Les obsèques d’un enfant deux fois plus élevées que pour un adulte: une harmonisation tarifaire est demandée

Par Emmanuelle Bourdy
1 juillet 2022 19:55 Mis à jour: 1 juillet 2022 19:55

Les obsèques d’une personne représentent déjà un moment douloureux, mais ont également un coût et qui n’est pas des moindres. Lorsque celui-ci est deux fois plus élevé parce qu’il s’agit d’un enfant, on est en droit de se demander quelles en sont les raisons. Des associations réclament une harmonisation tarifaire.

Les tarifs pratiqués pour les obsèques d’un enfant varient d’une entreprise à l’autre mais également en fonction de différents facteurs tels que la région, les options funéraires, ou encore les prestations obligatoires ou supplémentaires, rapporte Actu.fr qui a mené l’enquête sur cette question.

Des tarifs qui varient, d’une entreprise de pompes funèbres à l’autre

Ce phénomène n’est pas nouveau, ainsi que le précise au média Stéphane Védrenne, co-fondateur de la Fédération Grandir sans cancer, qui regroupe 90 associations françaises unies pour un soutien aux enfants malades du cancer ou atteints de maladies rares. Il indique qu’en 2014, « grâce au témoignage d’une famille », la Fédération a constaté que « certaines pompes funèbres appliquaient des tarifs plus élevés quand il s’agissait des obsèques d’un enfant ».

En 2020, elle a décidé de mener une enquête auprès de plusieurs centaines de familles, afin de comparer les tarifs appliqués par les différentes entreprises pour une prestation similaire. Il s’avère que la crémation d’un enfant oscille entre 1500 et 4000 euros en moyenne, alors que pour un adulte, elle est de 3800 euros en moyenne selon la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie, précisent nos confrères. Quant à l’inhumation, son coût moyen est de 4300€ pour un adulte, et pour un enfant elle varie entre 2000 à 7500 euros.

Des différences quant aux options choisies

De plus, « d’une commune à l’autre, le prix des concessions n’est pas le même », souligne la Fédération Française des pompes funèbres (FFPF), qui ajoute : « Quand en campagne, le tarif moyen est de 300 euros, il grimpe à 15.000 euros pour un emplacement au Père Lachaise. »

Les divergences de tarifs des entreprises de pompes funèbres sont également en lien avec les différentes options choisies par les parents endeuillés – telles que l’envoi de l’avis de décès dans la presse, les travaux de marbrerie ou encore l’acquisition d’une concession au cimetière – sachant qu’il y a aussi des prestations obligatoires, à savoir « la fourniture du cercueil, d’une urne cinéraire en cas de crémation, la mise à disposition d’un véhicule agréé pour le transport du corps », indique encore Actu.fr.

Et s’il semble évident de demander plusieurs devis afin de faire un choix plus éclairé, il faut toutefois reconnaître que les parents venant de perdre un enfant n’ont pas vraiment la tête à comparer les prix.

« Il faut faire en sorte que ce rapport ne reste pas lettre morte »

Cette problématique tarifaire avait été pris à bras le corps par l’ancienne députée Sereine Mauborgne, en 2019. Elle avait alors mené son enquête auprès des divers acteurs de ce secteur. « Les réseaux des grands groupes funéraires pratiquent des tarifs différenciés selon la tranche d’âge. […] Les opérateurs indépendants pratiquent au cas par cas des tarifs différenciés sur la base de décisions purement individuelles », stipulait son rapport. En 2020, la loi deuil avait été promulguée, permettant d’aider les familles endeuillées, notamment au niveau du congé de deuil et des diverses allocations.

Pour le député Paul Christophe, en lien avec la Fédération Grandir sans cancer, la priorité est de mettre en place un tarif plancher pour les services obligatoires, car « la loi n’offre que l’obligation d’un affichage des tarifs, mais n’impose pas une harmonisation tarifaire », signale-t-il. « Pour cela, nous nous tournerons d’abord vers les organisations représentatives et si ça ne se fait pas, nous passerons par la loi. Il faut faire en sorte que ce rapport ne reste pas lettre morte », conclut le député.

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