Les principaux risques mondiaux selon le Forum économique mondial

En prévision de sa prochaine réunion annuelle qui se tient à Davos, le Forum économique mondial (WEF) a présenté son rapport annuel sur les risques mondiaux. La désinformation générée par l'IA, en particulier, présenterait un potentiel danger considérable

Par Reinhard Werner
15 janvier 2024 16:46 Mis à jour: 15 janvier 2024 16:46

Le Forum économique mondial (WEF) a publié mercredi 10 janvier son rapport mondial sur les risques de 2024. Ce rapport se base sur des enquêtes menées auprès de plusieurs centaines d’experts en risques et de décideurs issus du réseau de l’institution. Ceux-ci doivent entre autres donner leur avis sur les phénomènes les plus préoccupants à court et moyen terme en ce qui concerne le développement mondial. Cette année, ils ont mis en garde contre la désinformation, notamment par le biais de l’IA générative.

Le WEF a interrogé près de 1500 experts sur leurs évaluations

Pour son rapport, le WEF a interrogé au total près de 1500 personnes issues des milieux scientifiques, économiques, politiques, des organisations internationales et des ONG. Une majorité d’entre eux s’attend à un risque modéré de catastrophe mondiale pour les deux prochaines années. À moyen terme – c’est-à-dire sur une période de dix ans – le risque à cet égard serait toutefois plus élevé.

Interrogés sur les cinq risques les plus susceptibles de provoquer une crise matérielle à l’échelle mondiale au cours des dix prochaines années, 66% ont cité les « conditions météorologiques extrêmes ».

53% des personnes interrogées estiment que les informations erronées et la désinformation générées par l’IA sont susceptibles d’avoir un tel impact. Avec 46% de citations, la « polarisation sociale et politique » arrivait en troisième position. Viennent ensuite le coût élevé de la vie (42%) et les cyberattaques (39%).

Élections dans plusieurs pays très peuplés et dans l’UE

Le WEF a également demandé aux personnes interrogées de choisir, parmi une liste de risques potentiels, ceux qu’elles considèrent comme les plus importants à deux ou dix ans. La désinformation est arrivée en tête de la liste des risques à court terme. La guerre au Proche-Orient et les élections à venir dans plusieurs pays à forte population et dans l’UE semblent être des facteurs déterminants dans cette évaluation.

Les élections expliqueraient également pourquoi la polarisation sociale et l’insécurité du cyberespace arrivent en troisième et quatrième position derrière les conditions météorologiques extrêmes. Selon les experts du WEF, les conflits armés entre États constituent un autre risque à court terme pour les deux prochaines années.

Le manque d’opportunités économiques, l’inflation, les migrations forcées et la contraction économique occupent les sixième à neuvième places des risques mondiaux à court terme. La pollution de l’environnement arrive en dixième position, tant pour les risques à court qu’à moyen terme.

Les risques écologiques en tête des estimations à long terme

À long terme, les personnes interrogées par le WEF ont continué à citer les risques écologiques aux quatre premières places. Les conditions météorologiques extrêmes arrivent en tête de liste, devant les « changements critiques des systèmes terrestres », la « perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes » et la « pénurie de ressources naturelles ».

La désinformation, les effets défavorables de l’IA, la migration forcée et la cyberinsécurité ont ensuite occupé les places suivantes. La fracture sociale est arrivée à la neuvième place de ce classement.

Carolina Klint, de l’entreprise de conseil en matière de risques Marsh McLennan, voit dans la désinformation surtout le danger qu’elle puisse conduire à la délégitimation de gouvernements élus. Cela pourrait à son tour menacer les processus démocratiques, a-t-elle déclaré au « Tagesschau ». Cela pourrait « conduire à une plus grande polarisation sociale, à des troubles, des grèves ou même à des violences internes ».

Le WEF se considère comme une force utile – et comme une victime des théories du complot

Le Forum économique mondial (WEF) a été créé à l’origine comme « Forum européen du management ». Depuis son changement de nom à la fin des années 1980, il invite des dirigeants économiques, des managers, des politiques, des acteurs sociaux et des journalistes à débattre de questions mondiales. De l’économie, l’éventail des thèmes s’est élargi aux questions environnementales et à ce que l’on appelle l’entrepreneuriat social.

Le WEF lui-même s’est fixé pour objectif de former une sorte de partenariat public-privé avec l’ONU afin d’optimiser ensemble les systèmes de gouvernance gouvernementaux et non gouvernementaux. Outre la réunion annuelle, le forum organise également des réunions techniques et finance des rapports de recherche. Il souhaite ainsi faciliter le dialogue entre les décideurs mondiaux.

Les critiques reprochent à l’institution de considérer les développements mondiaux dans une perspective élitiste et souvent euro-centrée. L’organisation manquerait de transparence, il n’y aurait pas de processus de décision démocratique et, contrairement à la prétendue préoccupation pour l’environnement, les rencontres annuelles pollueraient le climat.

En outre, il est reproché au WEF de vouloir s’immiscer de manière étendue dans les affaires des gouvernements élus sous la bannière d’idées bienveillantes. Ce faisant, il essaie souvent de rendre attrayantes des idées douteuses qui ne sont pas acceptables pour la majorité. L’organisation rejette cependant ces critiques, les qualifiant de théories du complot.

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