Les nouvelles lois de politique étrangère devraient examiner les partenariats hospitaliers avec la Chine

Par Daniel Y. Teng
27 octobre 2020 15:29 Mis à jour: 27 octobre 2020 15:29

Les nouvelles lois destinées à examiner les accords suspects conclus avec des entités étrangères devraient également être étendues aux activités des hôpitaux, selon les Médecins contre le prélèvement forcé d’organes (DAFOH).

DAFOH nous avertit qu’une exemption actuelle dans les projets de loi pourrait permettre aux hôpitaux australiens de poursuivre leur partenariat avec des institutions médicales étrangères liées au prélèvement forcé d’organes.

Les hôpitaux chinois, soutenus par Pékin, ont fait l’objet d’un examen minutieux pour s’être livrés à des pratiques systématiques de prélèvement d’organes ciblant les prisonniers de conscience (en particulier les pratiquants de Falun Gong et les musulmans ouïgours).

« Il est important de noter que la Chine est le seul pays au monde où un génocide médical autorisé par l’État s’est produit sans relâche », peut-on lire dans la présentation de DAFOH.

Des pratiquants de Falun Dafa brandissent des banderoles pour sensibiliser le public au prélèvement forcé d’organes et traduire Jiang Zemin en justice, à Melbourne, en Australie, le 14 juillet 2018. (Daniel Cameron/NTD)

« Cette situation compromet les normes médicales et éthiques importantes appliquées en Australie, portant ainsi directement atteinte à la nature même de la souveraineté australienne », explique DAFOH.

Le 27 août, le gouvernement fédéral a introduit de nouvelles lois pour donner au ministre des Affaires étrangères le pouvoir de revoir, et éventuellement d’opposer son veto, aux accords conclus entre des entités étrangères et des organisations gouvernementales nationales. Le projet de loi sur les relations étrangères couvrira les accords conclus par les gouvernements des États et des territoires, les conseils locaux et les universités.

Des experts pensent que les accords controversés signés avec Pékin, notamment l’initiative « Belt and Road » (la Nouvelle Route de la soie) du Victoria, les accords entre villes jumelées et les accords avec les Instituts Confucius, seront examinés à la loupe et probablement annulés.

Les organismes commerciaux et les hôpitaux sont actuellement exclus du champ d’application de la loi.

« Cette exemption peut avoir de graves conséquences, notamment pour les établissements de recherche, les hôpitaux et les services de santé publique financés par le gouvernement australien, qui ont conclu des accords avec les hôpitaux chinois [sans que ces derniers ne soient soumis à un examen approfondi] », peut-on lire dans le communiqué de DAFOH.

L’organisation a attiré l’attention sur le cas de deux médecins expérimentés travaillant à l’hôpital Westmead de Sydney, qui ont signé une « lettre d’intention » avec le troisième hôpital de Xiangya de l’université centrale du Sud, situé en Chine centrale.

Le président du troisième hôpital de Xiangya s’est déjà vanté de la capacité de l’hôpital à effectuer 6 à 7 opérations de transplantation par jour. Arne Schwarz, un chercheur indépendant sur les revendications de prélèvement d’organes, a déclaré : « Comment est-ce possible sans disposer d’une véritable banque de donneurs encore vivants ? »

Les chercheurs David Kilgour, David Matas et Ethan Gutmann ont conclu qu’entre 60 000 et 100 000 transplantations sont effectuées chaque année en Chine. Ils pensent que beaucoup de ces organes proviennent de pratiquants du Falun Gong.

DAFOH a également évoqué un protocole d’accord signé en 2017 entre la Commission de la santé de Nouvelle-Galles du Sud et la Commission de la santé et du planning familial de Guangdong.

Une capture d’écran tirée du documentaire “Killed for Organs: China’s Secret State Transplant Business” (tués pour des organes : le commerce secret des transplantations en Chine). (NTDTV)

DAFOH a noté que Guangdong compte 17 hôpitaux répertoriés comme centres de transplantation agréés et sont considérés comme des lieux à haut risque où le prélèvement d’organes est connu.

DAFOH a été nominé pour le prix Nobel de la paix en 2016, et est une organisation à but non lucratif qui se concentre sur la sensibilisation à l’industrie de la transplantation d’organes, qui ne respecte pas les règles de déontologie.

Le projet de loi sur les relations extérieures a, quant à lui, fait l’objet de critiques et d’une opposition de la part du secteur universitaire, qui évoque d’éventuels défis à la future collaboration avec des partenaires étrangers.

Michael Shoebridge, de I’Institut australien de politique stratégique, a réfuté ces préoccupations en affirmant que les nouvelles lois auront peu de répercussions sur les partenaires des pays amis.

« La loi est destinée à garantir que l’orientation des partenariats de recherche s’aligne sur la politique étrangère et les intérêts de la sécurité nationale australienne, et une coopération étroite en matière de recherche avec de tels partenaires le fait sans aucun doute », a-t-il déclaré au journal Epoch Times.

« Il y aura certainement des partenariats pour la recherche actuels ou futurs qui ne seront pas en accord avec les intérêts de la politique étrangère australienne… certains d’entre eux se feront sans doute avec des institutions chinoises étroitement liées aux appareils militaires et de sécurité intérieure du gouvernement chinois… », a-t-il déclaré.

On pense que les forces armées de Pékin jouent un rôle important dans le prélèvement d’organes du pays.

FOCUS SUR LA CHINE – Institut Confucius : l’influence de Pékin en France et dans le monde

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