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Les faînes de hêtre : comment profiter des bienfaits de ces petits trésors nutritifs de la forêt
En automne, les faînes jonchent les chemins forestiers. Ces petits fruits du hêtre ne régalent pas seulement les écureuils et les oiseaux, ils constituent également pour nous un délice santé à redécouvrir. Le hêtre commun (Fagus sylvatica) est probablement l'arbre le plus répandu dans nos forêts d'Europe centrale, en deuxième position derrière le chêne en France. Déjà les Celtes le vénéraient comme l'arbre de la sagesse, du savoir et de la protection.

Photo: Julia Weihe, Unsplash
Ceux qui se promènent maintenant en automne dans les forêts de feuillus tomberont, outre les glands et les champignons, également sur les graines du hêtre : les faînes. Mais on ne les trouve pas sous chaque hêtre, car ce n’est qu’à l’âge d’au moins 40 à 50 ans que l’arbre feuillu commence à produire des graines. Auparavant, il consacrait toute son énergie à la croissance et pouvait ainsi gagner jusqu’à un demi-mètre par an. Le hêtre porte des fruits particulièrement abondants tous les cinq à huit ans.
Les fruits à coque aux arêtes vives triangulaires sont entourés d’une coque brun brillant et se cachent généralement par deux sous une enveloppe quadrilobée et épineuse qui s’ouvre dès que les noix sont mûres. Tant les petites noix que leurs enveloppes peuvent être récoltées et utilisées de manière polyvalente.
Comment rendre les faînes comestibles
Les faînes regorgent de nutriments et de substances vitales et ont servi à l’homme dans les temps anciens comme importante source alimentaire durant la saison froide. Elles offrent une haute densité énergétique avec une teneur en matières grasses d’environ 50 %, constituée principalement d’acides gras insaturés bénéfiques. Elles sont particulièrement riches en minéraux comme le zinc et le fer et excellent également en vitamines B, notamment en B1 et en acide folique.
Pour que les faînes conviennent à la consommation et que nous puissions bénéficier de leurs précieux composants, elles doivent être brièvement chauffées avant utilisation. Elles contiennent en effet de la fagine (triméthylamine), une substance légèrement toxique qui peut provoquer nausées et vomissements en grandes quantités. De plus, un glycoside d’acide cyanhydrique ainsi que de l’acide oxalique se trouvent dans ces petits noyaux.
Lorsque les noix sont ébouillantées à l’eau, torréfiées ou cuites au four, ces substances se dégradent. Elles sont alors sans danger pour la consommation. En petites quantités, les faînes sont également comestibles crues. Lors d’une promenade en forêt, on peut aussi les grignoter directement fraîches, à condition de ne pas exagérer.
Nettoyer et décortiquer les faînes
Ceux qui souhaitent déguster les noyaux au goût de noisette des faînes doivent d’abord les décortiquer. Cela réussit le mieux lorsqu’elles sont humides.
1. Nettoyer les faînes récoltées des feuilles et petites branches.
2. Ensuite, remplir les faînes dans un bol et les recouvrir d’eau bouillante. Laisser infuser 10 minutes. Trier les faînes creuses qui flottent en surface et les jeter dans les déchets organiques. Les faînes qui coulent au fond contiennent les graines.
3. Égoutter les faînes à travers une passoire et les déposer sur un torchon de cuisine. À l’état humide, la coque maintenant ramollie se retire particulièrement bien avec un couteau pointu.
Torréfier les faînes
La torréfaction rend non seulement les faînes digestibles, mais elles développent également un arôme particulièrement prononcé de noisette :
Les faînes en cuisine et comme décoration
Les faînes se prêtent à de multiples utilisations. Torréfiées, elles constituent un en-cas croquant au goût de noisette pour les petits creux, mais elles sont également délicieuses dans les salades, les mueslis ou comme décoration sur les pâtisseries. Si l’on moud les noix torréfiées en farine fine, elles donnent une alternative de farine sans gluten qui peut être utilisée pour la cuisson de gâteaux, de crêpes et de pain. À partir de faînes torréfiées et moulues, on peut en outre préparer un substitut similaire au café, exempt de caféine.
Un pesto à base de faînes torréfiées est particulièrement savoureux. Il convient comme pâte à tartiner, accompagne les pâtes ou même les desserts. L’huile de faînes est considérée comme un secret d’initiés parmi les gourmets et les cuisiniers. Cette huile de qualité supérieure est pressée à froid à partir des noyaux torréfiés et rehausse de son agréable goût de noisette les salades ainsi que les plats de champignons et de gibier, mais convient également aux pommes de terre et aux desserts. Autrefois, l’huile était d’ailleurs utilisée comme combustible pour les lampes.
Par ailleurs, les enveloppes des fruits des faînes se prêtent merveilleusement au bricolage et à la décoration. Elles sont un atout dans les couronnes de porte ou les compositions florales de table et donnent, combinées à d’autres trouvailles de la nature comme des feuilles, des glands, des châtaignes ou des cynorhodons, des accessoires automnaux et de l’Avent pleins d’atmosphère pour l’intérieur et l’extérieur. Avec les enfants également, on peut créer beaucoup de choses créatives : des mobiles, des guirlandes ou des petits lutins. L’imagination n’a pratiquement pas de limites.
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