L’ONU demande plus de fonds face à un nombre de criquets «sans précédent» en Afrique alors que la Chine déploie 100.000 canards

Par Isabel van Brugen
27 février 2020 19:43 Mis à jour: 27 février 2020 19:43

L’ONU a demandé des fonds supplémentaires pour lutter contre les essaims de criquets pèlerins sans précédent qui ravagent les cultures et les pâturages dans certaines régions d’Afrique et d’Asie.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un appel de fonds supplémentaires de 62 millions de dollars mardi, avertissant que la région de l’Afrique de l’Est est confrontée à une menace de famine due à l’invasion de criquets pèlerins qui ont dévasté les cultures, la végétation et les pâturages

Les criquets pèlerins peuvent parcourir jusqu’à 150 km en une journée et manger leur poids dans la verdure, ce qui signifie qu’un essaim de seulement un kilomètre carré peut manger autant de nourriture que 35 000 personnes en une journée, selon les Nations unies.

La région est confrontée à la pire invasion de criquets pèlerins depuis 70 ans. Des centaines de millions d’insectes ont atteint le Kenya, la Somalie, l’Erythrée et Djibouti, et se sont également répandus en Tanzanie, en Ouganda et au Soudan du Sud la semaine dernière.

La recrudescence acridienne est « un fléau aux proportions bibliques », selon une déclaration conjointe de Qu Dongyu, directeur général de la FAO, Mark Lowcock, coordinateur des secours d’urgence des Nations unies, et David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial.

« Pourtant, aussi ancien que soit ce fléau, son ampleur est aujourd’hui sans précédent dans les temps modernes. »

Il sert également de « rappel imagé et saisissant » de la vulnérabilité de la région, ont-ils déclaré.

La FAO a lancé son premier appel de fonds de 76 millions de dollars pour aider à lutter contre l’invasion de criquets pèlerins en janvier, alors que les insectes n’avaient touché que trois pays. La demande de financement a toutefois atteint 138 millions de dollars en raison de la propagation et du déplacement rapides des essaims de criquets qui, selon les Nations unies, touchent quotidiennement un plus grand nombre de pays.

Au 12 février, des essaims de criquets pèlerins avaient été observés à Djibouti, en Erythrée, au Soudan du Sud, en Ouganda et en Tanzanie. Actuellement, 13 pays, de l’Inde à la Mauritanie en Afrique de l’Ouest, font l’objet d’opérations de lutte, a rapporté BBC News.

« Ces infestations représentent une menace majeure pour la sécurité alimentaire au Kenya et dans toute la Corne de l’Afrique, qui souffre déjà d’inondations et de sécheresses », a déclaré le mois dernier Bukar Tijani, sous-directeur général de la FAO.

L’argent servirait à financer des activités de lutte contre les criquets avant l’apparition de nouveaux essaims, à aider les personnes dont les cultures ou les pâturages sont déjà touchés et à protéger les familles et leurs moyens d’existence, selon les Nations unies. Seulement 52 millions de dollars ont été reçus ou engagés jusqu’à présent, indique la FAO.

Alors que l’Inde achète des drones et du matériel spécialisé pour surveiller les mouvements des criquets et pulvérise des insecticides pour prévenir une nouvelle épidémie, la Chine aurait déployé une armée d’au moins 100 000 canards à sa frontière occidentale en prévision d’une invasion d’insectes.

Selon M. Qu Dongyu, les prochaines semaines seront cruciales pour lutter contre les essaims, car les experts ont averti que le nombre de criquets pourrait être multiplié par 500 d’ici juin si rien n’est fait.

« Le calcul est clair, tout comme notre obligation morale. Payer un peu maintenant, ou payer beaucoup plus tard », a déclaré la FAO.

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