Londres envoie un deuxième navire de guerre dans le Golfe

12 juillet 2019 17:09 Mis à jour: 12 juillet 2019 17:25

Le Royaume-Uni a annoncé vendredi le déploiement d’un deuxième navire de guerre dans le Golfe, deux jours après un incident avec la marine iranienne qui avait tenté, selon Londres, d’empêcher le passage d’un pétrolier britannique dans le détroit d’Ormuz.

Le destroyer HMS Duncan se rend dans le Golfe pour relayer la frégate HMS Montrose, déjà sur place, afin de continuer à garantir la « liberté de navigation » pour « les navires transitant par cette voie de navigation cruciale », a indiqué un porte-parole de l’exécutif britannique.

Cette rotation, qui était programmée, a été avancée, a ajouté une source de défense, soulignant que les deux navires resteraient temporairement ensemble dans la région, mais sans préciser combien de temps.

Selon une source gouvernementale, l’exécutif a également relevé en début de semaine à son échelon maximal le niveau d’alerte dans les eaux territoriales iraniennes pour les navires britanniques, et adressé des recommandations de sécurité aux compagnies opérant dans la région.

La tension autour du détroit d’Ormuz, par lequel transite près d’un tiers du pétrole brut mondial acheminé par voie maritime, a grimpé ces dernières semaines au fil d’une spirale d’événements, dont des attaques d’origine inconnue contre des pétroliers et la destruction d’un drone américain par l’Iran.

Téhéran, accusé par Washington d’être à l’origine des sabotages de tankers, a démenti toute responsabilité, dénonçant de son côté la volonté des Etats-Unis de « provoquer un choc » pétrolier en lui imposant des sanctions sévères et un embargo sur ses exportations de brut.

Un nouvel incident est venu s’ajouter mercredi quand la marine militaire iranienne a tenté, selon le Royaume-Uni, « d’empêcher le passage » par Ormuz d’un pétrolier britannique. Le HMS Montrose, venu à sa rescousse, a dû « lancer des avertissements verbaux » aux vedettes iraniennes pour qu’elles battent en retraite.

Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique du régime iranien, ont nié toute « confrontation » récente avec des navires étrangers. Cet incident est intervenu après que le président iranien Hassan Rohani a mis en garde mercredi le Royaume-Uni, évoquant des « conséquences » après l’arraisonnement par Londres d’un pétrolier iranien, le Grace 1, au large de Gibraltar.

Bâtiment de 330 mètres, ce pétrolier a été arraisonné le 4 juillet par la police et les douanes de Gibraltar, assistées d’un détachement de Royal Marines britanniques, au large de ce territoire britannique situé à l’extrême sud de l’Espagne.

Gibraltar le soupçonne d’avoir voulu livrer du pétrole à la Syrie en violation des sanctions européennes contre le régime de Bachar al-Assad. Ce que dément Téhéran, qui a dénoncé un acte de « piraterie ». Le navire contient 2,1 millions de barils de brut soit sa capacité maximale, a indiqué vendredi le chef du gouvernement du territoire britannique, Fabian Picardo.

Le capitaine du pétrolier et son second ont été arrêtés jeudi. Deux officiers ont été arrêtés vendredi, a annoncé la police du territoire britannique, précisant qu’ils sont de nationalité indienne.  Les tensions dans la région du Golfe n’ont fait que s’intensifier depuis que les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de l’accord nucléaire signé entre l’Iran et les grandes puissances en 2015 à Vienne.

Dans ce contexte, Washington a confirmé jeudi son intention de former une coalition internationale pour escorter les navires de commerce dans le Golfe. Cette opération internationale devrait se mettre en place « dans les prochaines semaines », a déclaré le général Mark Milley devant une commission du Sénat américain.

Mais certains dirigeants européens semblent réticents à engager des moyens militaires dans cette région où la moindre escarmouche peut dégénérer en conflit ouvert. « La France n’est jamais obligée de suivre un allié dans un conflit », a déclaré jeudi le général François Lecointre, chef d’état-major français des armées.

Paris « est dans une logique de désescalade » en tentant de sauver l’accord nucléaire, dont Téhéran s’est récemment partiellement affranchi, a souligné à l’AFP une source gouvernementale.

E.T avec AFP

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