Le Japon alloue des milliards aux entreprises qui souhaitent quitter la Chine alors que l’épidémie met en évidence les dangers qui pèsent sur la chaîne d’approvisionnement

Par Tom Ozimek
11 avril 2020 15:20 Mis à jour: 11 avril 2020 15:20

Le Japon a prévu un budget de 2,2 milliards de dollars pour encourager ses usines de fabrication à quitter la Chine, car les pénuries provoquées par la pandémie ont mis en évidence les dangers qui menacent la chaîne d’approvisionnement.

Les fonds pour encourager les entreprises à quitter la Chine proviennent de l’énorme programme d’aide d’urgence COVID-19 du Japon, a affirmé Bloomberg. Environ 2 milliards de dollars ont été alloués aux entreprises qui souhaitent retourner au Japon, tandis que le reste est destiné aux entreprises qui vont délocaliser leur production de la Chine continentale vers d’autres pays.

Cette crise survient au lendemain de l’apparition du virus du PCC* (Parti communiste chinois), communément appelé « nouveau coronavirus », à Wuhan, qui a entraîné des fermetures massives d’usines, privant les fabricants japonais de composants importés de Chine dont ils avaient désespérément besoin. Cela a conduit à de nouveaux appels à la réduction des risques dans les chaînes d’approvisionnement et a incité le gouvernement japonais à envisager des politiques de rapatriement et de diversification des chaînes de fabrication afin de minimiser les perturbations futures.

Un homme traverse une rue dans le quartier de Shinjuku à Tokyo, au Japon, le 8 avril 2020. (Tomohiro Ohsumi/Getty Images)

Réagissant à cette décision, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a été cité par Bloomberg comme espérant que le Japon « prendra les mesures appropriées pour s’assurer que l’économie mondiale sera la moins touchée possible et que les chaînes d’approvisionnement seront affectées le moins durement ».

Beaucoup, au Japon et ailleurs, ont reproché à la Chine d’avoir mal géré les premières étapes de la pandémie, contribuant ainsi à la propagation mondiale de COVID-19, la maladie causée par le virus du PCC.

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Les responsables de la santé iraniens ont récemment qualifié de « blague amère » le bilan officiel de la Chine en matière de virus, estimant les chiffres réels plus élevés.

Des banlieusards, dont beaucoup portent des masques de protection, traversent la gare de Shinagawa à Tokyo, au Japon, le 8 avril 2020. (Carl Court/Getty Images)

Les fonctionnaires japonais ont eux aussi fait l’objet de critiques sur leur réaction au COVID-19.

Un ancien chef de la santé japonais a déclaré jeudi au journal local Mainichi Shimbun que le nombre de cas de COVID-19 dans le pays pourrait être 10 fois plus élevé que les estimations officielles, selon United Press International.

Yoichi Masuzoe, ancien ministre de la Santé et ex-gouverneur de Tokyo, a reproché à l’administration du Premier ministre Shinzo Abe d’avoir été lente à réagir à l’épidémie et de ne pas avoir tenu compte des appels en faveur d’une augmentation des tests.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe enlève son masque de protection lors d’une conférence de presse à Tokyo, au Japon, le 7 avril 2020. (Tomohiro Ohsumi/Getty Images)

Lors d’un pic soudain des nouvelles infections par le COVID-19, le Japon a signalé 384 nouveaux cas de la maladie jeudi, alors que le nombre total de personnes infectées a dépassé 5 300, a déclaré le radiodiffuseur public NHK.

Avec 181 cas, Tokyo a connu son plus grand bond en un jour en matière de nouvelles infections par le COVID-19.

Les autorités japonaises ont imposé l’état d’urgence cette semaine à Tokyo et dans six autres régions. Cette mesure donne aux autorités locales une plus grande autorité juridique pour inciter les gens à rester chez eux et les entreprises à fermer. Contrairement aux mesures de confinement prises dans certains pays, qui se traduisent par des amendes et des arrestations pour non-respect des règles, le Japon s’appuie davantage sur la pression des pairs et sur une tradition de respect de l’autorité.

La banque centrale a averti que la pandémie du virus du PCC avait créé un niveau d’incertitude « extrêmement élevé » pour la troisième économie mondiale, les économies régionales étant confrontées à leurs pires conditions depuis la crise financière mondiale il y a dix ans.

En réponse aux retombées économiques provoquées par la pandémie, la banque du Japon a assoupli sa politique monétaire en accélérant les achats de fonds négociés en bourse et d’autres actifs à risque, notamment les obligations d’entreprises. Elle lance également un nouveau programme de prêts destiné à accorder des prêts d’un an à taux zéro aux banques et autres institutions financières.

Le gouvernement japonais a également approuvé mardi un plan de relance économique sans précédent équivalant à 20 % de la production économique. Ce plan s’élève à 993 milliards de dollars et comprend des versements en espèces aux ménages et aux petites et moyennes entreprises.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie COVID-19, de « virus du PCC », parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

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