Le drapeau américain hissé dans la capitale syrienne pour la première fois depuis 2012

Le département d'État américain n'a pas encore indiqué si ou quand l'ambassade américaine en Syrie rouvrirait ses portes, alors que son envoyé spécial a salué les progrès accomplis et hissé le drapeau américain

Par Chase Smith
30 mai 2025 23:24 Mis à jour: 30 mai 2025 23:52

Le drapeau américain a été hissé à la résidence de l’ambassadeur américain dans la capitale syrienne Damas, le 29 mai, pour la première fois depuis plus d’une décennie, marquant un changement symbolique dans les relations de Washington avec la Syrie.

Thomas Barrack, ambassadeur des États-Unis en Turquie et nouvel envoyé spécial en Syrie, a présidé la cérémonie aux côtés du ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan al-Shaibani. Le drapeau américain n’a pas flotté dans la capitale depuis la suspension des opérations de l’ambassade américaine en février 2012, pendant la guerre civile syrienne.

M. Barrack a qualifié ce moment d’historique et a exprimé son optimisme quant à la possibilité d’une paix entre la Syrie et Israël.

« Le problème de la Syrie et d’Israël peut être résolu. Il faut commencer par établir un dialogue », a-t-il affirmé à la presse à Damas, suggérant que les deux pays pourraient commencer par conclure un pacte de non-agression.

Le Département d’État américain n’a pas répondu au moment de la publication aux questions d’Epoch Times sur la réouverture éventuelle de l’ambassade ou sur la date à laquelle les services diplomatiques complets pourraient reprendre en Syrie.

La cérémonie fait suite à une série de mesures politiques rapides qui ont annulé les sanctions américaines de longue date.

Le 23 mai, le secrétaire d’État Marco Rubio a signé une dérogation au titre de la loi César sur la protection civile syrienne, suspendant les principales restrictions financières imposées à la Syrie pour 180 jours. Le département du Trésor a également délivré la licence générale 25, ouvrant la voie aux investissements américains et étrangers sans l’intervention de certaines entités figurant sur la liste noire.

M. Barrack, qui a été nommé par le président Donald Trump, a déclaré que la vision du président était de donner une chance aux nouveaux dirigeants syriens.

« L’intention de l’Amérique et la vision du président sont que nous devons donner une chance à ce jeune gouvernement en n’interférant pas, en n’exigeant pas, en ne donnant pas de conditions, en n’imposant pas notre culture à votre culture », a souligné M. Barrack.

Des gardes de sécurité syriens se tiennent devant la résidence de l’ambassadeur américain à Damas le 29 mai 2025, avant l’arrivée de l’envoyé spécial américain pour la Syrie, l’ambassadeur en Turquie Thomas Barrack. (LOUAI BESHARA/AFP via Getty Images)

Les États-Unis ont désigné la Syrie comme un État soutenant le terrorisme en 1979. M. Barrack a indiqué que cette étiquette ne s’applique plus avec le départ du régime d’Assad du pouvoir, mais il a noté que le Congrès a six mois pour examiner le changement.

Le président par intérim de la Syrie, Ahmad al-Sharaa, ancien commandant affilié à Al-Qaïda, est arrivé au pouvoir après l’éviction de l’ancien président syrien Bachar al-Assad en décembre 2024.

M. Assad a été renversé par une offensive menée par le Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une organisation terroriste autrefois liée au groupe terroriste Al-Qaïda. Initialement connu sous le nom de Front al-Nosra, le HTS a été désigné comme organisation terroriste étrangère par le Département d’État américain en 2018.

Depuis décembre 2024, le nouveau gouvernement de transition syrien, dirigé par le chef du HTS M. al Sharaa, cherche à consolider son autorité politique.

M. al Sharaa, qui utilisait le nom de guerre Abu Mohammed al-Golani, avait déjà fait l’objet d’une prime de 10 millions de dollars de la part des États-Unis.

La prime a été levée après la chute de Bachar al-Assad. M. al Sharaa a depuis pris ses distances avec les groupes djihadistes et a rencontré directement Donald Trump à Riyad, en Arabie saoudite.

Lors d’une réunion d’information du Département d’État le 27 mai, des responsables ont affirmé que l’assouplissement des sanctions soutenait les objectifs américains de lutte contre le terrorisme.

« La levée des sanctions contre la Syrie fera progresser notre objectif principal : la défaite durable de l’EI en donnant au peuple syrien une chance d’un avenir meilleur », a déclaré la porte-parole Tammy Bruce.

Malgré ce changement de ton, l’ambassade des États-Unis reste officiellement fermée. Un avis publié sur son site web spécifie que les opérations restent suspendues et qu’aucun service de visas ou de passeports n’est proposé à Damas.

M. Barrack, qui a rencontré les dirigeants syriens plus tôt ce mois-ci à Istanbul, a indiqué que Washington se concentrait désormais sur l’encouragement des investissements privés et le soutien aux partenaires régionaux pour la reconstruction de l’économie syrienne. Il a également salué les mesures prises par la Syrie pour lutter contre le terrorisme, rapatrier les combattants étrangers et gérer les centres de détention dans le nord-est de la Syrie.

Les administrations Biden et Obama ont maintenu fermement les sanctions et l’isolement diplomatique tout au long du conflit de 14 ans, au cours duquel des centaines de milliers de personnes sont mortes et des millions ont été déplacées.

« Tom (Thomas Barrack) comprend qu’une collaboration avec la Syrie présente un potentiel considérable pour mettre fin au radicalisme, améliorer les relations et garantir la paix au Moyen-Orient », a écrit Donald Trump dans un message publié le 28 mai sur la plateforme de médias sociaux Truth Social. « Ensemble, nous allons rendre à nouveau la sécurité à l’Amérique et au monde ! »

Adam Morrow et Chris Summers ont contribué à cet article. 

Avec Reuters

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