain. « Nous avons une bataille interne du Congrès national africain qui s’est répandue dans les rues du KwaZulu-Natal […] l’initiative a été complètement ingérable par les services de sécurité. Ils ont besoin d’un renfort urgent. »

Le 15 juillet, les journalistes de l’Associated Press ont constaté de nouvelles insurrections au KwaZulu-Natal sous la forme de nouvelles attaques contre des centres commerciaux, des usines et des entrepôts. Certains bâtiments ont été endommagés ou détruits par des incendiaires.

Certains habitants ont décidé de rendre les comptes eux-mêmes, ont indiqué des responsables.

Un agent des services de police sud-africains tente de disperser des rebelles qui pillent un magasin d’alcool au centre commercial Jabulani, dans le quartier de Soweto à Johannesburg, le 12 juillet 2021. (Luca Sola/AFP via Getty Images)

« Des vies ont été perdues. Les communautés sont dans une impasse et sont en mauvaise posture parce qu’il s’agit de la communauté indienne et des communautés voisines, qui sont africaines », a déclaré le ministre de la police, Bheki Cele, le 15 juillet à Phoenix, en Afrique du Sud, où, selon lui, 15 personnes ont été tuées.

La situation en Afrique du Sud pourrait s’aggraver avant de s’améliorer.

Des scènes ont montré des centaines de personnes faisant la queue devant des magasins d’alimentation pendant des heures, et d’énormes files d’attente ont été observées devant des stations-service. Les acheteurs pris de panique avaient également vidé les marchés de Johannesburg et d’autres villes.

Les agriculteurs ont également déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure d’acheminer suffisamment de produits vers les marchés en raison de problèmes de logistique et d’infrastructure. Christo Van der Rheede, directeur exécutif de la plus grande organisation d’agriculteurs du pays, AgriSA, a déclaré que si la loi et l’ordre ne sont pas rétablis rapidement, l’Afrique du Sud « va connaître une grave crise humanitaire », rapporte The Guardian.

Les pillages massifs et les émeutes ont « sérieusement compromis notre sécurité énergétique et alimentaire », a déclaré au journal Bonang Mohale, chancelier de l’université de l’État libre.

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