La marine américaine a annoncé vendredi qu’elle avait franchi une étape importante dans son programme d’armement hypersonique avec le premier essai réussi d’un système de lancement basé en mer.
Le 2 mai, à la station spatiale de Cap Canaveral, en Floride, la marine a effectué le premier essai de vol de bout en bout du missile CPS (Conventional Prompt Strike) en utilisant une méthode d’éjection par gaz froid, ont indiqué des responsables de la marine dans un communiqué. Ils ont décrit cette méthode comme permettant d’éjecter en toute sécurité le missile de la plateforme de lancement avant l’allumage du premier étage, une caractéristique essentielle pour les lancements à bord des navires, a ajouté la marine.
Le vice-amiral Johnny R. Wolfe Jr, directeur des programmes de systèmes stratégiques de la marine, a déclaré que le système progressait vers le déploiement.
« L’approche par gaz froid permet à la marine d’éjecter le missile de la plateforme et d’atteindre une distance de sécurité au-dessus du navire avant l’allumage du premier étage », a expliqué M. Wolfe dans le communiqué. « Cette réalisation technique rapproche le CPS de son rôle, qui est de fournir une capacité hypersonique sûre et fiable à notre marine. »
Le missile CPS est développé conjointement par la marine et le Bureau des capacités rapides et des technologies critiques de l’armée. Il est doté d’une ogive hypersonique commune (C-HGB), une ogive manœuvrable qui se détache en plein vol et glisse jusqu’à sa cible à des vitesses hypersoniques.
Le missile est conçu pour se déplacer à des vitesses supérieures à Mach 5 et pour manœuvrer en plein vol, ce qui le rend difficile à détecter et à intercepter. La vitesse de Mach 5 correspond à cinq fois la vitesse du son, soit environ 6200 km par heure. Sa portée est estimée à environ 2800 km.
Contrairement au missile de croisière subsonique Tomahawk, longtemps considéré comme la principale arme de frappe à longue portée de la marine, le nouveau système hypersonique offre une vitesse, une manœuvrabilité et une capacité de survie nettement supérieures face aux défenses aériennes modernes.

L’USS Zumwalt, un destroyer furtif, est sur le point de devenir le premier navire de guerre à déployer le système CPS. Le navire est en train d’être modifié pour installer quatre tubes de lancement vertical de 87 pouces (221 cm), chacun pouvant contenir trois missiles hypersoniques, ce qui lui permettra d’en transporter jusqu’à 12 au total. Ces tubes remplacent les systèmes de canons avancés de 155 mm du navire, qui ont été retirés du service en raison du coût prohibitif des munitions.
Bien que les États-Unis marquent une étape importante avec ce lancement, ils ne sont pas les premiers à faire la démonstration d’une capacité hypersonique basée en mer. La Russie a déjà procédé à plusieurs essais réussis de son missile hypersonique Tsirkon, dont un lancement à partir d’un navire en mer Blanche en 2021. La Chine, quant à elle, a testé des systèmes hypersoniques terrestres et aériens, mais aucun essai confirmé en mer n’a été signalé.
La marine américaine a souligné que ce test réussi reflète les efforts plus larges du Pentagone pour accélérer le développement d’armes hypersoniques. La modernisation du Zumwalt devrait être achevée d’ici la fin de l’année 2025, mais les essais opérationnels pourraient se poursuivre jusqu’en 2027.
Les autorités américaines affirment que de nouvelles capacités de frappe telles que le missile CPS sont essentielles pour préserver l’avantage militaire américain et dissuader les menaces futures.
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