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Les États-Unis opposent leur veto à une résolution de l’ONU réclamant un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages à Gaza

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Morgan Ortagus, envoyée spéciale adjointe du président américain au Moyen-Orient, vote contre la résolution de cessez-le-feu lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation au Moyen-Orient, notamment la question palestinienne, au siège de l’ONU à New York, le 18 septembre 2025.

Photo: Michael M. Santiago/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Le 18 septembre, les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelait à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération des otages détenus par le groupe terroriste du Hamas et à la levée des restrictions israéliennes sur l’aide humanitaire, bloquant ainsi une mesure soutenue par les 14 autres membres de l’instance.
Morgan Ortagus, la représentante américaine adjointe au Moyen-Orient, a déclaré que Washington ne pouvait soutenir cette résolution, qui aurait figé le cessez-le-feu avec le Hamas toujours au pouvoir à Gaza.
« Les États-Unis n’accepteront jamais cela. Le président Trump n’acceptera jamais cela. Il l’a dit clairement, les 48 otages doivent être libérés immédiatement », a-t-elle affirmé. « Cette résolution refuse également de reconnaître l’échec d’un système qui a permis au Hamas de s’enrichir et de se renforcer au détriment des civils dans le besoin. »
Une pression internationale croissante pèse sur Israël, émanant des gouvernements et des organisations humanitaires, à l’approche du deuxième anniversaire du conflit.
La résolution a été présentée par le Danemark au nom des membres élus du Conseil.
La représentante du Danemark à l’ONU, Christina Markus Lassen, a déclaré que la mesure visait à remédier à « une faillite humanitaire et morale » à Gaza et à « contribuer à la fin de cette guerre abominable ». Mme Lassen a également confirmé l’existence de la famine à Gaza.
L’organisme IPC, qui appuie l’ONU dans l’évaluation de la sécurité alimentaire, a indiqué en août que près de 514.000 personnes à Gaza souffraient de famine, une affirmation rejetée par Israël.
Mme Ortagus a estimé que la résolution n’avait pas su « reconnaître la réalité sur le terrain » ni favoriser « un accroissement significatif du flux d’aide humanitaire ». Selon elle, les données de l’ONU montrent qu’environ 85 % de l’aide envoyée à Gaza depuis le 19 mai aurait été interceptée, insistant sur le fait qu’elle doit parvenir aux civils et non permettre au Hamas de subsister.
Elle a ajouté que l’ONU et les membres du Conseil de sécurité devraient soutenir la Fondation humanitaire pour Gaza et d’autres mécanismes, qui assurent la livraison d’aide aux civils tout en privant le Hamas de ressources.
Avant le vote, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a affirmé sur les réseaux sociaux que « les résolutions contre Israël ne libéreront pas les otages ni n’apporteront la sécurité ».
« Israël continuera de combattre le Hamas et protéger ses citoyens, même si le Conseil de sécurité préfère détourner le regard du terrorisme », a-t-il ajouté.
En déplacement à Londres le 18 septembre, Donald Trump a également souligné la nécessité de concentrer les efforts sur les otages israéliens.
« Il ne faut pas oublier le 7 octobre, un des jours les plus violents de l’histoire mondiale », a-t-il insisté. « Il faut récupérer immédiatement les otages. »
Israël estime que ses actions à Gaza, dont l’offensive militaire en cours, visent à désarmer le Hamas, à libérer tous les otages israéliens et à installer une administration civile sans lien avec le Hamas ni l’Autorité palestinienne.
L’État hébreu a par ailleurs rejeté les conclusions d’un rapport des Nations unies daté du 16 septembre, qui accuse Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza.
Frustration au sein du Conseil de sécurité
Le projet de résolution présenté jeudi a échoué, rassemblant 14 voix pour et une contre. Selon le règlement du Conseil, une seule voix négative d’un membre permanent empêche l’adoption. Le veto américain a suscité de vives critiques chez les membres du Conseil ainsi que chez plusieurs représentants régionaux.
La France a exhorté au désarmement du Hamas et à son exclusion du pouvoir, mais a également exigé d’Israël qu’il facilite l’aide humanitaire sans entrave.
L’ambassadeur de l’Algérie, Amar Bendjama, a exprimé ses regrets auprès des Palestiniens de « ne pas avoir fait assez pour sauver des vies civiles ».
Le représentant de la Somalie, Abukar Dahir Osman, a considéré que le rejet de la résolution constituait « un échec moral profond », illustrant une logique dangereuse où « la souffrance de certains serait plus tolérable que celle d’autres, et où la vie de certaines personnes aurait moins de valeur ».
« Dès lors que l’on mesure la valeur d’une vie humaine selon la nationalité, l’ethnie ou les circonstances, on perd le socle même sur lequel cette institution a été construite », a-t-il martelé.
Le Pakistan a qualifié le veto de « moment sombre », tandis que le représentant russe a averti qu’« il n’y aurait pas de percée » tant que les États-Unis n’auront pas changé leur vision de la crise à Gaza.
D’autres membres, dont la Grèce, la Slovénie, le Panama et la Corée du Sud, ont fait part de leurs préoccupations concernant la famine et ont appelé à renouveler les efforts pour obtenir à la fois un cessez-le-feu et la libération des otages.
Riyad Mansour, observateur palestinien, a jugé que l’échec de la résolution portait « un lourd préjudice » à la crédibilité et à l’autorité du Conseil, estimant que l’usage du veto dans de telles situations « ne devrait simplement pas être autorisé ».
Les alliés des États-Unis attendus en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien
Les principaux alliés occidentaux, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, devraient reconnaître l’État palestinien lors du sommet de l’ONU à New York, le 22 septembre.
Israël et les États-Unis s’opposent à cette initiative, estimant qu’elle récompenserait le Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, au cours de laquelle le Hamas a tué environ 1200 personnes et pris 251 otages.
Washington a précisé que cette reconnaissance ne saurait intervenir qu’à l’issue d’un accord négocié avec Israël.
D’après le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, 65.000 Palestiniens auraient trouvé la mort depuis le début du conflit. Ce chiffre ne distingue pas civils et combattants. La rédaction n’a pu confirmer l’exactitude de ces données.
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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