Les généticiens seraient-ils capable de créer un Jurassic World?

15 juin 2015 10:10 Mis à jour: 18 octobre 2015 12:20

En 1990, Michael Crichton publiait Jurassic Park, un roman dans lequel des scientifiques ramenaient à la vie des dinosaures disparu depuis des millions d’années. Tout cela grâce aux moustiques fossilisés dans l’ambre, qui conservaient l’ADN des gros lézards.

La réalité a en partie rattrapé la fiction depuis: en 2003, les scientifiques ont presque été en mesure de faire réapparaître une espèce disparue. Celia, dernier bouquetin des Pyrénées mort en 2000, a été cloné trois ans plus tard.

Le clone n’a eu la chance de vivre qu’une dizaine de minutes, avant de mourir d’asphyxie. Une déformation s’était formée dans ses poumons, causant la mort de l’animal.

Le seul fait que le clone soit né est déjà impressionnant. Les scientifiques avaient implanté des embryons du clone -les embrons des oeufs de chèvre avaient été remplacés par l’ADN de Celia- dans 57 chèvres. Une seule avait pu donner naissance au clone.

Pourtant, le projet a prouvé que la « non-extinction » des espèces n’était pas qu’un simple rêve. Depuis la naissance du clone de Celia, plusieurs d’entre elles ont fait l’objet de recherches.

En Australie, un programme de recherche nommé « Lazarus » -en référence à Lazare, figure biblique revenue d’entre les morts- travaille sur la réapparition d’espèces de grenouilles couveuses disparues dans les années 80. D’autres équipes tentent également de cloner des pigeons messagers ou le tigre de Tasmanie.

Le point commun entre toutes ces espèces candidates au clonage de « non-extinction » -et qui les distingue des dinosaures-, c’est que ces animaux ont récemment disparu de la surface du globe. Avec pour conséquence la conservation quasi-exacte de leur ADN, qui commence à se décomposer après leur trépas.

Mais cette décomposition prend du temps. L’ADN d’un organisme mort possède une demi-vie de 521 ans, ce qui signifie qu’après un millénaire, il ne reste que le quart du bagage génétique de l’espèce. Même si l’ADN était gardé à la meilleure température, 23° Farenheit, ses dernières portions seraient détruites après 6,8 millions d’années. Or, s’agissant des dinosaures, les plus jeunes os retrouvés datent d’environ 65 millions d’années.

Si l’idée de reproduire un Jurassic World sur Terre semble impossible dans l’horizon technologique actuel, un zoo rempli d’animaux de l’âge des Glaces pourrait être envisageable. Dans le cas du mammouth laineux, disparu il y a seulement 4000 ans, il semble qu’une copie à l’identique soit exclue car là encore, le matériel génétique n’est pas assez complet. Cependant, il est en quantité suffisante pour permettre aux scientifiques d’expérimenter des croisement d’espèces, en produisant des hybrides mammouth/éléphants modernes.

En mars dernier, un généticien du nom de George Church a avec succès introduit une portion d’ADN de mammouth dans le génôme d’un éléphant d’Asie, utilisant la technologie du CRISPR.  Cela ne veut pas dire que l’éléphant va développer des défenses de plusieurs mètres, à l’instar de son cousin préhistorique; mais que les cellules hybrides pourront être cultivées dans une boîte de Pétri.

Les premiers hybrides n’ont pas encore dépassé le stade de cellule-souche. (wikimédia)

A cet égard, l’intrigue de Jurassic World semble plus à jour, évoquant un T-Rex génétiquement modifié, est plus à jour que la franchise des premiers films, où les dinosaures/attractions sont des répliques de ceux qui ont véritablement existé.

George Church aimerait utiliser de véritables éléphants comme substituts pour ses hybrides mammouth. Mais les échecs de la chèvre des Pyrénées laisse envisager une voie sans issue pour le scientifiques: les considérations éthiques, considérant la menace qui plane sur les éléphants, écartent cette option.

D’après lui, la résurrection d’espèces disparues depuis longtemps est quasiment à portée de main. L’efficacité des machines de séquençage du génôme a considérablement évolué ces dernières années. Celles ci peuvent aider à reconstituer l’ADN fragmenté des espèces disparues; si bien que le scientifique affirme qu’il pourrait envisager la naissance d’un bébé de Neandertal de son vivant.

Ce processus impliquerait d’insérer des milliers de portions du génôme de l’homme de Néanertal dans une cellule-souche humaine, puis de laisser se propager à l’infini afin de générer une lignée de cellules-souches de plus en plus proches de la séquence génétique de l’homme de Néanertal.

A condition, bien entendu, que les gouvernements autorisent ce genre de pratique. Ce qui ne risque pas d’arriver de sitôt: les tests visant le clonage d’êtres humains sont spécifiquement interdits dans plus d’une trentaine de pays, dont les États-Unis, l’Europe et le Japon.

De fortes normes juridiques et sociales contraignent non seulement le clonage humain, mais également la manipulation d’embryons humains -et ce sentiment ne fait que croître. En avril, des chercheurs chinois ont modifié pour la première fois des embryons humain, provoquant une condamnation générale de la communauté de recherche internationale en raison des préoccupations bio-éthiques concernant ce genre de pratique.

 

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