L’Iran procède à la libération provisoire de plus de 54 000 détenus pour empêcher la propagation du virus

Par Isabel van Brugen
5 mars 2020 16:51 Mis à jour: 5 mars 2020 16:55

 Le 3 mars dernier, l’Iran a libéré temporairement plus de 54 000 détenus de prison afin d’empêcher la propagation du nouveau coronavirus. Le nombre de morts dans le pays est passé à au moins 77, tuant 23 membres du parlement iranien.

Seuls les détenus dont les tests de dépistage de la COVID-19, la maladie causée par le coronavirus, se sont révélés négatifs et qui avaient payé leur caution ont été libérés, a déclaré mardi à la presse le porte-parole du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Esmaili. Ce chiffre représente environ un cinquième de la population carcérale iranienne.

Les « prisonniers de sécurité » condamnés à une peine de prison de plus de cinq ans, ou ceux considérés comme un danger pour le public, n’ont pas été libérés, a-t-il dit.

La décision a été prise alors que le vice-ministre iranien de la Santé, Alireza Raisi, a annoncé mardi à la télévision publique que 77 personnes sont mortes et 2 336 ont été infectées par le nouveau coronavirus en Iran. Le nombre de cas confirmés d’infection par le COVID-19 a fortement augmenté par rapport aux 1 501 cas recensés le 2 mars.

L’Iran et l’Italie sont les deux pays qui enregistrent le plus grand nombre de décès dus au coronavirus en dehors de la Chine, d’où le virus est originaire.

Gholamhossein Esmaili a déclaré que Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Britannique iranienne de 41 ans condamnée pour espionnage, ainsi qu’un certain nombre de prisonniers politiques iraniens de premier plan, pourraient être libérés de prison.

Le test de Nazanin Zaghari-Ratcliffe s’est révélé négatif pour le coronavirus, a déclaré l’Iran au ministère britannique des Affaires étrangères, après que son mari a déclaré samedi qu’il pensait qu’elle avait contracté la maladie à la prison Evin à Téhéran. Il a affirmé que les autorités refusaient de la tester pour le virus.

« Je sais que je dois prendre des médicaments pour aller mieux », a déclaré Nazanin au Times of London lundi.

Gholamhossein Esmaili a déclaré lundi qu’elle avait contacté sa famille et « leur a parlé de sa bonne santé », selon la BBC.

Nazanin était à l’aéroport en Iran le 3 avril 2016, prête à rentrer au Royaume-Uni quand elle a été arrêtée par les gardiens de la révolution iraniens, selon sa famille.

Elle persiste à affirmer son innocence et a apparemment rendu visite à sa famille en Iran pour célébrer la nouvelle année, selon la BBC.

Alors que les cas de ce nouveau coronavirus continuent d’augmenter dans le pays, les autorités ont appelé les Iraniens à éviter les lieux publics et à rester chez eux, tandis que les écoles, les universités, les centres culturels et sportifs ont été temporairement fermés.

Le guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré mardi que les Iraniens devraient suivre les recommandations des autorités pour prévenir la propagation du coronavirus.

S’exprimant à la télévision d’État, il a également décrit l’épidémie comme « pas quelque chose d’extraordinaire ».

Plusieurs responsables ont été infectés, dont le chef des services médicaux d’urgence iraniens, a rapporté l’agence de presse ILNA mardi. Le décès d’un haut fonctionnaire a été signalé lundi.

Ali Khamenei a déclaré que les instances gouvernementales et les forces armées devraient soutenir pleinement le ministère de la Santé et que les autorités iraniennes ont traité de manière transparente la propagation du virus.

« Ne violez pas les recommandations et les instructions des autorités responsables en matière de prévention, en ce qui concerne le fait de garder les mains, le visage et l’environnement de vie propres et de ne pas les infecter, et de prévenir l’infection de ceux-ci », a-t-il déclaré.

L’ayatollah Khamenei a également déclaré que l’épidémie ne devait pas être exagérée.

« Ce problème est un problème qui va passer. Ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire », a-t-il déclaré. « Je ne veux pas minimiser le problème, mais n’en faisons pas non plus une affaire d’envergure.

« C’est une situation qui s’est produite, c’est pour une période […] qui, ‘si Dieu le veut’, ne sera pas très longue. »

L’annonce de dizaines de décès et de centaines d’infections par le coronavirus a conduit certains Iraniens sur les médias sociaux à accuser les autorités de dissimulation.

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