Les relations UE/Chine liées à l’attitude de Pékin face à « la guerre de Poutine »

Par Epoch Times avec AFP
30 mars 2023 21:00 Mis à jour: 30 mars 2023 21:59

L’avenir des relations entre l’UE et la Chine dépendra pour une large part de l’attitude de Pékin vis-à-vis de la guerre que livre la Russie à l’Ukraine, a mis en garde jeudi Ursula von der Leyen.

La présidente de la Commission européenne doit se rendre la semaine prochaine dans la capitale chinoise avec le chef de l’Etat français Emmanuel Macron. Ce déplacement intervient deux semaines après celui, en grand pompe, du président chinois Xi Jinping à Moscou où il a loué la « relation spéciale » avec la Russie de Vladimir Poutine.

« Nous devons être francs : la manière dont la Chine continuera de réagir face à la guerre de Poutine sera un facteur déterminant de l’avenir des relations entre l’UE et la Chine », a souligné Ursula von der Leyen dans un discours à Bruxelles.

Le scepticisme quant à capacité de la Chine de jouer un rôle de médiateur

La Chine, qui n’a jamais dénoncé l’invasion russe de l’Ukraine, a proposé en février un « plan de paix » pour mettre fin à la guerre qui dure depuis plus d’un an mais les États-Unis et l’Europe restent sceptiques quant à sa capacité de jouer un rôle de médiateur. Washington et l’UE ont par ailleurs mis en garde Pékin à plusieurs reprises contre la tentation de fournir des armes à Moscou.

 » Le président Xi maintient son amitié ‘sans limite’ avec la Russie de Poutine », a souligné le présidente de la Commission européenne.

« La Chine a le devoir de jouer un rôle constructif dans la promotion d’une paix juste. Mais cette paix ne peut être juste que si elle est fondée sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a-t-elle poursuivi.

Les Européens multiplient les contacts avec le président chinois. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, est actuellement à Pékin.

Après le chancelier allemand Olaf Scholz en novembre, il est le deuxième dirigeant d’un pays de l’UE à se rendre en Chine depuis le début de la pandémie de Covid 19, il y a plus de trois ans.

Un sommet UE-Chine à Pékin en préparation

Selon des sources diplomatiques, un sommet UE-Chine à Pékin est en préparation mais aucune date n’a encore été fixée. Le président du Conseil européen Charles Michel, qui a été reçu en décembre par Xi Jinping, doit y participer avec la présidente de la Commission.

La relation entre l’UE et la Chine est l’une des « plus complexe et importante » au monde, a souligné cette dernière dans son discours. Mais elle est devenue « plus distante et plus difficile » au cours des dernières années, a-t-elle déploré.

« Notre relation est beaucoup trop importante pour être mise en danger en ne fixant pas les conditions d’un engagement sain », a-t-elle insisté.

Or « la Chine est devenue plus répressive en interne et plus agressive à l’extérieur », a-t-elle encore dit.

« L’objectif du Parti Communiste Chinois est un changement de l’ordre international avec la Chine au centre », a-t-elle relevé, dans une intervention sans complaisance vis-à-vis de Pékin.

« Nous devons réduire les risques » avec la Chine

« Nous ne devons pas nous couper de la Chine, mais nous devons réduire les risques », a-t-elle insisté.

La présidente la Commission européenne a fait la liste des secteurs économiques stratégiques pour l’Union européenne et des dangers d’une trop grande dépendance, notamment concernant les matières premières nécessaires aux nouvelles technologies propres.

« Nous devons nous préparer à un recentrage sur les enjeux les plus importants et nous devrons adapter notre stratégie face à la Chine en fonction de la manière dont le Parti Communiste Chinois semble évoluer », a-t-elle conclu.

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