Les États-Unis annoncent leur intention de révoquer les visas de certains étudiants chinois

Par T.J. Muscaro
31 mai 2025 13:36 Mis à jour: 31 mai 2025 16:34

Les États-Unis révoqueront les visas d’étudiants chinois liés au Parti communiste chinois ou inscrits dans des domaines sensibles, a annoncé Marco Rubio.

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré, le 28 mai, que les États-Unis allaient entamer une procédure de révocation des visas accordés à certains étudiants chinois, notamment ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois (PCC).

« Les États-Unis vont commencer à révoquer les visas d’étudiants chinois, en particulier ceux liés au Parti communiste chinois ou inscrits dans des filières sensibles », a écrit M. Rubio sur le réseau social X.

Le Département d’État a confirmé cette décision dans un court communiqué, ajoutant qu’il collaborerait avec le Département de la Sécurité intérieure pour « révoquer agressivement » les visas concernés. L’administration prévoit également de réviser les critères d’attribution des visas et de renforcer l’examen de toutes les futures demandes émanant de Chine ou de Hong Kong.

Epoch Times a contacté le Département d’État pour obtenir des précisions supplémentaires.

D’après le Département d’État, le régime chinois exerce une surveillance étroite sur ses étudiants à l’étranger, notamment par l’intermédiaire de l’Association des étudiants et chercheurs chinois (CSSA). Certaines branches de cette association, implantées aux États-Unis, ont reconnu publiquement être dirigées, soutenues ou financées par les consulats chinois. Des membres de ces groupes ont déjà tenté de faire annuler des conférences ou des événements organisés dans des universités américaines par des groupes dissidents chinois.

Sur son site internet, le FBI met en garde contre le rôle que jouent certains étudiants chinois en master ou en post-doctorat dans les domaines scientifiques, technologiques ou mathématiques : selon le Bureau fédéral d’enquête, ces individus peuvent agir comme « collecteurs non traditionnels de propriété intellectuelle » pour le compte de Pékin.

« La Chine est le principal contrefacteur mondial en matière de propriété intellectuelle », affirme le FBI. « Le coût annuel de la contrefaçon de produits, du piratage de logiciels et du vol de secrets industriels est estimé entre 225 et 600 milliards de dollars pour l’économie américaine. »

L’annonce du sénateur Marco Rubio intervient deux mois après que plusieurs élus républicains de la Chambre des représentants ont soulevé la question des visas étudiants accordés aux ressortissants chinois, lors d’une intervention datée du 14 mars.

Parmi eux, Riley Moore, élu républicain de Virginie-Occidentale, a présenté une proposition de loi intitulée « Stop Chinese Communist Prying by Vindicating Intellectual Safeguards in Academia Act of 2025« , surnommée « Stop CCP VISAs Act of 2025« , qui vise à interdire aux citoyens chinois d’obtenir un visa étudiant, au nom de la sécurité nationale.

« Chaque année, près de 300.000 ressortissants chinois entrent aux États-Unis avec un visa étudiant. Nous avons littéralement invité le Parti communiste chinois à espionner notre armée, voler notre propriété intellectuelle et mettre en danger notre sécurité nationale », a déclaré M. Moore dans une déclaration adressée à Epoch Times.

Le projet de loi est soutenu par plusieurs autres élus républicains.

« Le Parti communiste chinois est fondamentalement opposé à nos valeurs , et pourtant nous avons délivré des centaines de milliers de visas étudiants à des ressortissants chinois, dont beaucoup sont des espions parrainés par l’État », a déclaré un élu.

Cas récents

Plusieurs ressortissants chinois, ayant obtenu des visas étudiants, ont récemment été impliqués dans des affaires judiciaires aux États-Unis concernant des questions de sécurité nationale.

En 2020, Ye Yanqin, une lieutenante de l’Armée populaire de libération, inscrite à l’université de Boston d’octobre 2017 à avril 2019 dans le cadre d’un programme d’échange, a été inculpée par les autorités fédérales pour avoir dissimulé sa qualité de militaire active dans sa demande de visa. Elle aurait notamment accompli plusieurs missions pour l’armée chinoise, comme transmettre des documents américains à Pékin et recueillir des renseignements sur l’armée américaine.

En octobre 2024, cinq étudiants chinois inscrits à l’université du Michigan, dans le cadre d’un programme commun avec l’université de Shanghai Jiao Tong, ont été mis en examen. Ils sont accusés d’avoir menti à des enquêteurs sur une visite effectuée sur un site militaire isolé dans l’État, et d’avoir tenté d’effacer des preuves photographiques de leurs téléphones portables.

En décembre 2024, Wen Shenghua, ressortissant chinois résidant en Californie, a été arrêté pour avoir, selon les accusations, effectué des livraisons de matériel militaire à destination de la Corée du Nord. M. Shenghua avait également dépassé la durée autorisée de son visa étudiant.

Autres évolutions

Cette annonce intervient également au lendemain de la confirmation par un haut responsable du Département d’État de la diffusion d’un câble interne à toutes les ambassades américaines, annonçant la suspension des entretiens pour les visas étudiants à compter du 27 mai.

Selon ce câble, les sections consulaires sont désormais interdites d’ajouter de nouveaux créneaux pour les demandes de visas étudiants ou de visiteurs d’échange « jusqu’à nouvel ordre », dans le but de renforcer la procédure de sélection, notamment par un examen plus poussé de l’activité des candidats sur les réseaux sociaux.

« Il n’existe aucun droit au visa étudiant », a rappelé le sénateur Marco Rubio à la presse en mars. « Nous pouvons annuler un visa étudiant conformément à la loi, tout comme nous pouvons en refuser l’octroi. Et nous le ferons dans tous les cas jugés appropriés. »

Ryan Morgan, Emel Aken, Frank Fang et Eva Fu ont contribué à cet article.

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