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Refus d’un visa australien pour un chercheur chinois spécialisé dans les drones, dû au risque de développement d’armes de destruction massive

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Un drone en vol à Shenzhen, en Chine, le 12 juillet 2022.

Photo: Jade Gao/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Un chercheur chinois spécialisé dans les drones, dont le visa étudiant a été refusé en raison des craintes de développement d’armes de destruction massive, a perdu son dernier appel dans une bataille juridique de cinq ans contre le ministre australien de l’Immigration.
Xiaolong Zhu, 36 ans, est arrivé en Australie en 2018 avec un visa touristique avant d’être admis à un programme de doctorat à l’École de génie électrique et d’informatique de l’Université de technologie du Queensland (QUT).
Les recherches de M. Zhu portent sur la planification des mouvements pour l’exploration multi-drone (véhicule aérien sans pilote : UAV) dans des environnements sans guidage GPS.
Selon le site Web de QUT, les recherches visent à développer un cadre combinant matériel et logiciel pour la navigation multi-UAV, et à coopérer pour trouver une cible dans des environnements sans GPS et encombrés.

Des employés travaillent sur une chaîne de production de drones destinés à l’exportation, dans une usine de Ruichang, province du Jiangxi, en Chine, le 27 novembre 2024. (STR/AFP via Getty Images)

En 2020, la demande de visa étudiant de M. Zhu a été rejetée par la ministre des Affaires étrangères de la coalition de l’époque, Marise Payne, pour des raisons de sécurité nationale, déclarant que M. Zhu pourrait être « directement ou indirectement associé » à la prolifération des « armes de destruction massive ».
La définition des armes de destruction massive inclut le développement de « missiles ou d’autres dispositifs pouvant être capables de transporter de telles armes ».
M. Zhu a également étudié à l’université Beihang, une institution étroitement liée à l’armée du Parti communiste chinois et qui est l’une des principales conceptrices de missiles balistiques et d’avions furtifs.
Les multiples tentatives de M. Zhu pour rester en Australie
En réponse, le chercheur chinois a lancé une action en justice en plusieurs étapes pour tenter de rester en Australie.
Cependant, toutes ces tentatives ont échoué jusqu’à présent, ses recours devant le Tribunal d’appel administratif (AAT) avant 2024, le Tribunal fédéral du circuit et de la famille en mai 2024 et la Cour fédérale d’Australie fin 2024 ayant tous été rejetés.
Le 11 août, la Cour fédérale de Brisbane a rejeté le dernier appel de M. Zhu et lui a ordonné de payer les frais de l’action.

Un grand logo de l’Université de technologie du Queensland sur son campus de Gardens Point, adjacent au quartier central des affaires de Brisbane, dans le Queensland, en Australie, le 16 février 2025. (Daniel Y. Teng/Epoch Times)

Les juges Darryl Rangiah et Stephen Burley ont rejeté l’argument de l’avocat de M. Zhu, Matt Black, à savoir qu’il y avait « contradiction ou incohérence » entre le libellé de la loi sur les migrations et les règlements australiens sur les migrations.
« À notre avis, aucune contradiction de ce genre n’est démontrée dans le cas présent et le juge de première instance n’a pas commis d’erreur en concluant ainsi », peut-on lire dans la décision de la Cour fédérale.
Le sénateur James Paterson avait précédemment déclaré que le travail de M. Zhu présentait des similitudes évidentes avec une utilisation militaire.
« Il ne devrait pas être nécessaire d’avoir beaucoup d’imagination pour comprendre pourquoi l’utilisation d’un drone dans un environnement sans GPS aurait des applications militaires », avait déclaré James Paterson, alors ministre fantôme de l’Intérieur et de la cybersécurité, qui présidait la commission mixte du Parlement sur le renseignement et la sécurité.
« Il s’agit d’un cas classique de drones dans un conflit militaire où l’on espère pouvoir continuer à les utiliser pour la surveillance, l’identification de cibles et la reconnaissance lorsqu’un réseau GPS a été détruit, comme c’est très probable dans tout conflit majeur. »
QUT soutient un chercheur
D’autre part, l’Université de technologie du Queensland a nié dès le début que les recherches de M. Zhu étaient liées aux armes de destruction massive, la vice-chancelière de l’université chargée de la recherche universitaire, Helen Klaebe, ayant écrit au ministère australien de l’Intérieur en 2020.
« Sa recherche se concentre sur la théorie de la prise de décision et vise à développer un système efficace qui utilise trois ou quatre drones pour des scénarios d’application civile dans la recherche d’une personne blessée dans un environnement intérieur encombré lors d’une mission de recherche et de sauvetage », a expliqué Mme Klaebe.
« Grâce à ce système, une équipe de secours en Australie peut localiser précisément et rapidement une personne ayant besoin d’aide à l’intérieur d’un bâtiment lors de situations critiques telles que des tremblements de terre ou des incendies, sans mettre en danger la vie d’une équipe de secours et en réduisant le temps nécessaire pour retrouver une personne blessée. »
La déclaration sous serment de 2023 donnait un aperçu de la raison pour laquelle M. Zhu a continué de lutter contre le rejet.
« Parce que je suis certain que le motif de refus (critère d’intérêt public 4003b) de mon visa étudiant était injuste et inéquitable. J’ai persévéré dans ma quête de justice, aussi difficile soit-elle », avait-il déclaré dans une déclaration sous serment fin 2023.
L’agence scientifique du gouvernement australien, le CSIRO, a accordé à M. Zhu une bourse de deux ans d’une valeur de 37.596 dollars australiens (environ 21.000 euros) par an par l’intermédiaire de sa division Data61, spécialisée dans l’intelligence artificielle, la robotique et la cybersécurité.
Avec l’AAP