Marie Vélon, une femme jockey « chanceuse » au top niveau

Par Epoch Times avec AFP
28 janvier 2023 10:10 Mis à jour: 28 janvier 2023 12:51

Il y a une semaine, le pur-sang Bacchilide remportait sa première victoire à Chantilly avec Marie Vélon. Pour la jeune femme de 23 ans, c’est loin d’être son premier sacre : elle a déjà décroché trois Cravaches d’or, en 2020, 2021 et 2022.

Elle figure aussi au top 10 du classement mixte dans cette distinction réservée aux jockeys ayant gagné le plus de courses dans l’année.

En France, un jockey sur trois est une femme. Elles sont 158 à rivaliser avec les 355 professionnels hommes.

En 2022, la championne des pelotons a gagné 87 courses, dont un groupe 1, le plus haut niveau de compétition avec son cheval de cœur Irésine.

« Réaliser mon rêve d’enfant »

Ce petit bout de femme d’1,60 m a gagné sa première course de l’année le 21 janvier. « Bacchilide avait une chance correcte. On a eu une bonne course », a-t-elle confié à l’AFP en essorant ses longs cheveux blonds dans le vestiaire des amazones.

Marie vit son rêve d’enfant. Son oncle Éric Antoinat, ancien jockey lui a transmis sa passion. « J’ai la chance de réaliser mon rêve d’enfant. D’y arriver », estime-t-elle humblement.

Avant de défier les lois de la pesanteur sur une mini selle de quelques grammes, Marie, née en 1999 à Arnas dans la région Rhône-Alpes, montait à poney à 5 ans. À 12 ans, elle sait « qu’elle sera jockey » lorsque son oncle lui selle ses premiers galopeurs. « J’ai été piquée à ce virus immédiatement », se souvient-elle en arborant un large sourire.

À 15 ans, Marie intègre l’école des courses de Gouvieux (Oise). Elle apprend le métier chez le maître entraîneur Alain de Royer-Dupré qui avait façonné les chevaux de l’Aga Khan, milliardaire, grand propriétaire et éleveur de pur-sang en France et en Irlande.

Son diplôme en poche, elle descend dans le centre-est chez l’entraîneur Jean-Pierre Gauvin. L’heure de monter en course a sonné. Ses propriétaires font appel à Marie pour « son talent et son bon état d’esprit », raconte Jean-Pierre Gauvin.

« Chanceuse »

Marie a mené au succès le champion de son écurie, Irésine, en octobre dernier à ParisLongchamp. « Elle forme un beau couple avec lui », se réjouit-il.

La jeune femme fine mais musclée s’estime « chanceuse ». « Les professionnels me font confiance au plus haut niveau. J’ai de la chance ! », dit-elle.

Aujourd’hui, dans les pelotons « les femmes ont réussi à s’implanter dans le décors », affirme-t-elle. « On a moins de force que les hommes mais une main plus douce. On donne le moral souvent à des chevaux un peu fainéants ! »

Maxime Guyon a décroché la Cravache d’Or 2022 chez les hommes. « Marie est un adversaire comme un autre ». « Elle monte de bons parcours sinon elle n’aurait pas gagné de groupe 1. Elle est efficace dans une ligne droite », juge-t-il.

Comme les crack-jockeys, elle a un agent, Jules Susini. Il démarche depuis 2020 les entraîneurs, qui lui confient leurs chevaux.

« J’ai choisi Marie pour son talent pas pour son sexe », revendique-t-il. Dans un peloton, « on ne voit pas à sa monte que c’est une femme. Marie est tonique ».

Marie s’estime aussi chanceuse de ne peser que 52 kg. « Mon poids me permet de monter dans toutes les catégories. Sans faire de régime. Manger à sa faim, c’est important ! »

Son ambition pour l’avenir ? « Courir toujours de belles courses et surtout avec Irésine. Que ça continue comme ça ! la régularité dans les courses, c’est ce qui est le plus difficile ! » 

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