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L’ONU lève les sanctions contre des dirigeants syriens avant la rencontre avec Donald Trump

Le président syrien Ahmed al Charaa et le ministre de l’Intérieur Anas Khattab ne sont plus soumis au gel des avoirs ni à l’interdiction de voyager.

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Le président intérimaire syrien Ahmed al Charaa se rend à une rencontre bilatérale dans le cadre de la COP30 à Belem, État du Para, Brésil, le 6 novembre 2025.

Photo: MAURO PIMENTEL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté jeudi la fin des sanctions liées au terrorisme contre le président et le ministre de l’Intérieur syriens, reconnaissant le changement survenu dans le pays après la chute de Bachar el‑Assad début décembre 2024.
La résolution, soutenue par les États-Unis, a été adoptée à 14 voix pour et une abstention de la Chine. Elle retire Ahmed al‑Charaa — précédemment connu sous le nom de Mohammed al‑Jolani — chef du mouvement politico‑militaire Hayat Tahrir al‑Sham (HTS), et Anas Khattab, ministre de l’Intérieur, des sanctions ciblant les proches de l’État islamique et d’al‑Qaïda.
La décision intervient à quelques jours d’une rencontre annoncée entre M. al‑Charaa et le président Donald Trump à Washington.
La décision de jeudi signifie que M. al‑Charaa et M. Khattab ne sont plus soumis au gel des avoirs ni à l’interdiction de voyager imposés en 2014 lorsque l’ONU avait classé HTS parmi les organisations terroristes.
En mai, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont levé des mesures ciblant la Syrie pesant environ 15 milliards de dollars et freinant les transferts d’actifs et le commerce. Les États‑Unis ont ensuite retiré HTS de leur liste des organisations terroristes étrangères en juillet. Le Royaume-Uni a fait de même en octobre.
La résolution de l’ONU reconnaît les engagements du gouvernement syrien intérimaire : accès humanitaire sans entrave, lutte contre le terrorisme (y compris contre l’État islamique et al‑Qaïda), défense des droits humains.
L’ambassadeur américain Mike Waltz a vu dans cette décision un « signal politique fort » saluant une nouvelle ère syrienne.
Le gouvernement syrien, estime M. Waltz, « s’emploie avec détermination à remplir ses engagements contre le terrorisme et les trafics, à éliminer toute trace d’armes chimiques, à promouvoir la sécurité régionale et la stabilité, ainsi qu’un processus politique inclusif, mené et porté par la Syrie ».
L’ambassadeur syrien, Ibrahim Abdulmalik Olabi, a célébré la décision.
« Nous considérons [cette résolution] comme un signe de confiance croissante dans la nouvelle Syrie, son peuple et ses dirigeants », a-t-il déclaré, la qualifiant de « marque d’honneur ».
Le Conseil a régulièrement accordé à M. al‑Charaa des exemptions de voyage cette année, rendant possible la prochaine réunion à la Maison-Blanche indépendamment du vote onusien.
M. Al‑Charaa avait rallié en 2005 l’organisation qui allait devenir Al‑Qaïda en Irak (AQI), selon un rapport du Congrès rendu public en septembre. D’après un ancien responsable du renseignement américain, il a dirigé une cellule d’AQI.
M. Al‑Charaa a été arrêté par l’armée américaine en Irak vers 2005 et détenu au camp Bucca jusqu’à sa libération, vers 2010 ou 2011. De retour en Syrie, il participe à la fondation du Front al‑Nosra (branche syrienne d’al‑Qaïda) début 2012. Il rompt la tutelle d’al‑Qaïda en 2016 et supervise la transformation du groupe en HTS en 2017.
En février, un rapport du Parlement européen a détaillé les raisons expliquant la levée des sanctions contre le gouvernement syrien par plusieurs pays.
« En interne, la direction du HTS a pris différentes mesures pour garantir la continuité de la gouvernance et éviter l’anarchie, en travaillant avec d’anciens cadres du régime pour préserver les institutions et en œuvrant à désarmer et intégrer diverses factions armées au sein des forces de sécurité », lit‑on dans le rapport.
Avec Reuters
Kimberly Hayek est journaliste pour Epoch Times. Elle couvre l'actualité californienne et a travaillé comme rédactrice et reporter sur le terrain à la frontière américano-mexicaine pendant la crise migratoire de 2018.

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