Emmanuel Macron de retour sur le port de Beyrouth: les enjeux de sa deuxième visite

Par Epoch Times avec AFP
31 août 2020 11:23 Mis à jour: 31 août 2020 19:18

Le passage de camions chargés de conteneurs illustre le timide retour à la vie du port de Beyrouth, où doit se rendre mardi matin Emmanuel Macron pour saluer les opérations de déblaiement menées « main dans la main » par les militaires libanais et français.

Le président français retourne sur les lieux près d’un mois après sa première visite, le 6 août. Il avait alors constaté de visu les énormes dégâts provoqués par la terrible déflagration qui, deux jours plus tôt, avait anéanti des secteurs entiers du port et soufflé une partie de la capitale.

Sur place, Emmanuel Macron constatera que le port offre toujours un visage de dévastation: hangars démantibulés, silos éventrés, navires sur le flanc ou projetés sur le quai, façades d’immeubles de bureaux ou d’habitation ouvertes aux quatre vents…

Mais, petit à petit, les zones déblayées s’étendent. Grâce au travail effectué par plus de 400 militaires libanais et 400 soldats français, à la tâche « jour et nuit, par des températures allant jusqu’à 40 degrés », selon le colonel Antoine de la Bardonnie.

« L’arrivée des Français a permis d’accélérer toutes les opérations »

A la tête du régiment étranger de génie, cet expert est à pied d’oeuvre avec ses hommes et 150 véhicules depuis leur arrivée à bord du porte-hélicoptères Tonnerre, dix jours après l’explosion qui a fait au moins 188 morts.

« Quelque 22 hectares sur 35 ont déjà été déblayés », indique-t-il, en désignant des monceaux d’acier et de ciment qu’emportent des camions bennes chargés par des tractopelles.

Un peu plus loin, les soldats français et libanais mettent de côté des cartons de marchandises diverses extraits des conteneurs éventrés, pour que commerçants et compagnies d’assurance puissent évaluer les pertes.

« L’objectif est de libérer au plus vite des espaces de stockage » pour les marchandises qui sont de nouveau débarquées sur les quais de l’est du port, moins affectés par l’explosion, explique le colonel.

Bassem El Kaissi, le nouveau directeur du port, nommé après l’arrestation de son prédécesseur à la suite de la catastrophe, espère que les opérations de déblaiement seront menées à bien « en deux mois », même s’il faudra des années pour reconstruire les hangars et infrastructures détruits.

« L’arrivée des Français a permis d’accélérer toutes les opérations », se félicite-t-il, en soulignant que le port, par lequel passent environ 90% des importations du Liban, opère désormais à la moitié de sa capacité.

« Sécuriser la navigation dans le port pour que le trafic maritime reprenne au plus vite »

La partie du port située autour de l’épicentre de l’explosion reste cependant inaccessible aux engins de déblaiement: elle est laissée en état le temps que soit terminée l’enquête sur les causes du drame, provoqué par la présence d’une énorme quantité de nitrate d’ammonium stockée dans un entrepôt.

Également arrivés avec le Tonnerre, à bord duquel montera Emmanuel Macron, d’autres experts français s’activent sur l’eau. Avec l’objectif de « sécuriser la navigation dans le port pour que le trafic maritime reprenne au plus vite », explique le capitaine de vaisseau Arnaud Tranchant, commandant du porte-hélicoptères.

La violence de l’explosion a en effet projeté plus de 300 objets dans le port: camions grue, véhicules, barges, blocs de béton…

Avec leurs collègues libanais, une quinzaine de plongeurs démineurs venus de Brest, Toulon et Cherbourg ont inspecté les eaux polluées avec « une visibilité réduite à 30 cm » pour cartographier l’ensemble du port et du chenal, témoigne leur commandant, le lieutenant de vaisseau Vladimir.

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Ces opérations ont permis l’arrivée, le 17 août, d’un deuxième navire français, le roulier Calao, transportant 1.000 tonnes d’aide humanitaire et de matériaux de construction.

Lors de sa visite du port, Emmanuel Macron devrait accueillir un troisième bateau, l’Aknoul, un roulier de 122 mètres de la compagnie CMA-CGM de Marseille, qui débarquera du matériel d’urgence, des véhicules utilitaires et des produits de première nécessité destinés aux hôpitaux et aux sinistrés libanais. Soit 2.500 tonnes récoltées dans le cadre de l’opération « Un bateau humanitaire pour le Liban », à laquelle ont participé des ONG, des donateurs privés, des entreprises et des collectivités.

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