Maison-Blanche : les opérations de l’aéroport de Kaboul n’ont pas été interrompues par des attaques à la roquette

Par Melanie Sun
30 août 2021 18:30 Mis à jour: 30 août 2021 18:38

La Maison-Blanche a déclaré lundi matin que les opérations à l’aéroport international Hamid Karzai de Kaboul se poursuivent sans interruption, alors que de multiples tirs de roquette sur l’aéroport ont été rapportés.

Selon Reuters, un responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confié que pas moins de cinq roquettes avaient été interceptées par les systèmes de défense antimissile américains.

« Le président a été informé que les opérations se poursuivaient sans interruption à l’aéroport international de Hamid Karzai et il a confirmé son ordre aux commandants de redoubler leurs efforts pour protéger nos forces sur le terrain », a annoncé dans un communiqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche.

Elle a ajouté que Joe Biden avait été informé de la situation par le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et le chef d’état-major Ron Klain.

Les médias afghans ont rapporté que l’attaque à la roquette de lundi avait été lancée depuis un véhicule. Selon l’agence de presse Pajhwok, plusieurs roquettes ont frappé différents quartiers de la capitale afghane.

Les avions cargo de l’armée américaine ont poursuivi leurs évacuations de l’aéroport après les tirs de roquettes. Les forces américaines ont travaillé jour et nuit pour évacuer le plus grand nombre possible d’Américains et d’Afghans en danger avant la date limite de retrait fixée par Joe Biden au 31 août. Moins de 4000 soldats américains restent à l’aéroport.

Le 26 août, les évacuations ont été précipitées dans le chaos par un attentat suicide meurtrier qui a coûté la vie à 13 militaires américains, 3 Britanniques et environ 170 Afghans. Puis, dimanche, une nouvelle menace a été lancée par « plusieurs kamikazes ». Les États-Unis les ont visés par une frappe de drone qui a fait des victimes parmi les civils – le commandement central américain enquête sur cette frappe.

Des vêtements et des taches de sang d’Afghans vus à l’endroit de l’attaque suicide à la bombe à l’extérieur de l’aéroport international de Kaboul, le 27 août 2021. (Wakil Kohsar/AFP via Getty Images)

Le groupe terroriste État islamique au Khorasan (EI-K), affilié à l’État islamique, a revendiqué la responsabilité de l’attentat du 26 août, bien que selon Amrullah Saleh, président intérimaire afghan autoproclamé et ex-premier vice-président du pays, les talibans étaient impliqués dans l’attentat.

« Toutes les preuves que nous avons montrent que les cellules [terroristes d’EI-K] ont leurs racines chez les talibans et leur réseau Haqqani, en particulier ceux qui opèrent à Kaboul », a tweeté Saleh un jour après l’explosion meurtrière.

L’EI-K serait composé principalement de combattants talibans ayant une vision encore plus extrême de l’islam et qui se targuent de mener un jihad mondial et non local. On dit qu’ils sont les ennemis des talibans, bien qu’on ait vu leurs rangs s’accroître après la libération de prisonniers par les talibans dans tout le pays.

Saleh, qui se trouve actuellement dans la vallée du Pandjchir, est l’un des chefs du Front national de résistance d’Afghanistan. Ce groupe a promis de résister aux talibans et il est en train de négocier avec eux un accord de paix et la formation d’un gouvernement représentatif.

Ahmad Massoud, le chef de la résistance, a expliqué à Newsweek que le front de résistance, qui bénéficierait, selon lui, d’un large soutien dans tout le pays au-delà de la vallée du Pandjchir, est prêt à se battre pour les libertés des Afghans dans le cadre d’un vaste soulèvement civil si les talibans n’acceptent pas un accord de partage du pouvoir prévoyant à limiter la charia.

« Nous espérons que nous pourrons opter pour un système décentralisé afin que différentes personnes, talibans ou non, puissent vivre selon leurs propres valeurs là où elles le souhaitent, et qu’elles n’imposent pas leurs propres valeurs à d’autres », a-t-il précisé.

Les talibans ont affirmé qu’ils pouvaient assurer la sécurité du peuple afghan malgré le nombre croissant d’attaques et de menaces survenues au cours de la semaine dernière.

Le 27 août, l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui a participé aux pourparlers de paix avec les talibans menés par l’administration Trump, a déclaré à Fox News que Donald Trump n’a pas retiré la totalité des troupes américaines d’Afghanistan comme l’a fait Joe Biden parce qu’il n’avait pas de conditions adéquates pour le faire.

« Personne ne conteste que c’est une bonne chose de ramener ces gens chez eux, mais nous n’avons jamais trouvé les conditions adéquates pour effectuer ce que le président Biden a choisi de faire », a-t-il souligné. « Le président Trump voulait sortir tout le monde dès janvier 2017, mais nous n’avons jamais trouvé les conditions adéquates pour le faire. »

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