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Les responsables des Émirats arabes unis affirment que l’annexion de la Cisjordanie par Israël menacerait les accords d’Abraham

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Le conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, arrive pour assister à la cérémonie d'ouverture du sommet sur la paix en Ukraine, au luxueux complexe hôtelier Burgenstock, près de Lucerne, le 15 juin 2024.

Photo: DENIS BALIBOUSE/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les Émirats arabes unis ont déclaré le 3 septembre que l’annexion de la Cisjordanie serait une ligne rouge pour Abou Dhabi et porterait gravement atteinte à l’esprit des accords d’Abraham, qui ont établi des relations diplomatiques complètes avec Israël.
Anwar Gargash, un haut diplomate émirati, a déclaré sur X que les Émirats arabes unis envoyaient un message clair selon lequel la paix par le biais d’une solution à deux États doit rester la voie à suivre.
Dans le post X, M. Gargash a partagé un article du Times of Israel citant une autre diplomate émiratie, Lana Nusseibeh, qui a averti que l’annexion empêcherait toute chance de paix durable. Elle a déclaré qu’elle « ferait obstacle à l’idée » d’intégration régionale et sonnerait le glas de la solution à deux États, selon le journal.
La déclaration de M. Gargash a été republiée sur X par la Mission des Émirats arabes unis auprès des Nations Unies et l’ambassade des Émirats arabes unis aux États-Unis.
La Cisjordanie est sous contrôle militaire israélien depuis 1967, date à laquelle Israël a conquis ce territoire à la Jordanie lors de la guerre des Six Jours. Israël maintient qu’il a le droit d’y installer ses citoyens.
L’Autorité palestinienne considère la Cisjordanie et Gaza comme faisant partie de son territoire et considère Jérusalem-Est comme sa capitale.
L’avertissement des Émirats arabes unis fait suite aux commentaires du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui, le 3 septembre, a dévoilé une carte proposant l’annexion de la majeure partie de la Cisjordanie, laissant six villes palestiniennes avec une autonomie limitée.
M. Smotrich a exhorté le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à « prendre une décision historique pour appliquer la souveraineté israélienne à toutes les zones ouvertes en Judée et Samarie », selon le Times of Israel.
Dans une déclaration conjointe avec Israel Ganz, président du Conseil Yesha, M. Smotrich a déclaré qu’il existe un consensus national contre l’autorisation de ce qu’il a appelé « un État terroriste au cœur du pays ».
M. Smotrich a déclaré qu’Israël doit appliquer sa souveraineté à environ 82 % du territoire tout en éliminant progressivement l’Autorité palestinienne en faveur de ce qu’il appelle des « alternatives de gestion civile régionale ».
Les États-Unis, qui ont reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017, soutiennent qu’un État palestinien ne peut être établi qu’avec le consentement d’Israël.
Les remarques des responsables des Émirats arabes unis interviennent alors que les forces de défense israéliennes poursuivent une opération visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza pour pousser les terroristes du Hamas à la soumission, après avoir déclaré la ville de Gaza zone de combat.

Des jeunes montent sur des colis et des meubles dans un chariot tiré par un autre véhicule alors que les gens évacuent vers le sud de la ville de Gaza, le 2 septembre 2025. (Eyad Baba/AFP via Getty Images)

Les responsables israéliens ont déclaré que la plupart des dirigeants du Hamas ont été tués depuis que le groupe a lancé une attaque contre Israël le 7 octobre 2023, tuant 1200 Israéliens et enlevant 251 personnes.
Environ 50 otages sont toujours détenus à Gaza, et Israël estime qu’environ 20 d’entre eux sont en vie.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas , plus de 64.000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre. Le ministère ne fait pas de distinction entre civils et combattants dans ce décompte. Epoch Times ne peut pas vérifier l’exactitude de ce chiffre.
Le bureau du Premier ministre israélien a publié le 4 septembre une déclaration énonçant cinq conditions pour mettre fin à la guerre : la libération de tous les otages, le désarmement du Hamas, la démilitarisation de la bande de Gaza, le maintien du contrôle sécuritaire israélien et la création d’une administration civile qui rejette le terrorisme.
Accords d’Abraham
Les Émirats arabes unis ont été l’une des forces motrices des accords d’Abraham de 2020, négociés par le président américain Donald Trump, qui ont établi des relations diplomatiques formelles entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc.
Washington s’efforce d’élargir les accords et a cherché à y inclure l’Arabie saoudite et la Syrie. Riyad maintient que la normalisation est conditionnée à des mesures concrètes en vue de la création d’un État palestinien, une condition rejetée par le gouvernement israélien actuel.
Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad le 3 septembre.
M. Gargash a déclaré que les deux pays « travaillent ensemble pour promouvoir la paix et la stabilité dans des circonstances exceptionnelles ».
« Pour chaque capitale arabe avec laquelle vous discutez, l’idée d’intégration régionale est toujours une possibilité, mais l’annexion pour satisfaire certains éléments extrémistes radicaux en Israël va l’écarter », a déclaré Mme Nusseibeh, selon le Times of Israel.
Elle a ajouté que les Émirats arabes unis étaient convaincus que Donald Trump ne permettrait pas que les accords d’Abraham, un élément central de son héritage, soient compromis.
Israël n’a pas officiellement répondu aux déclarations émiraties.
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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