Champigny-sur-Marne: Gérald Darmanin veut interdire la vente des mortiers d’artifice

Par Epoch Times avec AFP
11 octobre 2020 21:26 Mis à jour: 12 octobre 2020 22:05

Les mortiers d’artifice, des engins pyrotechniques utilisés par les professionnels des feux d’artifice, sont de plus en plus souvent détournés par des délinquants pour s’en prendre aux forces de l’ordre, comme dans l’attaque samedi soir d’un commissariat en banlieue parisienne.

Une quarantaine de personnes ont pris pour cible le commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) à coup de tirs de mortiers d’artifice, sans faire de blessés. Le terme de « mortier » peut prêter à confusion, mais les engins utilisés n’ont rien à voir avec des armes de guerre.

« Le mortier d’artifice est un engin pyrotechnique composé d’un cylindre en carton et d’une charge explosive. Cette charge est faible, il ne s’agit pas de TNT ou autre », explique à l’AFP Rocco Contento, porte-parole du syndicat Unité SGP.

« En utilisation normale, il est planté au sol et tiré en l’air. Mais les voyous s’en sont emparés pour faire une arme par destination. A tir tendu, il peut blesser quelqu’un et en pleine figure, c’est la même chose qu’un LBD (lanceur de balle de défense, NDLR) », ajoute le syndicaliste.

Une habilitation est nécessaire pour acheter des mortiers. « Mais on peut s’en procurer sur internet et se les faire livrer à domicile. Ce n’est pas très cher », souligne Rocco Contento.

Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement à Champigny-sur-Marne, a annoncé sa volonté d’interdire par la loi la vente au public, sur internet, des mortiers d’artifice qui seront considérés comme « des armes par destination ».

« Ils peuvent blesser, ils peuvent tuer, et il faut aujourd’hui que nous arrêtions cette vente sur internet, cette vente qui n’est pas destinée à des professionnels et que nous la pénalisions », a expliqué le ministre.

L’utilisation de ces mortiers d’artifice est devenue « une tradition dans les citées », où « les voyous les utilisent contre les policiers », pour Rocco Contento. En juillet, trois commissariats des Yvelines, aux Mureaux, Fontenay-le-Fleury et Plaisir, ont été pris pour cible.

Une intensification de l’utilisation des mortiers d’artifice

« L’utilisation des mortiers d’artifice s’est intensifiée ces derniers mois. Cela a commencé durant les deux mois de confinement où les patrouilles étaient accueillies dans les cités par ces tirs », explique Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat Alliance.

« Ils sont utilisés comme des armes pour viser des actions de la police, par exemple quand on veut faire des interpellations », dit une source policière en banlieue parisienne.

« Ça présente un vrai danger, ça peut provoquer des acouphènes et des blessures sur les personnes qui peuvent les recevoir comme chez celles qui les projettent et qui peuvent perdre des doigts, ce qui arrive fréquemment quand ils n’en maîtrisent pas l’usage, voire un incendie si ça tombe par une fenêtre ouvert dans un logement ou un véhicule », complète cette source.

Les blessures, en particulier les brûlures, peuvent être « assez graves ». En mai, lors d’une intervention de routine sur la voie publique à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), trois policiers avaient été brûlés, l’un au cou, l’autre au bras, l’autre à une main par des mortiers lancés contre leur véhicule dont les vitres avaient volé en éclats.

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