Le journaliste japonais ex-otage en Syrie évoque un « enfer »

25 octobre 2018 11:00 Mis à jour: 25 octobre 2018 11:00

Un journaliste japonais détenu pendant plus de trois ans en Syrie et libéré cette semaine a décrit ses années de captivité comme un « enfer », avant de décoller pour le Japon où il est attendu jeudi soir. « C’était l’enfer », a confié Jumpei Yasuda lors d’un entretien diffusée par la chaîne de télévision publique japonaise NHK. « Pas seulement physiquement, mais aussi mentalement. Chaque jour je me disais, ce n’est donc pas aujourd’hui que je serai libéré, et je perdais le contrôle de moi-même, petit à petit ».

Le journaliste indépendant de 44 ans est apparu les traits tirés, soulagé et tendu à la fois. « Depuis environ 40 mois, je n’ai pas parlé japonais, alors les mots ne me viennent pas facilement », a-t-il expliqué. « Je suis content de retourner au Japon mais en même temps, je n’ai aucune idée de ce qui va se passer maintenant et de la manière dont je vais devoir me comporter. Je ne sais que penser », a ajouté M. Yasuda qui s’est excusé pour « le trouble causé ». D’anciens otages japonais ont été victimes d’insultes de la part de leurs compatriotes une fois sur le sol japonais, considérant que leur situation était due à leur imprudence.

Il a détaillé sur une autre chaîne ses conditions de détention, expliquant qu’il n’avait pu se laver pendant huit mois et était contraint de rester immobile pendant de longues heures. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, le journaliste japonais a été libéré dans le cadre d’un accord entre la Turquie et le Qatar. Il a été emmené en Turquie après avoir été remis par ses ravisseurs à un groupe armé « non-syrien », selon l’OSDH.

Jumpei Yasuda avait été enlevé en juin 2015. Il était apparu en août dernier dans une vidéo mise en ligne par un groupe djihadiste. Vêtu d’une combinaison orangée, il était sous la menace d’hommes armés et masqués. Un autre otage, l’Italien Alessandro Sandrini, figurait également sur les images. Début 2015, des militants du groupe Etat islamique (EI) avaient décapité deux Japonais, le correspondant de guerre Kenji Goto et son ami Haruna Yukawa. Le gouvernement japonais avait alors été critiqué pour avoir apparemment manqué des occasions de sauver les deux hommes.

D.C avec AFP

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