Le prélèvement forcé d’organes pratiqué par le régime chinois pourrait s’étendre à d’autres pays, constate le directeur d’une ONG

Par Frank Fang
20 septembre 2021 19:13 Mis à jour: 29 avril 2023 18:22

Le régime communiste chinois exportera son horrible pratique de prélèvement forcé d’organes dès qu’il sera en mesure de briser les normes éthiques établies par les pays occidentaux en matière de transplantation, avertit le Dr Torsten Trey.

Le Dr Torsten Trey, fondateur et directeur exécutif des Médecins contre le prélèvement forcé d’organes (DAFOH), a lancé cet avertissement lors d’un récent entretien accordé à l’émission « Crossroads » d’EpochTV. Il a expliqué comment le régime chinois persécute depuis des décennies les prisonniers d’opinion pour alimenter en organes le marché des transplantations.

Compte tenu des ambitions de la Chine qui souhaite dominer de nombreux secteurs, M. Trey estime que Pékin cherche également à devenir le leader de la transplantation.

« Dans les pays occidentaux, nous suivons des normes éthiques bénéfiques pour le patient. Tout cela est prémédité et implique un temps d’attente », déclare-t-il. « Tout repose sur le consentement libre et volontaire qui sert de base au don d’organes. »

Il ajoute : « Ce concept du consentement libre et volontaire est fondamentalement anéanti quand il est question de prélèvement forcé d’organes. »

En d’autres termes, le régime chinois considère les normes médicales occidentales comme une menace pour sa pratique du prélèvement forcé d’organes.

« La Chine est donc très intéressée par le démantèlement du système [occidental] pour faire du prélèvement forcé d’organes la norme standard de la médecine de transplantation », précise-t-il.

La Chine est l’une des principales destinations du tourisme de transplantation, car les hôpitaux chinois proposent des transplantations d’organes avec des temps d’attente très courts, tout en affirmant que les organes proviennent tous du système de dons volontaires du pays. Pékin affirme ne plus s’approvisionner en organes auprès de prisonniers exécutés depuis 2015.

Cependant, un tribunal populaire basé à Londres a démenti l’affirmation du PCC dans un rapport publié en 2019. Il a conclu que la pratique déclarée et sanctionnée du prélèvement forcé d’organes se poursuivait à une « échelle significative » en Chine, les pratiquants de Falun Gong étant la principale source d’organes.

Les pratiquants du Falun Gong, discipline spirituelle également connue sous le nom de Falun Dafa, sont la cible de persécutions perpétrées par le régime chinois depuis 1999.

Les allégations de prélèvements forcés d’organes sur des pratiquants de Falun Gong détenus sont apparues pour la première fois en 2006.

Une fois que la Chine sera devenue le principal acteur du secteur des transplantations, elle établira ses « nouvelles normes », insiste M. Trey.

À l’époque, M. Trey avait prévenu que Pékin poursuivrait « sans aucune restriction l’éradication » des prisonniers de conscience s’il n’y avait ni examen ni critique de la part de la communauté internationale.

Torsten Trey déclare avoir eu la chance de parler à plusieurs personnes qui ont failli être victimes des prélèvements d’organes forcés pratiqués par la Chine ces dernières années.

Certains d’entre eux avouent avoir subi des analyses de sang à plusieurs reprises pendant leur incarcération en Chine. Un ancien détenu a déclaré qu’en lui imposant un test sanguin, la police lui avait fait savoir que ses organes pourraient être prélevés.

De plus, M. Trey a également pris connaissance de rapports faisant état d’organes manquants sur les corps de détenus morts en Chine.

En 2016, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à l’unanimité la résolution H.Res.343, qui appelle à mettre fin à la pratique des prélèvements d’organes par le régime chinois.

Au mois de mars, une nouvelle législation a été introduite à la fois au Sénat (S.602) et à la Chambre (H.R.1592) pour lutter contre le prélèvement forcé d’organes et la traite des êtres humains. Si elle est approuvée, elle autorisera le gouvernement américain à refuser ou à révoquer le passeport des personnes qui se livrent à l’achat illégal d’organes. Elle interdira également l’exportation par les États-Unis du matériel chirurgical de transplantation d’organes vers des entités étrangères associées à ce crime.

Des soutiens internationaux ont appelé la Chine à mettre fin à la pratique du prélèvement forcé d’organes. Selon M. Trey, son organisation a mis en place une pétition mondiale pendant six ans qui s’est terminée au cours de l’année 2018, recueillant plus de 3 millions de signatures et demandant au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme d’aider à mettre fin à cette pratique sur le territoire chinois.

« Nous voulons maintenant que les Nations unies et des enquêteurs indépendants aillent sur le terrain, dans ces camps en Chine » pour mener une enquête, déclare M. Trey.

 

Frank Fang est journaliste à Taïwan. Il traite de l’actualité en Chine et à Taïwan. Il est titulaire d’une maîtrise en science des matériaux de l’université Tsinghua à Taïwan.

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