L’institut du Dr Fauci savait que les autorités chinoises bloquaient les données sur le Covid-19 dès janvier 2020

Par Isabel van Brugen
4 mars 2022 20:31 Mis à jour: 5 mars 2022 15:40

Selon des documents gouvernementaux obtenus par une organisation de surveillance juridique, le Département d’État américain et l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) savaient déjà que les autorités chinoises ne communiqueraient aucune donnée sur le Covid‑19 en janvier 2020.

C’est dans le cadre d’une action en justice menée en vertu de la Loi d’accès à l’information (FOIA) que l’organisation Judicial Watch a obtenu des documents troublants et révélateurs.

Près de deux ans avant le début de la pandémie de Covid‑19, les Instituts nationaux de la santé (NIH) ont envoyés des spécialistes travaillant dans un laboratoire P4 (financé par eux) au département médical de l’Université du Texas. Leur mission : former les techniciens de l’Institut de virologie de Wuhan à la « gestion et à la maintenance des laboratoires ».

Selon le président de Judicial Watch, Tom Fitton, les 90 pages de documents relatifs aux communications entre les NIH et le laboratoire de Wuhan révèlent un point important. À savoir que l’institut dirigé par le Dr Anthony Fauci, le NIAID, « a dissimulé des informations sur le manquement de la Chine à fournir des données indispensables sur le Covid‑19 ».

Le 8 janvier 2020, un courriel émanant de l’ambassade des États‑Unis à Pékin circulait parmi le personnel des NIH et du NIAID : « La réponse de la RPC face aux cas de pneumonie montre une transparence accrue par rapport aux épidémies passées, mais des lacunes subsistent dans les données épidémiologiques », pouvait‑on lire.

Autre courriel de l’époque, celui du Dr Ping Chen (principal responsable du NIAID en Chine) à ses collègues : « Bonjour, voici le câble de l’ambassade américaine de Pékin qui rend compte de l’épidémie de pneumonie à Wuhan, en Chine. Elle a exclu le SRAS, le MERS et la grippe, mais il s’agit bien d’une infection virale. »

Dans le câble, les responsables de l’ambassade se montraient préoccupés par le « manque de données épidémiologiques ». Dans un tel contexte, ils ne pouvaient évaluer les risques ni conseiller concrètement les responsables de la santé publique.

En raison des « lacunes en termes d’informations [précises] » et du fait de « l’absence d’un agent pathogène confirmé définitivement », les risques pour les États‑Unis et la santé mondiale sont « difficile à évaluer à l’heure actuelle », écrivaient‑ils.

Et de poursuivre : « Les informations officielles de la RPC qui circulent sur cette épidémie sont limitées à celles provenant de la Commission de la santé de Wuhan et de la Commission nationale de la santé. »

« Le CDC chinois oriente les requêtes vers les trois avis officiels émis à ce jour par la Commission de la santé de Wuhan. »

« Le 7 janvier, la Commission de la santé de Wuhan a signalé 59 cas locaux de pneumonie de cause inconnue. »

C’est en décembre 2019 (à peine trois semaines avant) à Wuhan qu’avait été signalés les premiers cas connus de Covid‑19, la maladie causée par le virus du PCC (Parti communiste chinois).

Chercheur à l’intérieur du laboratoire P4 à Wuhan, en Chine, le 23 février 2017. (Johannes Eisele/AFP via Getty Images)

C’est en avril 2018 que les spécialistes du NIH envoyés à l’université du Texas ont formé les techniciens de laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan.

« En plus de l’assistance française, les experts du laboratoire P4 financé par les NIH du département médical de l’Université du Texas à Galveston ont formé les techniciens du laboratoire de Wuhan à la gestion et à la maintenance d’un laboratoire », peut‑on lire dans un courriel du 19 avril 2018.

« L’institut de Wuhan prévoit d’inviter des scientifiques du laboratoire de Galveston pour qu’ils fassent des recherches dans le laboratoire de Wuhan. Un chercheur de l’institut de virologie de Wuhan a suivi une formation pendant deux ans au laboratoire de Galveston, et l’institut de Wuhan a également envoyé un scientifique au siège des CDC américains à Atlanta pour un travail approfondi sur la grippe pendant six mois. »

Un autre courriel entre l’ambassade des États‑Unis à Pékin et le siège des NIH, du 23 février 2018, montre que les responsables des NIH suivaient et triaient les « informations sur la santé en Chine provenant de médias chinois ».

Parmi ces nouvelles repérées dans les médias chinois, un article de l’agence de presse Xinhua intitulé : « Les scientifiques chinois découvrent comment les chauves‑souris peuvent transporter des virus sans tomber malades ».

L’article décrivait comment les scientifiques chinois avaient identifié « des chauves‑souris hébergeant des virus hautement pathogènes comme l’Ebola, le Marburg et le coronavirus du SRAS sans présenter de signes cliniques ».

À ce jour, les responsables des services de renseignement américains et de nombreux experts ont cumulé une quantité importante d’éléments suggérant que le virus du PCC provient d’un laboratoire, mais d’autres responsables continuent à maintenir qu’il est d’origine naturelle.

En septembre 2021, des documents obtenus par The Intercept dans le cadre d’une plainte déposée contre les NIH en vertu de la Loi d’accès à l’information ont montré que l’ONG EcoHealth Alliance acheminait les fonds américains vers les scientifiques de l’Institut de virologie de Wuhan pour qu’ils effectuent des recherches sur les coronavirus des chauves‑souris.

« La lenteur et les réponses évasives de l’organisme de M. Fauci concernant la Chine, du le gain de fonction et sa réaction face au Covid en général constituent une pure obstruction », a conclu M. Fitton.

Les responsables du NIAID et du Département d’État n’ont pas répondu aux demandes de commentaires pour le moment.

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