Le régime chinois connaissait la capacité du virus à se propager, mais l’a caché pendant des jours

Par Frank Fang
1 mai 2020 15:46 Mis à jour: 1 mai 2020 17:40

Selon des documents internes du gouvernement obtenus par le journal Epoch Times, les autorités sanitaires chinoises ont élaboré des plans pour combattre le virus du PCC*, dont elles connaissaient le caractère infectieux, bien avant d’informer le public de son pouvoir de propagation.

Le virus du PCC, communément appelé le nouveau coronavirus, est apparu dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, à la fin de l’année 2019. Depuis, le virus s’est propagé dans plus de 200 pays et territoires, causant plus de 61 000 décès rien qu’aux États-Unis.

La Chine a officiellement confirmé que le virus pouvait être transmis entre êtres humains le 20 janvier, lorsque le grand spécialiste des maladies respiratoires Zhong Nanshan en a fait l’annonce.

Aux dernières nouvelles, des documents internes fournis au journal Epoch Times montrent que Pékin a dissimulé ce qu’il savait, car les autorités centrales donnaient secrètement des directives aux administrations régionales sur la stratégie à adopter pour faire face à l’épidémie.

Le 15 janvier, la commission régionale de la santé de la Mongolie-intérieure, dans le nord de la Chine, a publié un bulletin spécial « super urgent » à l’intention de ses collègues municipaux, pour leur expliquer comment les établissements de santé devraient réagir à un nouveau type de pneumonie. Le bulletin précisait que la Commission nationale chinoise de la santé avait mis en place des mesures de traitement et de prévention pour les organismes sanitaires locaux pour faire face à cette nouvelle maladie (désormais connue sous le nom de covid-19).

CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

 

Bulletin de la Commission de la santé de Mongolie-intérieure, qui donne des instructions aux agences sanitaires locales sur les mesures à prendre face au virus. (Fourni au journal Epoch Times)

Trois mesures énoncées dans ce bulletin ont clairement indiqué que les responsables chinois connaissaient le caractère infectieux de la maladie.

Tout d’abord, le bulletin demandait aux hôpitaux de prendre des mesures pour empêcher la propagation de la maladie au sein de leurs installations et de former leur personnel en conséquence. Deuxièmement, ce même bulletin invitait les hôpitaux à mettre en place des cliniques spécialisées dans le traitement de la fièvre, et de procéder à un « dépistage et un triage » de toutes les personnes souffrant de fièvre, afin de déterminer le degré de gravité de la maladie.

Les hôpitaux ont également été invités à interroger ces patients pour savoir s’ils étaient allés sur les marchés de Wuhan au cours des deux semaines précédentes. Alors que les autorités de Wuhan ont initialement affirmé que le virus provenait probablement d’un marché local de produits frais, des études ont depuis lors montré que certains des premiers patients de Wuhan n’avaient aucun lien avec ce marché.

Enfin, les hôpitaux ont reçu pour instruction de mettre en place des équipes de soins spéciales composées d’experts des maladies infectieuses, selon le bulletin.

La commission sanitaire de Mongolie-intérieure n’avait pas l’intention d’informer le public de ces plans, précisant que le bulletin était « à usage interne uniquement, et ne pouvait être diffusé sur Internet ».

Dans un autre document interne, publié le 15 janvier par la commission sanitaire locale de la Ligue Xilingol – l’une des 12 divisions administratives de la Mongolie-intérieure – les autorités ont également souligné que la fièvre était un symptôme important.

La commission de la santé de la ligue a déclaré que les agences sanitaires locales devaient « renforcer la gestion du dépistage et du triage des patients atteints de fièvre », précisant que la commission avait préconisé une telle organisation sur la base des téléconférences organisées par les responsables de la Mongolie centrale et intérieure consacrées au virus.

Le 19 janvier, un haut responsable de la santé de Wuhan a répondu aux questions des journalistes, en affirmant qu’il ne pouvait pas « exclure » la transmission interhumaine, « mais que le risque était plutôt faible ».

Le 23 janvier, trois jours après la déclaration publique de Zhong, la Commission nationale chinoise de la santé a publié la troisième édition d’un document intitulé « Diagnostic et plan de traitement pour le nouveau coronavirus ».

Le document déclare que les cas de pneumonie signalés dans certains hôpitaux de Wuhan depuis décembre 2019 ont été confirmés comme étant « une maladie infectieuse respiratoire aiguë causée par un nouveau coronavirus ». Cette déclaration a également été incluse dans la deuxième édition du document, publiée le 18 janvier, deux jours avant l’annonce de Zhong.

La deuxième édition, qui a fait l’objet d’une fuite vers le journal Epoch Times, était auparavant tenue secrète. L’avis est accompagné de ces mots : « Ne pas divulguer. »

Une copie de la deuxième édition des lignes directrices émises par la Commission nationale chinoise de la santé sur les mesures à prendre face au virus, avec la mention « Ne pas divulguer » en bas de page. (Fourni au journal Epoch Times)

La deuxième édition contient une rubrique qui explique que le personnel médical des services hospitaliers chargés de traiter les patients souffrant de fièvre, de problèmes respiratoires et de maladies infectieuses devra porter un masque chirurgical, des lunettes de protection et des vêtements de protection à usage unique.

Malgré les instructions révélant que les autorités centrales savaient que le virus pouvait se propager parmi le personnel médical, elles ont gardé le silence jusqu’au 20 janvier.

Les documents de Mongolie-intérieure montrent que les commissions sanitaires locales ont été averties des mesures de prévention du virus dès le 15 janvier. Mais ce jour-là, la commission de la santé de Wuhan a écrit sur son site web : « Le risque d’infection interhumaine reste faible. »

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également répété dans un premier temps les affirmations des autorités chinoises selon lesquelles le virus n’était pas contagieux.

« Les enquêtes préliminaires menées par les autorités chinoises n’ont trouvé aucune preuve flagrante de transmission interhumaine du nouveau #coronavirus (2019-nCoV) identifié à #Wuhan », a tweeté l’OMS le 14 janvier.

Un récent rapport de l’Associated Press, qui mentionne également une série de notes de service internes, a également constaté que Pékin avait été informé de la transmissibilité du virus six jours avant de le reconnaître publiquement le 20 janvier.

Deux jours plus tard, la mission de l’OMS en Chine a publié une déclaration confirmant la transmission interhumaine de la maladie à Wuhan.

* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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