L’économie de l’Argentine en hausse à l’approche des élections

Le président argentin Javier Milei arrive pour prendre la parole lors de la conférence annuelle de CPAC à Oxon Hill, dans le Maryland, le 22 février 2025.
Photo: Madalina Vasiliu/Epoch Times
Deux ans après le début de la présidence de Javier Milei, l’économie de l’Argentine rebondit grâce à ses réformes emblématiques dites « à la tronçonneuse » — caractérisées par des coupes profondes, une déréglementation et un changement radical de cap économique.
L’Argentine se prépare à voter pour ses premières élections de mi-mandat sous la présidence de Milei – un scrutin largement considéré comme un verdict sur ses réformes économiques.
Les élections législatives auront lieu le 26 octobre, date à laquelle la moitié des sièges du Congrès national — 127 à la chambre basse et 24 à la chambre haute — seront en jeu.
Les derniers sondages indiquent que La Libertad Avanza, le parti de Milei, gagne du terrain à l’approche des élections.
Malgré une défaite nette infligée à La Libertad Avanza lors de l’élection provinciale de Buenos Aires le mois dernier, le bloc péroniste-kirchnériste — une coalition mêlant les principes de gauche des administrations précédentes — voit son soutien s’éroder.
L’inflation en Argentine
Avant l’arrivée de Javier Milei à la présidence, l’Argentine souffrait lourdement de l’inflation.
En 2023, le taux d’inflation annuel dépassait largement les 200 %, atteignant l’un des niveaux les plus élevés depuis l’ère de l’hyperinflation il y a près de 40 ans. L’inflation mensuelle dépassait les 25 %.
Au fil des années, les prix à la consommation pour une vaste gamme de biens et services ont grimpé, qu’il s’agisse de l’alimentation, du logement ou des transports.
En perspective, les économistes du secteur privé prévoient que l’indice des prix à la consommation terminera l’année 2025 avec une hausse d’environ 30 % sur un an.
Une dynamique de croissance
L’économie argentine — la troisième d’Amérique latine après le Brésil et le Mexique — a progressé de 6,3 % en glissement annuel au deuxième trimestre, marquant ainsi le troisième trimestre consécutif de croissance.
La croissance du pays a été alimentée par le renforcement des exportations, l’amélioration de la confiance des entreprises et des consommateurs, ainsi que le redressement de plusieurs secteurs clés — agriculture, industrie manufacturière, intermédiation financière et commerce de détail.

Le candidat présidentiel Javier Milei de La Libertad Avanza brandit une tronçonneuse lors d’un rassemblement de sa campagne à Buenos Aires, en Argentine, le 25 septembre 2023. (Tomas Cuesta/Getty Images)
Globalement, la banque centrale argentine anticipe une croissance de 4 % en 2025. Si cela se confirme, l’expansion de cette année représenterait un rebond après une contraction de -1,7 % en 2024 et de -1,6 % en 2023.
Bien que l’Argentine représente moins de 1 % du PIB mondial, des économistes de Royal Bank of Canada (RBC) estiment que son succès — ou son échec — pourrait avoir des répercussions sur les États les plus pauvres.
« Tout succès économique significatif dans une économie longtemps en difficulté serait accueilli favorablement non seulement par le pays lui-même, mais aussi vu comme un modèle pour de nombreux autres pays pauvres qui n’ont pas réussi à grimper l’échelle de la prospérité », ont écrit les économistes de RBC Global Asset Management dans leur analyse du 9 septembre.
Baisse de la pauvreté
Au premier semestre de l’année, le taux de pauvreté en Argentine est tombé à 31,6 %, contre environ 38 % au second semestre de 2024, selon l’Institut national de la statistique et des recensements.
Parallèlement, la proportion de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée à 24,1 % – en baisse par rapport à près de 29 % durant les six premiers mois de l’année.
La nouvelle a retenu l’attention du président argentin.
« La pauvreté continue de baisser. La liberté progresse ou l’Argentine recule. Vive la liberté, bordel ! », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Les finances de l’Argentine
En 2023, l’Argentine affichait un déficit budgétaire primaire d’environ 5 % du PIB.
Plutôt que d’avancer à petit pas, le président et son équipe ont sorti la tronçonneuse.
Les subventions à l’énergie et aux transports ont été réduites de plus de 60 %, les transferts de fonds aux provinces ont chuté de plus de 90 % et 48.000 emplois gouvernementaux ont été supprimés.
D’autres réformes ont été mises en place, notamment des ajustements des conditions d’éligibilité à la retraite, la suppression des licences d’importation, des restrictions sur le financement des déficits budgétaires par la banque centrale et la privatisation d’entreprises publiques.
Les comptes publics devraient rester excédentaires après que le gouvernement fédéral a enregistré en août son huitième excédent budgétaire mensuel consécutif : les recettes totales augmentaient et les dépenses diminuaient.
Le mois dernier, le président a présenté le projet de budget 2026 du gouvernement qui prévoit un excédent budgétaire de 1,5 % du PIB.
Grâce à une meilleure gestion budgétaire, Javier Milei a proposé d’augmenter les dépenses dans l’éducation, la santé et les retraites.
« Il n’y a pas d’autre voie que celle de l’équilibre budgétaire », a-t-il déclaré dans son discours national de 15 minutes.

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