L’UE veut négocier avec Pékin en raison du déséquilibre intolérable des échanges dans la durée

Par Epoch Times avec AFP
5 décembre 2023 17:45 Mis à jour: 5 décembre 2023 17:48

L’Union européenne ne tolérera pas indéfiniment un déséquilibre de ses échanges avec la Chine, a mis en garde mardi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, tout en affirmant sa préférence pour « des solutions négociées », à deux jours d’un sommet à Pékin.

« Les dirigeants européens ne toléreront pas dans la durée un déséquilibre dans les échanges commerciaux », a-t-elle déclaré dans un entretien à Bruxelles avec l’AFP, au nom de la European Newsroom, qui regroupe des agences de presse européennes. « Nous avons des outils pour protéger notre marché », a-t-elle poursuivi, tout en disant sa préférence pour « des solutions négociées ».

Mme von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sont attendus jeudi à Pékin pour un sommet entre l’UE et la Chine. Un rééquilibrage de ces échanges est aussi dans l’intérêt du régime communiste, a-t-elle souligné, ajoutant que Pékin devait maintenant « soigneusement examiner » les options qui sont sur la table. Ce sommet UE-Chine est un « sommet des choix », a-t-elle insisté, et « plusieurs choix positifs peuvent être décidés pour améliorer la situation ».

Le déficit commercial de l’Union européenne avec la Chine a doublé en deux ans pour atteindre le chiffre record de 390 milliards d’euros en 2022, a souligné Mme von der Leyen. Le « déséquilibre est visible », les exportations chinoises vers l’UE sont trois fois plus importantes que celles de l’UE vers la Chine, a fait remarquer la responsable allemande. « En d’autres termes, quand vous avez trois containers venant de Chine vers l’Europe, deux d’entre eux repartent à vide » vers la Chine, a-t-elle souligné.

Des subventions et des « surcapacités » de production en Chine

La croissance chinoise ralentit et plusieurs experts s’interrogent sur la marge de manœuvre des Européens pour obtenir un rééquilibrage significatif des échanges entre les deux géants commerciaux. Ce ralentissement de l’activité en Chine a eu des conséquences pour l’économie globale, a reconnu Mme von der Leyen.

Des acteurs importants ont fermé leur marché et cela a eu des conséquences « énormes » pour le marché européen, a-t-elle expliqué, soulignant aussi le problème des « surcapacités » de production en Chine et des subventions. « Nous allons discuter de ces sujets, avec des faits et des chiffres, et sur la manière de rééquilibrer le commerce entre l’UE et la Chine », a indiqué la présidente de la Commission, qui se rend en Chine pour la seconde fois cette année.

L’UE défend la « concurrence loyale »

Les entreprises européennes ne peuvent accéder librement au marché chinois, a encore déploré Mme von der Leyen, en raison d’un « traitement préférentiel » accordé aux entreprises chinoises. « Nous examinerons aussi les subventions déguisées, directes ou indirectes, en faveur des entreprises chinoises », a-t-elle assuré. L’UE défend la « concurrence loyale », y compris lorsqu’il s’agit d’entreprises opérant sur le marché européen, a-t-elle rappelé.

Elle a évoqué à ce propos les voitures électriques produites en Chine, qui font l’objet d’une enquête de la Commission européenne depuis la mi-septembre sur des subventions jugées illégales. « Nous sommes au beau milieu de cette enquête, donc cela prendra encore du temps », a-t-elle indiqué, sans plus de détail.

« Un dialogue intense »

Mme von der Leyen et M. Michel vont aussi évoquer avec leurs interlocuteurs chinois, dont le dirigeant communiste chinois Xi Jinping, l’Ukraine et la question du contournement des sanctions occidentales. Des entreprises chinoises sont accusées d’aider la Russie à obtenir des produits et technologies utiles à son effort de guerre contre l’Ukraine.

« Nous sommes dans un dialogue intense avec la Chine, et nous leur montrons différents exemples » à ce sujet, a assuré la présidente de la Commission européenne, ancienne ministre allemande de la Défense. « Nous demandons à la Chine d’agir sur ces cas », a-t-elle souligné.

Mme von der Leyen a aussi l’intention d’évoquer avec ses interlocuteurs chinois le cas des parlementaires européens sanctionnés par Pékin. « J’ai toujours considéré ces sanctions comme injustifiées », a-t-elle affirmé. Les eurodéputés français Raphaël Glucksmann et allemand Reinhard Bütikofer, président de la délégation pour les relations avec la Chine du Parlement européen, ont fait l’objet de sanctions de la part de Pékin en 2021, pour avoir dénoncé la répression chinoise contre la minorité musulmane des Ouïghours, dans l’ouest de la Chine.

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