L’augmentation de l’activité cérébrale chez les patients en train de mourir pourrait apporter des éclaircissements sur les expériences de mort imminente

Une nouvelle étude s'intéresse à l'explosion soudaine des ondes cérébrales chez les patients plongés dans le coma lorsque leur cœur ne bat plus

Par Bill Pan
9 mai 2023 11:35 Mis à jour: 9 mai 2023 11:35

Selon des scientifiques, l’apparition soudaine d’ondes cérébrales de haute fréquence chez des patients en train de mourir pourrait permettre de mieux comprendre les expériences de mort imminente dont font état de nombreux survivants du monde entier.

Depuis des décennies, des personnes qui ont échappé à la mort racontent des histoires similaires, comme le fait de se diriger vers une lumière blanche rayonnante, de revivre des souvenirs passés ou de voir les visages d’êtres chers disparus. Alors que les sceptiques considèrent ces récits comme de simples hallucinations, certains scientifiques se demandent s’il n’y a pas quelque chose de bien réel qui fait que des personnes d’origines culturelles et religieuses différentes vivent des expériences si proches les unes des autres.

Jimo Borjigin, professeure de neurologie à l’université du Michigan, a étudié la nature de la conscience chez l’homme et l’animal en utilisant des outils capables de lire les signaux cérébraux. Elle a émis l’hypothèse que le processus de mort lui-même pourrait activer certaines parties du cerveau et donner un aperçu de la conscience, et ce même après la fin des battements du cœur.

Selon une étude publiée ce mois-ci, Mme Borjigin et ses collègues ont identifié les premiers éléments qui confirment cette hypothèse.

L’étude elle-même fait suite à des travaux sur les animaux menés par l’équipe de Mme Borjigin il y a près de dix ans, qui ont montré que les rats présentaient une augmentation de l’activité électrique de leur cerveau lorsqu’ils mouraient. L’équipe a maintenant enregistré une augmentation similaire de l’activité du cerveau d’un être humain sur le point de mourir.

Dans le cadre de cette étude, des scientifiques ont analysé les données recueillies auprès de quatre patients victimes d’un arrêt cardiaque qui sont décédés à l’hôpital alors que les médecins avaient jugé leur état sans espoir et les avaient débranchés du respirateur artificiel avec l’accord de leur famille. Alors qu’ils étaient soignés dans une unité de soins intensifs, les quatre patients se sont vu poser des électrodes sur leur tête pour suivre leurs ondes cérébrales à l’aide d’une technologie appelée électroencéphalographie (EEG).

D’après les données de l’EEG, deux des quatre patients ont montré une augmentation de leur rythme cardiaque ainsi qu’une poussée d’ondes gamma lorsque leur système de maintien en vie a été arrêté. Chez l’homme, les ondes gamma sont une caractéristique propre à la conscience, typiquement associée à un niveau de conscience élevé et à une pensée active.

L’augmentation de l’activité des ondes gamma a été détectée dans les jonctions temporo-pariéto-occipitales (TPO) à l’arrière du cerveau, une « zone chaude » fortement impliquée dans les fonctions cérébrales supérieures telles que le traitement visuel-spatial, la mémoire musicale et la reconnaissance des visages et des objets. C’est également une partie du cerveau qui s’active pendant les rêves.

« S’ils avaient survécu, ces deux patients auraient pu avoir une histoire à raconter », a déclaré Mme Borjigin au magazine en ligne New Scientist.

L’équipe précise que ses résultats suggèrent uniquement que les patients ont pu avoir des visions alors qu’ils étaient en train de mourir, puisqu’il était impossible de leur demander ce qu’ils auraient vu au moment où les ondes cérébrales gamma se sont produites.

« Bien que l’activation prononcée de la zone chaude postérieure du cerveau en train de mourir suggère un niveau élevé d’élaboration consciente chez ces patients, elle ne le démontre pas », écrivent les auteurs de l’étude. « Nous ne pouvons pas déterminer si l’activation de la zone chaude postérieure détectée chez nos patients était corrélée à une expérience subjective, car aucun d’entre eux n’a survécu à l’arrêt cardiaque. »

L’équipe a également noté que les deux patients avaient eu des antécédents suspects de crise d’épilepsie : l’une n’a eu des crises que pendant ses grossesses, tandis que l’autre a développé un état épileptique — des crises qui durent plus de cinq minutes — un jour avant que l’arrêt cardiaque ne l’entraîne dans la mort. Bien qu’il soit possible que ces crises aient modifié leur cerveau de façon définitive, rien ne prouve que les personnes ayant des antécédents d’épilepsie soient plus susceptibles de vivre une expérience de mort imminente.

Les scientifiques de l’université du Michigan ont indiqué que des études multicentriques de plus grande envergure, portant sur des patients de l’unité de soins intensifs surveillés par EEG et ayant survécu à un arrêt cardiaque, pourraient fournir davantage de données déterminantes pour comprendre si les ondes gamma sont ou non la preuve d’une conscience cachée, même à l’approche de la mort.

L’étude a été publiée le 1er mai dans les Proceedings of the National Academy of Science [PNAS : Comptes rendus de l’Académie nationale des sciences], le journal scientifique officiel de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

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