L’OTAN doit être prête à faire face à la Chine comme adversaire à long terme, souligne Jens Stoltenberg

L'Europe a commis une erreur en misant sur le pétrole et le gaz russes, et cette erreur ne peut pas être répétée avec la Chine, a souligné le chef de l'OTAN

Par Andrew Thornebrooke
7 février 2024 16:20 Mis à jour: 8 février 2024 17:25

La poursuite de la modernisation militaire par l’État-parti chinois et son infiltration dans les projets d’infrastructure dans le monde entier constituent les plus grandes menaces à long terme pour la paix et la stabilité internationales, a déclaré Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN.

« Nous devons être prêts à faire face à la Chine comme adversaire à long terme », a souligné le plus haut responsable de l’alliance militaire occidentale lors d’une conférence récemment organisée à Washington par le groupe de réflexion Heritage Foundation.

« La Chine modernise son armée et développe de nouvelles armes sans aucune transparence ni limitation. Elle pratique un commerce déloyal, achète des infrastructures essentielles, malmène ses voisins, notamment Taïwan, et cherche à dominer la mer de Chine méridionale. »

M. Stoltenberg a ajouté que les dirigeants communistes chinois coordonnaient de plus en plus leurs actions avec celles de la Russie, de l’Iran et de la Corée du Nord – et ce, dans le but de créer « un ordre mondial alternatif dans lequel la puissance des États-Unis est diminuée, l’OTAN est divisée et les petites démocraties sont obligées de s’agenouiller ».

« Ils menacent notre monde libre. (…) Ils essaient de piétiner les règles mondiales qui assurent notre sécurité à tous », a-t-il martelé.

L’OTAN s’éveille à la menace chinoise

Jens Stoltenberg a indiqué que les dirigeants de l’OTAN avaient aidé le reste de l’Europe à mieux comprendre les défis posés par le Parti communiste chinois (PCC), tout en notant qu’ils étaient eux aussi lents à accepter toute l’ampleur de la menace. À cette fin, il a reconnu que le changement de politique de l’administration Trump à l’égard de la Chine en 2017 était un signal d’alarme qui a incité l’Alliance atlantique à agir.

Il a promis que les dirigeants de l’OTAN ne commettraient pas avec le régime de Pékin la même erreur qu’avec Moscou lorsqu’ils ont refusé de tenir compte de l’avertissement lancé à l’époque par Donald Trump par rapport à la dépendance de l’Europe à l’égard du pétrole russe.

« L’Europe a commis l’erreur de dépendre du pétrole et du gaz russes », a constaté le chef de l’OTAN. « Nous ne pouvons pas répéter la même erreur avec la Chine. Les dépendances nous rendent vulnérables. »

Il a également reconnu que les États-Unis avaient eu « raison » de critiquer les membres européens de l’OTAN pour ne pas investir suffisamment dans leur défense. La situation est en train de changer, a-t-il souligné, avec des dépenses de défense plus élevées en Europe dans son ensemble, tandis que certains pays, comme la Pologne, attribuent aujourd’hui un pourcentage plus élevé de leur PIB à la défense que les États-Unis.

M. Stoltenberg a aussi présenté l’Alliance atlantique comme un instrument indispensable pour contrer les machinations de puissances autoritaires de plus en plus alignées.

« La Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord sont de plus en plus alignés. Ensemble, ils détournent les sanctions et les pressions, affaiblissent le système financier international basé sur le dollar, alimentent la guerre menée par la Russie en Europe et posent des défis à nos sociétés. »

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