Les États-Unis reclassent les médias chinois comme des instruments du régime communiste

Une boîte à journaux payante du China Daily est présente avec d'autres quotidiens gratuits dans le Midtown Manhattan le 6 décembre 2017.
Photo: Benjamin Chasteen/The Epoch Times
Les États-Unis commenceront à considérer cinq grandes sociétés de médias gérées par l’État chinois et ayant des activités aux États-Unis comme des « missions étrangères » et des agences du gouvernement de Pékin, en leur demandant d’enregistrer leurs employés et leurs propriétés américaines auprès du département d’État.
Des responsables du département d’État ont déclaré le 18 février, sous couvert d’anonymat, que conformément à la loi sur les missions étrangères, Xinhua, China Global Television Network, China Radio International, China Daily et People’s Daily seront désignés comme « missions étrangères », avec effet immédiat.
La désignation était basée « sur le fait très indiscutable que ces cinq médias sont tous soumis au contrôle du gouvernement chinois », a déclaré un fonctionnaire, ajoutant que la Chine a renforcé le contrôle de l’État sur ses médias et que le président Xi Jinping en a fait un usage plus agressif pour diffuser une propagande pro- Pékin.
« Le contrôle du contenu et le contrôle éditorial n’ont fait que se renforcer pendant le mandat de Xi Jinping », a déclaré le fonctionnaire. « Ces types sont, en fait, des armes de l’appareil de propagande du PCC (Parti communiste chinois). »
Epoch Times a contacté les médias pour obtenir des commentaires mais n’a pas eu de réponse.
Le changement de désignation des entités obligera les entreprises américaines à informer le département d’État de tout changement de personnel, à demander l’approbation préalable du gouvernement américain pour acheter ou louer des bureaux aux États-Unis, tout comme le font les missions diplomatiques étrangères.
Le fonctionnaire a déclaré que les entités ont été informées des exigences supplémentaires mardi et que les divulgations aideraient le département d’État à mieux comprendre comment ces entités opèrent aux États-Unis.
Un deuxième fonctionnaire du département d’État a déclaré que le contrôle de Pékin sur les médias d’État chinois est devenu « de plus en plus draconien ». En revanche, il a déclaré que le Ministère avait longtemps réfléchi à cette décision, qualifiant les entreprises de médias d’« organes de l’appareil de propagande de l’État chinois à parti unique ».
China Daily est un journal de langue anglaise publié par le Parti communiste chinois. Hai Tian Development USA distribue le Quotidien du peuple (People’s Daily), la publication officielle du Comité central du Parti.
Les tensions entre les États-Unis et la Chine se sont intensifiées depuis l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump il y a trois ans, avec des différends qui vont des tarifs commerciaux aux accusations d’espionnage chinois aux États-Unis et au soutien des États-Unis à Taïwan.
La décision prise ce mardi, selon les fonctionnaires, n’est pas liée aux récents développements dans les relations sino-américaines.
Un fonctionnaire du Ministère a déclaré que la désignation de ces entités comme « missions étrangères » vise à créer plus de « transparence » car le département d’État aura plus d’informations sur leurs employés et leurs participations.
« Nous avons un certain objectif en montrant clairement que ces gens font partie intégrante du gouvernement de la RCP[République populaire de Chine]. Ce ne sont pas des organes de presse indépendants », a déclaré le fonctionnaire.
En réponse à cette décision, le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré au site d’informations américain Axios que cette mesure était « attendue depuis longtemps ».
« Nous sommes déterminés à traiter la Chine telle qu’elle est, et non telle que nous voulons qu’elle soit. En Chine, tous les médias travaillent pour le Parti communiste chinois, comme l’a explicitement déclaré le secrétaire général Xi Jinping », a affirmé M. Pompeo. « Puisque ces organisations travaillent pour le PCC, il est tout à fait approprié que nous les traitions comme des missions étrangères, ce qui signifie qu’elles sont soumises à la réglementation du département d’État. »
« Cette action est attendue depuis longtemps. Pendant des années, ces soi-disant médias ont été les porte-parole du Parti communiste chinois, et ces médias chinois deviennent de plus en plus agressifs. »

Isabel van Brugen est une journaliste primée qui travaille actuellement comme reporter pour Epoch Times. Diplômée d'une maîtrise de journalisme à l'Université de Londres ainsi que d'une maîtrise en langues, elle a collaboré avec diverses publications telles que le Times, le London Evening Standard, le Grazia UK, le Daily Express et le Bang Showbiz.
Articles actuels de l’auteur









