Loiret : elle interdit le port du couvre-chef dans son auto-école et se voit assigner en justice par deux jeunes femmes musulmanes

Par Paul Tourège
31 octobre 2019 19:20 Mis à jour: 31 octobre 2019 19:20

En interdisant le port de n’importe quel couvre-chef dans l’enceinte du centre de conduite, la responsable affirme qu’elle ne visait pas la religion musulmane mais souhaitait simplement faire respecter les règles élémentaires de la courtoisie et s’assurer de la pleine attention des élèves.   

Les faits remontent au premier trimestre 2017. Une auto-école de La Ferté-Saint-Aubin vient alors d’être reprise par deux gérantes qui décident de promulguer un nouveau règlement intérieur prohibant le port d’un couvre-chef dans l’enceinte de l’établissement ainsi qu’à l’intérieur des véhicules destinés à l’apprentissage de la conduite.

Les candidats qui souhaitent s’inscrire dans l’auto-école sont dès lors tenus de signer ledit règlement et de s’engager à le respecter.

Une mesure qui vaut aujourd’hui une assignation en justice à l’une des deux gérantes du centre de conduite.

Deux jeunes femmes de confession musulmane ont en effet déposé plainte contre l’une des deux responsables de l’auto-école pour « discrimination à raison de la religion, par refus d’un service dans un lieu accueillant du public ou pour en interdire l’accès ». Un délit passible de cinq ans de prison et de 75 000 euros d’amende.

La première plaignante a refusé de se soumettre au règlement intérieur et n’a, de fait, pas été autorisée à s’inscrire dans l’établissement. La seconde, « qui avait absolument besoin de décrocher son permis de conduire » selon les journalistes de La République du Centre, a fini par se plier aux conditions stipulées.

« Le moniteur a exigé qu’elle retire son voile pour conduire. Elle s’est sentie humiliée et envahie par un sentiment de culpabilité », explique son avocat, Maître Johan Hervois.

« Sur une vidéo promotionnelle, accessible sur Internet, on peut voir un jeune homme, prenant un cours de code, une casquette rouge vissée sur la tête ! », poursuit Me Hervois.

« Cette mesure n’a rien à voir avec la religion ou la culture musulmane »

Mais pour l’avocate de la gérante, l’interdiction des couvre-chefs dans l’enceinte de l’établissement et à l’intérieur des véhicules destinés à l’apprentissage de la conduite est simplement liée à des raisons de sécurité et n’a pas pour objectif de discriminer qui que ce soit.

« Cette mesure n’a rien à voir avec la religion ou la culture musulmane. On essaie, en réalité, d’en détourner le sens, alors qu’il s’agissait de faire en sorte de capter toute l’attention des élèves, notamment pendant les heures de code, afin que celle-ci ne soit pas perturbée par des écouteurs de téléphones portables », souligne Maître Florence Gonthier.

« Quand on est dans un lieu public, on ne porte pas de couvre-chef », ajoute-t-elle. Pour la gérante assignée en justice, il est en effet naturel de se découvrir lorsque l’on se rend dans un établissement qui dispense un enseignement.

Une question de courtoisie sur laquelle le tribunal correctionnel d’Orléans devait se prononcer ce jeudi après-midi.

D’après la République du Centre, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) s’est porté partie civile au procès.

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