Les espoirs de cessez-le-feu ont été anéantis par des « attaques » diplomatiques, déclare le ministre israélien des Affaires étrangères au Canada

Des gens se précipitent vers un camion transportant de l'aide humanitaire, rue al-Rashid, à l'ouest de Jabalia, le 22 juillet 2025, après l'entrée de camions dans le nord de la bande de Gaza par le poste-frontière de Zikim, sous contrôle israélien.
Photo: Omar Al-Qatta/AFP via Getty Images
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré avoir dit à son homologue canadienne, la ministre Anita Anand, que les « attaques » diplomatiques contre Israël ont conduit le Hamas à rejeter une proposition de cessez-le-feu.
Ottawa a plaidé avec force en faveur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza alors qu’Israël poursuit ses opérations militaires pour vaincre le Hamas et que la situation humanitaire reste désastreuse dans la région.
Ces derniers jours, le Canada s’est joint à près de 30 autres pays pour publier une déclaration appelant à la fin immédiate de la guerre. Ce communiqué affirmait que les souffrances des civils avaient atteint des sommets inédits et critiquait le modèle d’aide d’Israël.
Les pays signataires ont également appelé à la libération des otages détenus par le Hamas, mais Israël a critiqué la déclaration, estimant qu’elle ne « concentrait pas la pression sur le Hamas » ni ne reconnaissait « le rôle du Hamas » dans la situation. Le Hamas a salué la déclaration, la qualifiant de « reconnaissance internationale » de l’« occupation » israélienne.
Le 25 juillet, M. Saar et Mme Anand se sont entretenus sur la situation au Moyen-Orient. M. Saar a déclaré avoir informé Mme Anand qu’Israël avait accepté un cessez-le-feu prévoyant la libération de certains otages, mais que le Hamas « durcissait obstinément sa position ».
« Les fortes attaques diplomatiques de certains pays contre Israël pendant les moments sensibles des négociations n’ont fait qu’encourager le Hamas à agir de la sorte », a expliqué M. Saar sur les réseaux sociaux.
Les négociations de Doha, menées sous la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, ont été interrompues le 24 juillet, les États-Unis et Israël accusant le Hamas. « Malgré les efforts considérables des médiateurs, le Hamas ne semble pas coordonné ni agir de bonne foi », a déclaré l’envoyé spécial américain Steve Witkoff. Le Hamas s’est quant à lui déclaré ouvert à la poursuite des négociations et a été surpris par les propos de M. Witkoff.
Mme Anand a également publié un compte rendu de son appel avec M. Saar sur les réseaux sociaux, indiquant qu’elle avait demandé que les 300 millions de dollars d’aide humanitaire engagés par le Canada soient débloqués « immédiatement ».
« J’ai également réitéré le soutien constant du Canada à un cessez-le-feu immédiat. Le Hamas doit libérer tous les otages, déposer les armes et ne jouer aucun rôle dans la gouvernance d’un État palestinien », a-t-elle déclaré.
L’appel a eu lieu un jour après que le Premier ministre canadien, Mark Carney, a publié une déclaration accusant Israël de violer le droit international en retenant l’aide humanitaire.
La question de l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza est très controversée, Israël affirmant que les livraisons étaient détournées par le Hamas au détriment de la population. Israël a mis en place un nouveau système lui permettant de contrôler la distribution dans les zones militarisées, mais des décès ont été signalés lors de ces distributions, la responsabilité étant imputée aux deux parties belligérantes.
Cette semaine, Israël a montré aux journalistes une importante quantité de fournitures en attente de distribution à un poste frontière et a accusé les Nations Unies de ne pas faire leur travail. Parallèlement, l’ONU affirme qu’Israël n’a pas facilité certaines livraisons et a relevé divers facteurs entravant la distribution, tels que la poursuite des hostilités, les pillages criminels et les obstacles logistiques.
Outre la crise humanitaire, des développements politiques ont eu lieu dans la région. Le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’il reconnaîtrait l’État palestinien en septembre. La France deviendrait alors le premier pays du G7 à le faire, alors que 75 % des États membres de l’ONU reconnaissent déjà la Palestine.
« La perspective d’une solution négociée au conflit au Moyen-Orient semble de plus en plus lointaine », a écrit Emmanuel Macron au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le 24 juillet, l’informant de sa décision. « Je ne peux pas m’y résigner. »
Le président américain Donald Trump a rejeté cette initiative le 25 juillet, déclarant aux journalistes que ce que disait M. Macron « n’avait pas d’importance, cela ne changerait rien ».
Dans le même temps, Israël a réagi de manière plus négative. M. Saar a déclaré avoir dit à Mme Anand que « les mesures unilatérales prises par la France et d’autres pays ne feront que pousser Israël à prendre les siennes », sans donner plus de détails.
Il a ajouté que l’initiative de la France « nuit aux chances de parvenir à un accord sur les otages et à un cessez-le-feu. Elle ne favorisera pas la stabilité dans la région ».
Le 24 juillet, M. Carney a déclaré que le Canada travaillerait « intensivement dans toutes les enceintes » à la recherche d’une solution à deux États, tandis que Mme Anand a indiqué qu’elle aborderait la question lors de la conférence des Nations unies qui se tiendra la semaine prochaine. Selon le département d’État américain, les États-Unis ne participeront pas à cette conférence.

Noe Chartier est reporter pour Epochtimes à Montréal.
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